un film qui vaut le détour
Le scénario a au moins le mérite de jouer la carte de l'originalité quitte à parfois devenir un peu incohérent. La réalisation de Michael Mak reste honorable sans plus, avec quelques scènes épiques et d'autres franchement plus caricaturales comme le retour d'Andy et ses compagnons dans les locaux de la police après leur limogeage. Points faibles: une photographie que je trouve désastreuse, on croirait que le film à 20 ans, et une musique spécialement inepte. Reste l'intrigue où domine le personnage de Tony Leung KF qui nous gratifie de quelques plans qui tiennent la comparaison avec l'Andy Lau de Fulltime Killer.
Au final un film qui sans être majeur mérite d'être vu et qui a le mérite de l'originalité malgré ses faiblesses.
Un noir portrait de la société de Taïwan, baptisée ici "Island Of Greed"
Le titre du film est limpide quant à la thèmatique principale. Island Of Greed, littéralement "L'île de l'avidité", dépeind de manière très noire la société de Taïwan. Donc déja premièrement, on est forcément loin des films de triades classiques hong-kongais.
Car il y a de grandes différences entre les triades de Taïwan et celles de Hong-Kong. Si à HK, malgré toute les malheureuses conséquences que cela entraine, les triades restent des criminels plus ou moins pourchassés par les forces de police (à commencer par le OCTB = Organized Crime and Triad Bureau), à Taïwan, même si elles aussi sont officiellement hors-la-loi, les triades ont su infester la société Taïwanaise jusqu'au plus haut point.
Les grands pontes des "familles" locales s'immisent dans la vie politique en en gravant les échelons hiérarchiques.
Ce qui explique le fait qu'à Taïwan, et ce nul part ailleurs, les assemblées de sénateurs en viennent fréquemment aux mains d'où la hausse d'audimat ces dernières années (du catch politique...!).
Ce qui explique également pourquoi les dirigeants de l'île sont parmi les mieux payés au monde (afin d'éviter la corruption, évidemment).
Ce qui explique enfin la série d'étranges "chute d'immeuble" de certains intervenants de l'affaire des frégates taïwanaise (un des volets de l'affaire Dumas, qui impliquent les dirigeants de Thomson et du gouvernement français dans une sombre affaire de corruption d'officiels taïwanais qui entraina la mort de quelques concernés, à Paris comme à Taipei).
L'histoire gravite autour de deux personnages : un chef de gang ambitieux (TonyLeung Ka-Fai) et un flic plein de principes (Andy Lau Tak-Wah). Bien que de part la construction, et le jeu impeccable de Tony Leung, le personnage du mafieux
soit plus important que celui du flic, un véritable parallélisme de leurs parcours, jonchés d'obstacles comparables se dresse.
En effet je ne sais pas ce que les Mak avaient contre Taïwan, mais l'image qu'ils en donnent ici est on ne peux plus glauque. Et tout les milieux y passent : le milieu policier, où l'on voit un naïf Andy Lau se faire mettre des batons dans les roues par ses supérieurs à mesure de sa progression dans l'enquête ; le milieu mafieux où l'on retrouve Tony Leung Ka-Fai essayant de creuser sa route politique avec l'aval de ses patrons qui pourtant le lui retire soudainement
au moindre remous, où lui comme ceux qui l'entourent sont aussi pourris entre eux qu'ils sont malhonnêtes avec les autres.
Mais également le milieu des médias et toute l'influence néfaste qu'ils peuvent avoir sur la société, à travers la journaliste interprété par la souriante Annie Wu Chen-Chun (la plongeuse dans Contre-Attaque) ; le milieu religieux également, plus précisement taoïste, qui couvre la mafia en vendant aux enchères des urnes funéraires dont les millions de "donation" que Tony Leung payent pour, n'est autre que la somme des pots-de-vin à verser. Le milieu populaire est également pointé du doigt car il se fait le dernier maillon de cette machine infernale (voir la scène de la revolte des taxis). Des flics pourris, des mafieux aussi peu scrupuleux que les journalistes, des prêtres taoïstes qui incinèrent des victimes des triades, vous l'aurez compris Taïwan mérite dans ce film le titre d'Island Of Greed.
La réalisation n'est pas très mémorable, d'ailleurs les réalisateurs n'ont rien fait depuis (flingué par les triades Taïwanaise ?...).
La scène où une meute de chiens pas très engageants poursuivent Andy Lau et ses collégues à motos, tire son épingle du jeu grâce à un rythme assez prenant.
Tony Leung Ka-Fai est majestueux, il endosse un rôle comme on aime, un Taï Lo impitoyable aussi classe que dangeureux.
Andy Lau ne se défend toutefois pas trop mal, surtout quand on sait que le film est évidemment en mandarin ; il hérite du rôle du chevalier blanc mais pour une fois c'est intéressant car placé ici dans un environnemet vraiment contraire.
Annie Wu apporte un peu de fraîcheur avec sa romance pas très utile avec Andy, et cela allége un peu un discours ultra-dark.
En Bref, la société de Taïwan et tout les milieux qui la composent sont dépeinds de manière très noire dans Island Of Greed. Le film, outre le fait qu'il lance une sacrée gifle à l'île de la cupidité, est un très bon polar social qui vaut le coup d'oeil.
Politique-triades
Malgré 2 personnages reussis et charismatiques, le scénario trop souvent incohérent plombe le film, or l'histoire est au départ l'originalité du projet, montrer l'ineptie totale du système législatif taiwanais
Quand les bandits cherchent l'immunité...
Un film agréable avec deux très bons acteurs dans les rôles principaux. Cependant le tout est assez mal rythmé et la fin semble un peu baclée. Dommage, car l'histoire prenante, surtout l'élévation du personnage de Tony Leung Ka Fai dans la sphère des politiciens corrompus.
Sur un sujet assez similaire, j'ai préféré
Lee Rock qui, malgré sa durée impressionnante, est beaucoup plus cohérent.
Le combat dans l'île.
Film de triades sur fond politique, avec un Tony Leung Ka-Fai excellent en homme de pouvoir impitoyable, malgré ses longueurs (le film dure plus de 2 heures) Michael Mak avec sa réalisation à la De Palma nous réserve quelques bonnes surprises, dont une scène de poursuite avec des centaines de bergers allemand et une scène d'orgasme à tout exploser...
Au final, on vacille entre étude de moeurs caricaturale et films d'action par quelques scènes ultra-violentes et un final assez impressionant avec cascades et effets pyrotechniques. Je dirai que ce film à le cul entre deux chaises et ne sait jamais vraiment se situer, mais reste agréable à regarder.
il manque quelque chose
le film a de nombreux atouts pour lui: une réalisation plus qu'honnête, une photo souvent très réussie, ce qui donne quelques plans très classe, un duo de tête qui assure (LEUNG ka fai et andy LAU) et des scènes de violences pas trop mal torchées.
ce qui restreint la réussite du film, c'est d'abord une durée un peu longue (ou alors il faut la remplir de façon plus convaincante), des éléments scénaristiques un peu gros et inutiles (le coup de l'hélico et de la corde, je n'en dirai pas plus), et une histoire mi prenante, mi ennuyante. à celà il faut ajouter une musique pas à la hauteur de l'ensemble, qui casse un peu l'ambiance parfois.
ISLAND OF GREED reste un bon film, et notamment par le sujet abordé, qui reflète plus ou moins la réalité du pouvoir taiwanais, en tous cas à l'époque.