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3.72/5
Le Tigre de jade
les avis de Cinemasie
5 critiques: 3.7/5
vos avis
20 critiques: 4.01/5
Superbement cadré et un goût prononcé pour le rebondissement improbable
Le Tigre de Jade est une oeuvre signée Chu Yuan une nouvelle fois extrêmement efficace et qui ne tient que par ses audaces scénaristiques qui privilégient les faux semblants avec une énergie redoutable tout en restant finalement cohérent, bien qu'improbable. Chu Yuan adapte Gu Long une nouvelle fois, s'arme d'un matériau solide pour laisser les fantaisies affluer à l'écran toutes les dix minutes : l'utilisation des armes donne ainsi lieu à des affrontements fantastiques au sens propre comme figuré, avec des étoiles empoisonnées, des bâtons cachant des lames et surtout des personnages colorés improbables que l'on dirait sortis d'une autre sphère comme ce clan Sans-Haine hors de l'humanité dirigé par des hommes qui n'ont pas de nom, tous invulnérables, dégoûtés par les rivalités pour le pouvoir et l'argent. Voici donc un beau message de la part de Chu Yuan envers les clans qui ne vivent que pour s'enrichir et qui n'hésitent pas à se tirer dans le dos pour être puissants. Le Tigre de Jade répond donc au cahier de charge d'une oeuvre estampillée Chu Yuan, à savoir cette redondance à montrer qu'il ne faut faire confiance à personne et que l'ami d'aujourd'hui peut devenir l'ennemi de demain. C'est ce qui fait aussi sa force, car avec une telle théorie, chaque apparition d'un nouveau personnage met systématiquement l'accent sur le danger ou le danger potentiel. Le film est aussi parsemé de séquences d'action relativement nombreuses, chorégraphiées par Tang Chia et filmées avec un sens rigoureux du cadre : chaque travelling n'est pas là par hasard, le découpage cut n'est pas non plus signe de gratuité, il donne toute la vigueur recherchée aux affrontements pas si impressionnants que cela.
Le découpage fait tout le travail et dynamise le film de bien belle manière tout en laissant l'action lisible malgré les décors fourmillant de détails pouvant empêcher une certaine lisibilité notamment avec une abondance de couleurs. Il est aussi particulièrement lisible car le cinéaste attache une importance à certaines symboliques : chaque clan à sa propre couleur, il ne sera donc pas rare de voir capes rouges, blanches et noires se mettrent gentiment sur la figure dans un pur soucis de lisibilité. L'utilisation du rouge est ici aussi une nouvelle fois appuyée, moins pour les décors (une ou deux scènes montrent le classique soleil rouge crépusculaire inhérent au cinéma de Chu Yuan) mais plus pour le caractère "fantastique" de certains personnages : la petite fille vêtue de rouge secourant Zhao Wu-Ji n'est pas vêtue d'une telle manière par hasard, rien n'est fortuit chez le cinéaste. Hélas, le film est parfois alourdi par la sur-dramatisation des actrices et le trop plein de rebondissements incontrôlés, mais il faut bien un peu de larmes et un casting monstrueux pour rendre le film encore plus populaire qu'il n'est à l'origine. Le Tigre de Jade n'est pas un monument du wu xia pian, mais il remplit brillamment son contrat en offrant au spectateur un spectacle de tous les instants, guère avare en surprises et en idées improbables, comme cette fameuse potion du mort-vivant redonnant la vie à un Ti Lung juste incapable de mourir.
L'oeuvre d'un maître
Plus que sur l'action ou sur l'image, le travail de
Choh YUEN se base avant tout sur la construction dramtique. Avec
Jade Tiger, sa logique cinématographique saute véritablement aux yeux. Construction du scénario d'abord, avec comme maître mot trahison, une trahison qui se répercute sur plusieurs niveaux, personne ne sachant sur qui compter, qui finit par emporter aussi bien les vainqueurs que les vaincus. Si les faux-semblants, les chausse-trappes jalonnent l'écriture du film, le talent de Choh Yuen réside dans sa mise en scène quasi théatrale. Chaque scène est parfaitement découpée, avec une introduction, un développement et un final. C'est particulièrement frappant sur les scènes courtes comme celle du lac de Yanbo. Chaque scène ainsi construite vient former au fur et à mesure le corps du récit, les parties purement descriptives restant très rares. Alors bien sûr, il y a les combats, mais ceux-ci n'ont par eux-mêmes aucune force symbolique comme c'est le cas chez
CHANG Cheh, pas plus qu'ils ne portent de charge émotionnelle. Non, chez Choh Yuen ils ne sont que le nécessaire aboutissement, la conséquence des actes qui ont été semés, le fatum grec ou le karma bouddhiste. Il faut également reconnaître que
Ti Lung était l'acteur idéal pour incarner le héros selon Choh Yuen, sa retenue naturelle servant de chambre d'écho aux interrogations du personnage. Alors plus que tout autre, Jade Tiger est pour moi LE film de Choh Yuen, celui qui nous livre le plus parfaitement la conception cinématographique du réalisateur, un film qui en appelle plus à l'intellect qu'au ressenti, un chef d'oeuvre qui dépasse
Le Sabre Infernal ou
La Guerre des clans.
28 décembre 2004
par
jeffy
Jusqu'au bout de la vengeance et des faux semblants
Le
Tigre de Jade peut être taxé de reprendre encore et toujours les mêmes ficelles chères à
Chu Yuan lorsqu’il adapte le romancier taiwanais
Gu Long, les mêmes ficelles qui ont fait les autres grands succès tels
Killer clans ou
Magic blade. Il est encore question de retournements de situations et de faux semblants à répétition, véritable sac de nœuds d’alliances secrètes qui dévoile pas à pas l’éternelle intrigue politique aux maintes ramifications où deux clans puissants recherchent le pouvoir sans hésiter à verser le sang et user de vengeance expéditif.
Acteur incontournable et préféré de Chu Yuan pour incarner le héros peu au fait de toutes ces manigances, Ti Lung et son physique avantageux est à nouveau le parfait personnage auquel le public s’identifie avec la même méconnaissance des soubresauts du pouvoir. Tout comme le public, il se répète souvent : "vous le saviez déjà ?", et son interlocuteur démasqué de répondre : "je le savais depuis le début !".
Le Tigre de jade s’enterre un peu dans cette logique redondante de l’ennemi qui devient ami aussi vite que l’ami devient ennemi et peine par moment à motiver autant qu’il le voudrait. Il se joue du spectateur mieux qu’il ne le passionne comme le dit si bien Iron. L’action martiale semble encore plus secondaire que dans ses autres films en particulier parce que le puissant clan rival Tang est spécialisé dans les armes empoisonnées type fléchettes, ce qui ajoute à l'ambiance dangeureuse et morbide mais abrège souvent fatalement les combats. Le scénario labyrinthique y est plus important que l’originalité des affrontements et le côté ludique d’un Magic Blade, et ce même si Tang Chia est une nouvelle fois aux chorégraphies.
Malgré ce petit manque de passion, le Tigre de Jade parvient à trouver une profondeur inédite et très particulière dans sa dernière partie. Le roman de Gu Long n’avait pas de fin propre et Chu Yuan s’attellera aux dénouements finaux avec passion. Il en résulte une belle réflexion sur la notion même de vengeance, l’absurdité de la haine, ce que l’occidental appellerait "œil pour oeil, dent pour dent" et finalement une belle conclusion sur le monde impitoyable et insensé des arts martiaux. Un pied de nez peut-être à ses propres origines familiales assez rigides.
Visuellement, Chu Yuan montre à nouveau l’étendue de son talent, sa maîtrise du cadre, sa capacité à utiliser des décors en studios, la brume, la fausse végétation et une nuit omniprésente, opaque et artificielle, pour transmettre une impression toujours envoûtante de monde lointain et fantastique où s’affrontent de braves et valeureux chevaliers qui tiennent du surhomme. La musique quant à elle est très minimale, à base de petits soubresauts de saxophone alto qui renforce habilement l'impression de mystère.
Le cast composé de tous les plus grands interprètes demeure parfaitement dans le moule habituel et chacun y tient le rôle qu’il transcende le mieux à l’écran. Ti Lung héros en quête de vengeance de son père décapité par le clan adverse, Lo Lieh parfait en maître fourbe moqueur et sans coeur, le seul à tenir une place claire et nette, Ku Feng en personnage des plus mystérieux, Yueh Hua grand chevalier poête, antagoniste de Ti lung, l'hétéroclyte Derek Yee dans un de ses premiers rôles, jeune arrogant limite schyzophrène qui marche sur les traces de son maître Lo Lieh, Lily Li, épéiste droite et franche. Tous offrent une belle prestance et vivent le beau et subtil texte de Gu Long, en particulier Yueh Hua et ses magnifiques vers.
Le Tigre de Jade ne possède pas tout pour captiver, s’attarde un peu trop sur ses petits messages secrets qui dévoilent tour à tour la vraie vérité qui s’avère fausse la minute d’après, mais reste assez profond, enchevêtré et visuellement superbe pour convaincre.
????
Une mise en scène suptile, un scénario (à tiroir) riche en rebondissements, des décors et costumes toujours au top, des acteurs bons et des combats courts et efficaces . Que demander de plus ? Tout simplement une nouvelle réussite de Chu Yuan dans l'univers de Gu Long .
Lucky Stars
La première chose qui frappe dans
Le Tigre de Jade est le nombre incalculable de
guest star qu'il y a dans le film. En gros, tous les habitués de la Shaw Brothers sont quasiment tous là.
Le film en lui même est un peu pénible à suivre au début. Cependant la deuxième et derniere partie du metrage s'avère plus interessante grâce à ses nombreux rebondissements. Et une fois de plus
Ti Lung (très jeune) crève l'écran.
tournez manege....
les ingrédients cher a Chu Yuan sont bien sur réunnis dans ce film assez compliqué (meme Lo Lieh y perd son latin... un moment il dit " je commence a plus rien comprendre dans cette histoire"....) j'ai donc vu "jade tiger" en VOSTF car plus jamais je n'acheterais un film de chu yuan en VOSTA, les combats sont pas terribles mais ne sont pas non plus le centre d'interets des oeuvres de Chu Yuan. c'est pas mal mais on est loin de "the magic blade" ou "killer clans"
Le secret du tigre de jade
Nouvelle incursion dans l'univers du romancier Gu Long avec le duo
Choh YUEN derrière la caméra et
TI Lung devant. Ce Jade Tiger réussit encore une fois à passionner avec des arguments esthétiques toujours délicieux et une multitudes de retournements de situation.
Un chef de clan est retrouvé décapité le jour du mariage de son fils Zhao Wu-Ji (
TI Lung). Ce dernier fera tout pour retrouver le chef du clan Tang (
KU Feng) et venger la mort de son géniteur. Il réussira à s'infiltrer dans le camps ennemi, mais ira de suprises en suprises...
Alors bien sûr, on pourra dire que la configuration des films de ce réalisateur est toujours la même, arguer du fait qu'il réutilise toujours les mêmes ficelles, qu'il se joue du spectateur à défaut de le passionner, tout un tas d'arguments qui peuvent se comprendre si l'on n'essaie pas un peu d'approfondir la véritable teneur de ses oeuvres. Mais il est une chose indéniable, c'est que personne mieux que
Choh YUEN n'a réussit les adaptations du complexe Gu Long.
Du retournement de situation, dans
Le Tigre de jade, il y en peut-être plus encore que dans
Le Sabre Infernal qui était axé sur une forme ludique de l'art martial et que dans ces deux autres joyaux que sont
La Guerre des clans et
Le Poignard Volant. Les faux-semblants ont dans ce film un véritable pouvoir attractif, qui tient en haleine, il ne faut pas en manquer ne serait-ce qu'une minute, sous peine de se perdre dans les méandres de l'incompréhension.
Choh YUEN dit aimer particulièrement ce roman pour sa description nihiliste de la notion de vengeance. On comprend vite que cette notion sera mise en suspend tout au long du film, tant les doutes et les fausses pistes mettent le héros, qui n'en ai pas vraiment un, dans un état de constant questionnement et de contradiction. D'ailleurs dans ce film, on tue souvent à tort, on se trompe quasiment tout le temps, on pense détenir une vérité qui est remise en cause dans la seconde qui suit.
Au-delà des recherches esthétiques toujours très poussées et du jeu des apparences et des faux-semblants définitivement crédités à ce réalisateur, ce Tiger Jade fait ressortir un vrai questionnement et une vraie critique acerbe du monde des arts-martiaux.
Moins passionnant qu'un Magic Blade ou un Killer Clans qui était eux plus axés sur un pouvoir attractif visuel plus fort et posséder un rythme très soutenu, ce Jade Tiger fait appel à une vraie réflexion et demande plus que jamais une grande attention et un engagement de la part du spectateur.
Si l'on veut bien s'en donner la peine on comprendra le secret que cache le tigre de jade...
Infernal Affairs!
Ce que j'aime avec Jade Tiger, c'est le coté résolument adulte de son intrigue. Certes c'est toujours le même bon vieux Choh Yuen: Clans rivaux, trahisons, empoisonnements, décors somptueux, photographie fantastique. Mais ici, le drame se teinte d'une coloration fataliste qui est celle de ses plus beaux films. L'amertume de la fin n'est que la conclusion logique d'une tragédie qui se déroule en vase clos, avec ses propres règles aveugles. D'un pessimisme implacable le film est un des plus tristes de Choh Yuen. La vengeance même, prétexte légitimant ultime du Wu Xia, est ici tournée en eau de boudin et n'est guère utilisée que comme un outil de l'avidité de pouvoir des clans. Sans compter que Choh Yuen démonte très vite l'autre argument qui consiste à diaboliser le clan Tang ennemi. De vengeance, de violence, Ti Lung et les autres personnages n'en veulent pas plus l'un que l'autre. Mais la fatalité de reprendre le dessus. Ce qui a commencé doit finir. "Ne sommes-nous pas pathétiques?" demande Yueh Hua avant de se battre avec un Ti Lung pas beaucoup plus motivé que lui.
Secondé par un casting au top (dont selon moi un Ti Lung dans un de ses meilleurs rôles), Jade Tiger est une grande réussite amère de Choh Yuen, un beau film fataliste, plein de tristesse résignée.
Un Chu Yuan brillant et humaniste!
Il est particulièrement intéressant de constater les nombreux points communs entre ce film et le "avenging eagle" de sung chun. Même chorégraphe, beaucoup d'acteurs en commun... thèmes assez différents, mais situations extrêmement proches. Personnages forts, attachants et...humains. Terriblement humains. Personne n'est tout noir ni tout blanc... Et personne ne sortira indemne du voyage... La tension dramatique est palpable de bout en bout et monte crescendo pour culminer lors de passages à l'impact émotionnel particulièrement fort. L'intensité dramatique est de toute évidence le gros point fort du métrage.
Le rythme est élevé, les combats plutôt sympathiques à défaut d'être transcendants. Mais le récit prend tout son sens lorsque Ti Lung (fabuleux, une fois de plus) infiltre le clan... Dès lors, les sentiments sont exacerbés et le spectateur ne ait plus qui est quoi... Formidable torrent d'émotions, "Le tigre de jade" est un film au message puissant, inoubliable... Chu Yuan plus que jamais maîtrise son sujet et nous liver un thriller prenant et poignant. Même les seconds rôles ont une importance primordiale. Un diamant brut, à découvrir d'urgence.
De rebondissement en rebondissement
Choh Yuen au plus fort de sa mise en scène riche en rebondissement : chaque scène n'est qu'apparence est est contre-balancée par une autre contre-disant tout ce que l'on pensait acquis auparavant.
Les rebondissements sont tellement nombreux, que l'on se met à épier le vrai du faux; à rire devant tant de manipulations et faux-semblants.
N'empêche que le scénario tient finalement la route et se termine par une magistrale reflexion du genre même, que l'on devine très personnel à Yuen : lors de l'affrontement final, les adversaires se jugent eux-mêmes "pathétiques"; mais ils ne s'arrêtent pas dans leur combat "futile", puisque "la coutume veut que l'on aille jusqu'au bout"...
La victoire du personnage principal sera d'ailleurs très, très amère et tranche singulièrement sur les fins habituelles du genre.
Autrement, le film propose une mise en scène et des décors grandioses, comme d'habitude chez Yuen. La palette des personnages encontrés en cours de route sont de permier ordre, notamment en début du film.
A noter, que " The Jade Tiger" va de pair avec "Web of Death" : là aussi, un clan cherche à s'emparer de l'arme fatale d'un autre clan; sauf que "Web..." est le parfait contre-pied de cette oeuvre magistrale, étant une bis-érie kitschissime, un pur divertissement sans queue, ni tête allant totalement à l'encontre du message final de "Jade"...