Le déshonneur de la Corée poubelle
Je copie/colle du réseau social dans ce qu'il a de plus cool :
"L'idée est de couvrir Facebook de bons films. Le jeu est simple : j'assignerai à quiconque aime ce statut un cinéaste. Vous devez publier l'affiche de votre film préféré dudit cinéaste pour continuer le jeu."
L'on me suggère Park Chan-Wook. Bien ! Si son Joint Security Area n'est pas son plus personnel, il reste mon chouchou. Parce qu'on découvrait là un nouveau cinéma asiat', parce qu'on sent l’œuvre de commande dans laquelle le bonhomme devait faire ses preuves pour alle
r de l'avant - il donne tout ce qu'il a, et à mon sens les meilleurs films des types trop chargés en imaginaire sont ceux dans lesquels ils doivent évoluer dans un cadre imposé -, parce que le scénario est sacrément bon et le traitement itou - on n'y trouve pas encore l'emphase patriotico-merdique qui nous sera gerbée dessus par la suite - parce que ses acteurs, Song Kang-ho (Snowpiercer le Transperceneige), Lee Byung-Hun (A Bittersweet Life). Et parce que ce traitement, un brin calqué sur celui du Déshonneur d'Elisabeth Campbell sorti un peu plus tôt. On y suivait une enquête militaire des très - trop - paternalistes américains autour du viol et du meurtre de la fille d'un général. Le final, émouvant, nous racontait tout autre chose. En toile de fond, JSA suit le même schéma si ce n'est que ça n'est pas la fille - la descendance - d'un général - les USA - qui se fait violer mais bien la Corée, trahie, cassée en deux. Au final de nous tirer quelques larmes, consternés que nous sommes par ces malheurs engendrés par la folie nauséabonde de quelques hommes seulement. Au mal-être de s'avérer plus prégnant encore dans le reste de la filmo sans espoir de PCW - de la vengeance autodestructrice, des vampires parasites... - ainsi que dans celle de ses compatriotes - des "diables" y tuent sans cesse des femmes à coups de marteaux -, assez lucides quant à leur liberté toute relative dans cet étrange enclos.
Un film dans le fond classique, parsemé de moments de grâce.
Si JSA ne demeure pas mon Park Chan-Wook préféré, il s'agit peut-être ici de l'un de ses films les plus classiques, évitant de prendre de gros risques malgré un sujet délicat à traiter. Dans le fond, ce n'est qu'un plaidoyer sur la prise de conscience entre les différentes troupes Nord/sud Coréennes, et que faire toutes ces guéguerres ne servent à rien. Park a raison, et nous le montre par l'intermédiaire de personnages souvent pittoresques et attachants, faisant chacun preuve de générosité, d'humanisme et d'un grand sens du naturel. Sous bien des aspects, JSA est un déroutant métrage fonctionnant sur les mécanismes de flash-back/up superposé d'une enquête interne réalisée par le major Jean (interprété par Lee Young-Ae rayonnante lorsqu'elle sourit) voulant à tout prix recueillir les témoignages des principaux concernés dans l'affaire de meurtre dont il est question. Une affaire qui rassemble 4 soldats (dont un extraordinaire Song Kang-Ho) qui par un soir ont parfaitement mal agis sous l'effet de la peur et des représailles. En effet, il était ici question d'un regroupement purement amical entre un groupe de soldat du nord (ou sud, de mémoire je ne sais plus) accueillant un soldat du camp adverse pour prouver qu'il n'existe pas de tensions et que l'on peut très bien se respecter malgré les différences politiques.
JSA est alors une oeuvre bien construite, prenant le temps d'expliquer pas à pas les faits et même d'y insister pour ne pas se sentir perdu (utilisation récurrente de flash-back). Il faut dire que l'histoire est complexe, les faits des "accusés" diffèrent chacun (non sans rappeler Rashômon tiens) et l'on prend plaisir à jouer avec Park Chan-Wook sur qui dit quoi, qui dit vrai. La vérité sort de la bouche des gosses, ça tombe mal, il n'y a aucun enfant ici. Oh et puis si, les soldats sont en fait de grands enfants, réapprenant à jouer quand la nuit tombe (jeux de bousculade, partie de carte, etc) dans une ambiance quasi festive, ironique, amusante, attachante. Oui, on s'attache aux soldats, Song Kang-Ho absolument impérial, grand comédien, géni de l'interprétation, il y a aussi l'impeccable Shin Ha-Kyun, et la sublimissime Lee Yeong-Ae qui lorsqu'elle sourit, pourrait très bien faire parti des plus belles actrices d'Asie.
Toute cette alchimie, toute cette mécanique bien huilée est aussi sublimée par la réalisation de Park Chan-Wook. Oui, l'ensemble fait souvent preuve de "trop", mais bon sang on est au cinéma! C'est l'espace, l'endroit voir le moyen le plus parfait d'exprimer ses envies, ses ambitions, et même son géni créatif. Park Chan-Wook mérite de faire de l'esbroufe autant qu'un Peter Jackson et ses trolls numériques filmés dans tous les sens. Quand c'est beau, on ne va pas rechigner, non? JSA est donc un beau film, tout simplement, beau et emprunt d'un regard optimiste immédiatement contredit par cette séquence finale. C'est la force de Park Chan-Wook, celle de faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes, le calme avant la tempête, jusqu'à ce que tout pète sans avoir été prévenu.
Un sujet difficile traité avec brio
Avant de verser dans le mauvais goût putassier et calculateur d'un Sympathy for Mr Vengeance, Park Chan-Wook avait donc réalisé un film de genre autrement plus convaincant avec ce JSA, grosse production qui a le mérite de prendre des chemins détournés pour développer son propos et sa dramaturgie. Scénario malin d'abord, ouvrant sur une enquête policière basique menée par une débutante helvètico-coréenne tentant de percer les causes profondes d'un grave incident survenu entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, puis plantant le décor à un endroit aussi stratégique qu'absurde, le poste de frontière. Par de longs flash-back, on découvre alors la vie de ses soldats qui sont diplomatiquement ennemis mais humainement frères de sang ; le miracle de l'amitié fait alors son apparition, une belle amitié, secrète, inavouable, tendue lorsque les sujets politiques sont abordés, ne tenant qu'à un fil, mais toujours sincère et vraie. Il est alors émouvant de voir ces soldats censés se haïr échanger des sourires, des clins d'œil pendant leur garde, et même jouer à se cracher dessus, un geste normalement hautement détestable qui prend ici un tout autre sens. Au fur et à mesure que la vérité s'installe, les flash-back sont revus en fonction des nouveaux éléments du dossier, un peu à la manière de Rashomon, la référence en la matière : le récit multiplie les fausses pistes, amenant une jolie réflexion sur le thème de l'investigation, ou comment un observateur théoriquement neutre peut appréhender de façon juste les sentiments riches et contradictoires d'hommes en proie aux doutes propres à la " désobéissance civique " de leurs actes militants, sans engendrer des situations explosives entre 2 pays au bord de la crise de nerfs (cf. la Côte d'Ivoire, l'Irak,…)
JSA est donc une très bonne surprise, tant sur le fond que sur la forme : des personnages travaillés, une narration complexe mais cohérente, une mise en scène inventive bien que parfois " too much " (cf. la chute de la fenêtre), et un thème d'actualité brûlant. Autant de raisons de regretter qu'il n'ait pas été sorti en salles avant Sympathy…
Un film que seule la Coréee pouvait nous donner
La grande réussite de JSA est d'être un film équilibré. Tragédie individuelle et collective se font répondant, et sans jamais être politique au sens propagandiste, le film donne beaucoup à comprendre sur le drame d'un peuple. A coté de cet aspect, l'intrigue trouve son rythme dans les multiples flash-backs intelligemment utilisés. D'autant plus efficace que les acteurs sont parfaits. Reste la mise en scène, très américaine, c'est à dire efficace et impersonnelle, mais cela colle bien avec l'absence de jugement du film sur la situation politique du pays.
Un film clé à voir nécessairement.
Qui veut un milk-shake ?
JSA est un film distrayant à voir et l’idée est sympathique. Une enquête policière autour d’un meurtre commis à la frontière séparant la Corée du sud et la Corée du Nord. L’originalité vient de l’objet de l’enquête. On ne cherche pas les individus concernés par l’affaire, mais le pourquoi. Que s’est-il passé ?
Utilisant à rebond (un an plus tard) le succès de Shiri, JSA n’est au fond qu’un blockbuster coréen de plus. Avant même la mise en scène, il y a ce personnage féminin. A l’époque du film, elle etait considérée comme la plus belle femme en Corée. La société coréenne n’étant pas différente des autres, une belle actrice (comme une star) s’associe facilement à succès (on vient pour la voir). D’ailleurs, c’est bien là son seul vrai rôle, elle est donnée à voir et c’est tout. Pourtant au cœur du dispositif, elle est d’une inutilité déconcertante. Elle est l’inspectrice chargée d’expliquer ce qui s’est passé, rôle qu’elle s’avère incapable de tenir. Elle est le médiateur qui doit faire le lien entre le spectateur et le film, le point de vue auquel on doit être accroché. Mais là encore, son incompétence rayonne.
C’est une première gêne dans la mise en scène. Incapable de résoudre quoi que ce soit, son savoir et le notre sont très vite dissociés. Confortablement installés dans notre fauteuil, nous accédons sans peine en sautant de point de vue en point de vue (le sien, celui du soldat nord-coréen, ceux des deux soldats sud-coréens, celui de…) à la vérité, tandis qu’elle s’affaire courageusement à essayer de comprendre ce qui est arrivé et reste seule dans l’ignorance la plus totale. Son incapacité est telle, qu’elle finit par être déchargée de l’enquête (même si la justification interne à l’histoire est autre, celle-ci sied à merveille à l’élaboration filmique).
C’est ainsi que le second problème fait surface. Elle est notre médiateur, ce qui fait que si nous avons besoin d’autres points de vue pour comprendre les événements tandis qu’elle reste dans l’obscurité, il nous faut constamment revenir à son point de vue d’enquêtrice pour que l’enquête (justement) puisse se poursuivre. L’incidence sur la mise en scène est une sorte de bégaiement dans lequel le médiateur se transforme systématiquement pour que nous arrivions à la formulation (en images) de ce qui est arrivé. Le point de départ est toujours sa volonté de comprendre puis, comme elle en est incapable, nous voyageons de point de vue en point de vue pour atteindre la bonne formule, avant de revenir au point de départ, son point de vue a elle. Problème. A chaque fois que nous revenons à son point de vue, celui-ci perd de son intérêt car nous avons appris quelque chose qu’elle ignore toujours et ne découvrira jamais.
C’est une autre gêne qui se dévoile doucement à ce stade. Les points de vue auxquels le dispositif a recours pour nous révéler ce qui est vraiment arrivé, sont ceux des principaux concernés. Ceux qui pourraient dire “je le sais, parce que j’y étais”. Ils ne confient pas leurs pensées au spectateur, c’est le spectateur qui pénètre leurs pensées. Les moments de confrontation (les uns aux autres ou à l’un des enquêteurs) sont utilisés pour montrer qu’il y a un enjeu. Champ, contre-champ rythment ces rencontres à coup de gros plans serrés sur des visages anxieux, dont une frayeur encore innommable exulte les yeux. Ce cadre du secret à découvrir ou à protéger (selon le point de vue choisi) mis en place, la mémoire des “mis en examen” entre en jeu d’elle-même par un simple effet de fondu enchaîné, raccord-mouvement ou balayage : nous accédons à ce qu’ils veulent protéger. Or leur mémoire n’existe que par bribes incomplètes et le plus souvent mêlées de mensonges.
De là, plus personne ne connaît la vérité. L’inspectrice chargée de l’enquête stagne dans l’erreur, les protagonistes se mentent à eux-mêmes. Qui peut dire ce qui est vraiment arrivé ? Pour sauver les meubles et permettre au spectateur d’appréhender le nœud du problème, Park Chan wook use d’un stratagème qui a le mérite de faire sourire. C’est le point de vue d’une chouette qui, prenant son envol du haut de son arbre, est témoin de la scène. L’essai est amusant mais peu convainquant. De plus, il atteste de l’incapacité du réalisateur à tenir ses deux objectifs :
- maintenir un suspense en révélant progressivement les événements.
- rendre compte du caractère tabou de la situation et de l’importance du secret.
Cela témoigne aussi d’une volonté d’export du film, car il n’est nul besoin d’expliquer le problème aux Coréens. Ce double échec pourrait ne pas être si important s’il n’y avait pas dans le film ces quelques plans pseudo-auteuristes comme celui où la femme apprend qu’elle est déchue de l’enquête. Elle est filmée de face en un plan complètement flou. Le flou se dissipe au fur et à mesure qu’elle expose la situation, mais sans parvenir au net. Un violent cut interrompt le plan qui est mis en raccord avec le visage de son supérieur, parfaitement net et filmé de profil. Quelle charmante expression du “tendre vers le vrai sans y parvenir”, et qui fait appel à Godard (Nouvelle Vague). Nous pouvons aussi noter que la fin de cette scène est l’unique moment du film où les paroles prononcées sont en français : “saluez moi La Suisse et Genève” (il vit où Godard au fait ! ). Enfin, le plan de profil du supérieur montre bien que, définitivement, elle ne regarde pas dans la bonne direction… Cessons donc de perdre notre temps.
Ainsi, JSA est distrayant, on peut y trouver son plaisir, le mien vient juste du contexte dans lequel je l’ai vu, mais à bien y regarder, il ne s’agit que de ce que les Coréens font encore trop souvent : un milk-shake pas très bien dosé.
Ce type de production témoigne néanmoins d’une grande maîtrise technique et d’une volonté de bien faire. Comme en témoignait récemment jo Geun shik, le réalisateur de Conduct Zero, les réalisateurs coréens sont jeunes pour la plupart, le cinéma coréen est lui-même jeune, par manque d’intérêt pour la conservation et une volonté d’oublier les années noires que le pays a connues, ils n’ont pas de patrimoine cinématographique, de cinéma typiquement coréen. Souhaitons que tout cela permettra au cinéma coréen de tendre vers une maturité dans laquelle il trouvera ses propres marques pour nous offrir enfin une production moyenne de caractère.
Talent pas encore (trop) gâché
Avec JSA, Park Chan-wook signait une réussite du thriller politique au succès à domicile mérité et son meilleur long métrage à ce jour. Il a depuis gâché le talent entrevu ici à coup de films sentant le faux chef d'oeuvre (les deux premiers opus vengeurs) ou juste ratés (la suite). La première demi-heure du film contient d’ailleurs certains défauts des pires moments de sa trilogie de la vengeance. La réalisation y fait souvent dans le tape à l'œil. Le dispositif du film fait d’allers-retours temporels se met quant à lui en place de façon hautement laborieuse. De plus, les acteurs blancs jouent très mal.
Mais le film se met ensuite à véritablement décoller. La structure à la Rashomon du film n’est pourtant pas neuve et ce procédé a souvent été mal réutilisé par les petits malins. Sauf que la construction narrative des deux derniers tiers évite ce type de travers: les allers-retours temporels y arrivent toujours au moment opportun. Du coup, ils renforcent une émotion qui ira crescendo tout le long du film. Contrairement aux films suivants du cinéaste, la recherche de l'efficacité ne se confond pas avec le désir de trop en faire. Et le cinéaste intègre ici remarquablement un burlesque kitanien à un blockbuster de guerre froide. La subtilité du scénario contraste d’ailleurs avec la lourdeur de ceux des autres blockbusters Nord/Sud qui le précédèrent et le suivirent. Et il s’agit à ce jour du seul film du "genre" qui cherche à vraiment décrire les rapports entre les deux nations et non à les utiliser comme prétexte à du (mauvais) grand spectacle. Pas de lourdeur démonstrative ni de philosophie de comptoir comme parfois dans les PARK Chan-wook suivants.
Les deux derniers tiers du film ne manquent pas en outre d’autres gros points forts. Un score superbement utilisé par exemple. SONG Kang-ho, SHIN Ha-gyun, LEE Byeong-heon et LEE Young-ae tous en état de grâce également. Et puis des effets tape à l’œil beaucoup plus rares un peu comme s’ils s’effaçaient devant la grandeur humaniste du tableau d’une réconciliation aussi évidente qu’impossible, d'êtres séparés par les circonstances politiques alors que tout les rapproche. On peut à ce stade mentionner un sens classique de la durée et quelques citations visuelles bien intégrées : LEONE –les cadrages sur les yeux d’un personnage-, Lars VON TRIER –les mouvements en hélice-, DE PALMA –les plans de dessus-. La forme fait le plus souvent dans un classicisme s’effaçant bien devant son sujet.
Du coup, le film est souvent désarmant de sincérité. Et s’il est loin du chef d’œuvre JSA est un "classique" du blockbuster Nord/Sud depuis jamais égalé. Et une des plus belles réussites récentes du cinéma populaire coréen.
Les retrouvailles d'un même peuple
Le film Coréen qui a fait couler beaucoup d'encre à son sujet et énorme succés au box-office local battant de nombreux records. Une telle popularité devant un film peut provoquer un sentiment d'inquiétude mais à la vision de ce film, toute crainte est effacée, attardons nous donc sur ce JSA (Joint Security Area du réalisateur (auteur) Chan-Wook Park qui signe ici son troisième (et grand)film.
Voila pour le contexte, abordons maintenant l'histoire même du film et les personnages qui la font vivre. Un meurtre non élucidé, tel est le point de départ du récit, le meurtre d'un soldat nord-coréen abattu dans des circonstances étrange. Chan-Woo Park dévoilera peu à peu des éléments qui permettront à l'inspectrice de reconsittuer entièrement le drame. Ce type de scénario n'est pas nouveau mais dans Joint Security Area, il fonctionne particulièrement bien et le suspens transparait tout le long du film.
Mais avant tout, JSA est un film sur les relations humaine et à ce niveau, il est tout simplement grandiose. L'amitié qui se tisse entre le trio de personnages est d'une grande finesse, on ne peut que se sentir proche de ses personnages à qui le fait de se retrouver ensemble chaque soir leur permettent d'oublier leur triste situation. Car JSA est un film qui dresse un constat amère et mélancolique de ces trois soldats victimes d'un absurde conflit politique. Tout le talent de Chan-Woo PArk est de montrer les "différences" entre ses personnages pour ensuite les détruire, ce qui mènera ensuite à leurs unité.
Pourtant le film ne fait jamais recours aux facilités que pourraient permettre un tel scénario et le climax final est une descente aux enfers qui détruira un parun tous les liens qui ont pu être construits par ces trois soldats. Un faux pas de la part d'un soldat communiste suffit à déclencher une véritable réaction en chaîne, provoquant mort et désarrois. Par la suite, le geste accompli par le sergent Ohkyung-Phil est dans la logique du film et totalement dans son esprit.
N'oublions pas non plus la prestation des acteurs qui sont pour beaucoup dans la réussite de ce film, avec une préférence pour Kang-Ho Song inoubliable en soldat communiste. Ce dernier possède une étonnante palette d'expréssions alliant paradoxalment sérieux et comique, comme cette scène ou il recrache un gateau au chocolat pour bien faire comprendre à son amis (Ohkyung-Phil) qu'il n'a pas l'intention de quitter son pays. Et quand on voit sa prestation dans un film d'un tout autre registre The Foul King, plus aucun doutes subsistent, c'est un grand acteur que l'on doit suivre de prés.
Ce n'est pourtant pas dans cette noirceur que Chan-Woo Park terminera son film, mais sur une touche d'espoir qui rappelle d'un coup toute l'importance qu'a put représenter une telle amitié. Cette photo (prise par un touriste au début du film) ou chaque personnage est apperçu brièvement, était la conclusion parfaite d'un film qui restera pendant longtemps gravé dans les mémoires .
Avant d'entamer sa trilogie cruelle et vengeresse, Park Chan-wook nous livrait œuvre déjà profondément mature
JOINT SECURITY AREA (Zone de Sécurité) traite d'un sujet délicat (politiquement) car encore d'actualité : la division de la Corée. C'est avant tout une histoire d'amitié, une amitié impossible entre militaires du Sud et militaires du Nord. C'est l'histoire de trois individus qui étaient destinés à se rencontrer à Panmunjom, dans la zone interdite. Leur rencontre est un portrait de notre époque, aussi paradoxale que la situation actuelle de la péninsule. Panmunjom est un lieu qui symbolise la séparation de la Corée et aussi un lieu strictement interdit aux coréens. Ce lieu est réel mais reste hors de portée, tout a donc été recréé (à l'échelle réelle) pour les besoins du film, d'une façon la plus réaliste possible. En fait JSA nous dit que les coréens du Nord sont aussi des êtres humains et que ceux du Sud peuvent vivre avec eux. Le casting est très réussi, de Ong Kang-ho (THE FOUL KING) au charismatique Lee Byung-hun (A BITTERSWEET LIFE) en passant par la belle Lee Young-ae, héroïne de LADY VENGEANCE... Idem pour les effets spéciaux (réussis aussi) - il y a pas mal d'infographie, utilisée par exemple pour les scènes d'explosion, mais qui se fond bien dans l'image. Au final, JOINT SECURITY AREA est une œuvre poignante, humaniste, intelligente, sincère. Rarement une film (sinon peut-être du même auteur OLD BOY) ne m'aura autant remuer. On y voit (une fois encore) toute la maitrise du réalisateur coréen Park Chan-wook, qui prouve si besoin est qu'il joue définitivement dans la cour des grands.
très bon
jai vu jsa après la trilogie de la vengeance (que j'ai adoré) et sa a vraiment été une
bonne surprise. la mise en scene est comme toujours chez park chan-wook très soignée et la chronologie de l'histoire est parfaite. les acteurs sont excellents, l'histoire est belle et triste, pleine d'espoir et en même temps très péssimiste pour qu'un jour la situation change entre les deux corée.
Point de non-retour
JSA est d’abord une enquête policière menée par une enquêtrice étrangère mais de père coréen, suite à un étrange incident de frontière entre soldats du Nord et du Sud.
La progression des investigations va nous amener à revoir les évènements par des points de vue différents, rappelant la construction du lointain RASHOMON. Petit à petit, la vérité se dévoile, faisant basculer l’histoire dans le drame psychologique.
Du divertissement soigné servi par une caméra virtuose, on passe ainsi à une vision subtile des rapports humains dans une paranoïa conférant à l’absurde, à savoir le déchirement durable d’un peuple et de gens de même race et culture au nom d’intérêts militaires supérieurs. Les héros de l’histoire n’en sont justement pas, tiraillés entre devoir et amitié, l’humanité avec laquelle le cinéaste décrit cet univers finalement dérisoire étant toujours d’une grande profondeur, enrichie par un humour discret mais bien présent.
L’intrigue en flash-back se développe sur une fin inévitable, constat amer sur une situation géopolitique obsolète qui donnera encore et pour longtemps matière à malentendus et tensions, au détriment de l’élément humain.
Ce film souvent passionnant bénéficie d’une distribution remarquable, dominée par la silhouette massive et le visage lunaire de SONG Kang-Ho, toujours impeccable.
Le premier film de PARK Chan-Wook est une magnifique réussite, qu’il aura pourtant
du mal à concrétiser ensuite, s’enfonçant dans une outrance encore bien maîtrisée avec l’intéressant SYMPATHY for MISTER VENGEANCE, mais sombrant dans le grotesque pour OLD BOY. Espérons que LADY VENGEANCE fasse plus dans la sobriété, à l’instar de ce JSA qui dame le pion au film COAST GUARD réalisé en 2002 par KIM Ki-Duk sur une thématique relativement proche.
magnifique ...
Tout a déjà ete dis, mais je le répete, ce film est beau, tout est au rendez-vous, scenar, photo, acteurs magnifiques, je vous dis tout est la...
A voir et a revoir
bye....et bon film
vraiment génial
Bien que classique ce film raconte une histoire émouvante et prenante dont le sujet principal concernes les liens entre les 2 Corée. A part quelques stéréotype de la Suisse (j'habite en Suisse lol) qui mon bien fais rire mais qui ne ferais pas rire les quelques suisses que je connais le film est vraiment génial.
Génial
L'histoire de ce film est vraiment très bien, une histoire d'amitié dramatique sur fond historique.
Malgrè ça j'ai trouvé certaines situations assez drôle, et on est amené à sourire à de nombreuse reprises.
La musique est superbe, et se marie très bien avec les images.
J'ai adoré les transitions entre les scènes qui sont toujours très léchées (une page se tourne; un objet prend la place d'un autre qui lui ressemble sur un fondu).
A quand la paix dans le monde?
C'est vrais que j'ai loué ce film dans l'optique de regarder un bon thriller. Car en visionnant la bande annonce au cinéma, s'est l'idée que j'en avait.
Mais erreur, car ce
JSA est un film humaniste et non pas une apologie à la violence. Un film qui retranscrit à merveille le climat absurde et hallucinant qui règne dans ce nomad's land. Un film fait pour le raprochement des peuples et contre la propagande (qu'elle soit de la part du Sud ou du Nord).
D'ailleurs je félicite grandement le réalisateur pour ne pas avoir pris partis pour l'un des deux camps, car son film n'en n'est que plus efficace. Il ne fallait surtout pas faire passer les Coréens du Nord pour les méchants et les Coréens du Sud pour les gentils. Sinon son film aurait perdu tout son impacte moral. Il fallait qu'il échappe a toutes critiques des deux camps. Il fallait qu'il soit neutre.
C'est pour cela qu'il s'est placé sur la Joint Securite Area. Une zone neutre de 1km de large s'étendant sur toute la largeur du pays, séparent un même pays en deux monde complétement différent. Une zone qui symbolise à elle seule l'infinis bêtise de l'homme.
Un très grand film !
C'est mon film coréen préféré à ce jour. Le problème Nord Sud est abordé fontalement mais avec finesse et l'ensemble est vraiment passionnant. J'ai beaucoup aimé. Vivement conseillé.
Rouge vs BLEU.
Ce qui est interressant ds Jsa c'est l'opposition entre le communisme d'un coté, et le capitalisme américain de l'autre représenté par l'affrontement entre le NOrd de la Corée et le Sud . lE film multiplie les détails ds ce sens et est ds à ce niveau tres interressant;Pour le reste, le film ne m'a pas emballé réellement et peine à trouver un véritable souffle narratif. A NOTER la fin du film au dessus du reste.
excellent blockbuster
ça faisait longtemps que je n'avais pas adhéré à un blockbuster autant qu'à J.S.A.!
les coréens sont réputés pour réussir cela très bien et JSA en est un parfait exemple. plus réaliste et cohérent que Coast Guard, le film est une réussite à tous les niveaux ou presque: interprétation, scénario, psychologie des personnages, fond anti-politique simple mais efficace, on se fait balader d'un bout à l'autre avec plaisir, sans véritable temps morts, et arrivés à la fin du film on a vraiment envie de le revoir.
Se laisse voir
Joli histoire sur la tolérance, la réconciliation.
Le concept du flash back est bien traité.
L'actrice est fort sympathique, ce qui rajoute au film.
Mais ce n'est pas un film qui restera dans les anthologies, surtout la mienne. Il lui manque ce petit quelque chose qui fait que l'on aura envie de la revoir.
Bref, du consommable.
Franchement un très très beau film.
Le sujet a beau être un classique de la maison dans le cinéma coréen, le scénario est vraiment magnifique. Un de mes films préférés sans doute dans le cinéma coréen.
Difficile d'entrer dans ce film.
Pas vraiment accroché,le film n'eveille pas l'interet rapidement.
je passe de 2 à 3.75 apres une nouvelle tentative, finalement faut lui laisser sa chance.
j'ai pas accroché
je rejoins la critique de passager57, je me suis ennuyé en regardant ce film. l'actrice (un top model coréen, c'est pour ca que les producteurs l'on pris) qui est censé mener l'enquete au sujet des meurtres commis a la frontiere du nord et sud est tres mauvaise. un bon columbo qu'on a deja vu 25 fois sur tf1 est plus passionnant que ce "joint security area" que j'ai pas su regardé d'une traite. ca m'enerve. film surfait.
20 septembre 2003
par
jeff
Très bon thriller sur fond de guerre froide...
Joint Security Area de Park Chan-Wook ( réalisateur dont je vous recommande aussi le noirissime Simpathy for Mister Vengeance avec la délicieuse Bae Doo-Na) est un thriller politique coréen qui oppose la Corée du Nord communiste à la très americanisée Corée du Sud. Un de plus direz vous ? Oui mais là où un Shiri poussait le manichéisme à l'extreme pour sombrer dans la propagande la plus vile, Joint Security Area fait preuve d'un humanisme pessimiste très touchant et, fait trop rare actuellement, ne porte jamais vraiment de regard inquisiteur sur la Corée du Nord (le seul pays au monde qui ne s'est pas encore rendu compte de la chute du rideau de fer soit dit en passant...).
C'est à travers les yeux d'une envoyée de l'ONU, suisse de parents coréens (et dont le passé semble aussi trouble que l'avenir de son pays d'origine) que nous suivons l'enquète qui constitue le principal enjeu de Joint Security Area (JSA pour les intimes) : trouver la vérité sur un meurtre commis à la frontières entre les deux pays. Cette enquête est tout sauf anodine puisque, relations diplomatiques tendues obligent, l'incident, aussi minime soit il à l'échelle d'un pays pourrait suffire aux autorités des deux "soeurs ennemies" à un refroidir (si c'est encore possible...) les relations qui lient les deux pays, voire un conflit armé s'il est établi que l'une des deux nations à tenté d'agresser l'autre. Il s'agira donc de confronter les versions contradictoires des officiers du Nord et du Sud impliqués, de prospecter, d'interroger, de faire face à la pression des deux partis... Bref rien de bien original pour un thriller politique sans pour autant qu'on ait l'impression d'assister à une énième redite de l'excellent Missiles of October pour autant. Et la vérité d'apparaître par pans successifs au fil de nombreux flash-backs, certes classiques mais bienvenus et forts efficaces.
Pendant que le spectateur découvre doucement qu'au Nord comme au Sud on est jamais tout noir ou tout blanc, la psychologie des personnages s'affinent et les fils de l'enquête s'emmèlent au fur et à mesure des interrogatoires où l'on ne sait jamais qui joue un rôle, qui ment, qui protège qui. La réalisation de Park Chan-Wook n'a rien d'extraordinaire mais le réalisateur de Sympathy for Mr Vengeance fait montre d'indéniables qualités dans la narration et l'ensemble paraît plus que cohérent, même quand les relations entre les personnages se font extremement complexes. Le dénouement final laissera peut être sur leur faim les amateurs de happy end à l'américaine mais cela permet à la trame de garder une certaine cohérence après presque deux heures d'un thriller qui flirte sans cesse avec les limites du mélo larmoyant sans jamais tomber du mauvais côté de la barrière, pour notre plus grand soulagement. L'excellente prestation des acteurs vient renforcer l'impression d'un film "bien fichu" auquel seule manque une pointe d'audace (dans la réalisation comme dans le scénario) pour atteindre le rang de chef-d'oeuvre.
Au final, on retiendra de JSA sa belle leçon d'humanisme, mais surtout le regard qu'il apporte au "thriller de confrontation Nord / Sud coréenne" (car cela pourrait bien être un genre à part entière...), avec une caméra qui ne cherche pas à montrer où se situent le bien et le mal, qui ne s'attarde pas sur les uniformes mais sur des hommes qui une fois de plus sont déchirés par des positions gouvernementales qui les dépassent.
Joint Security Area est donc peut être le meilleur long-métrage sud-coréen sur la question, et sans nul doute un grand et beau film.
Un beau film !!
C'est une histoire poignante.
Au début, on a l'impression de voir une enquête avec un fond politique. Et bah non, c'est un beau film sur l'amitié. Il sublime son film grâce à la dernière minute qui a fait verser une petite larme.
Cousins germains aux pieds du mur...
Que dire sur ce film, à la fois simple, efficace, rythmé, sensible, intelligent & fluide.
Un chef d'oeuvre du patrimoine cinématographique.
A noter que la chanson lors de l'incident (interpreté par Kim Kuang Sok) est de toute beauté et renforce le message du film(la chanson traite d'amitié).
Un film génial, intelligent et beau, malheureusement quelque peu... inégal
Au départ, on a un peu peur : réalisation ultra classique, voire académique, acteurs qui récitent presque, photo ultra pro et très hollywoodienne, dialogues calibrés.
Puis on entre dans le vif du sujet. Et on s'étonne : exit l'héroine pour l'instant peu intéressante, les vrais protagonistes font leur apparition et deviennent attachants. De scénettes profondéments humaines en séquences fortes en réflexion sur l'incongruité de la guerre, le tout prend corps, avec presque une âme en option. En effet, mêlé à la bonne exploitation dramatique du contexte militaire, des petits moments légers et amusants et autres références universelles nous fait un peu plus rentrer dans le film.
Les deux acteurs principaux, côté nord et côté sud, sont remarquable de justesse, et on sent vibrer quelque chose en eux. Ils servent parfaitement l'idée générale et toujours efficace du film: le suspense jusqu'au boutiste, brillament orchestré à grand renforts de flash back subtils, de non dits, et de jeux de regards. L'enchaînement des séquences est très bien pensé.
Aux vues de cette critique, on peut facilement comprendre que malgré cette profonde intelligence ambiante et cet humanisme discret, il manque quelque chose: des séquences de VRAI cinéma. Ca manque... patience! il faut attendre la dernière demi heure...
Il est toujours préférable de finir sur quelque chose de génial après avoir commencé moyennement que le contraire.
Dans ce film, les trente dernières minutes sont la lumière artistique du film. Sur fond de vieux rock lancinant coréen, on découvre peu à peu la fin, ahuris par l'agencement parfait des séquences et leur portée émotionelle; la "dernière" scène dans la cabane est à elle seule un chef d'oeuvre. Puis on se tape une scène de flinguage virtuose (enfin c'est ce que j'en dis...), un suicide remarquablement foutu, un long gros plan sur l'héroine en larmes (oui, elle a pris un peu plus d'importance)... c'est impressionant.
Mais cette dernière partie, toute maîtrisée qu'elle est, n'aurait pas fait de l'ensemble un chef d'oeuvre à mon humble avis, sans la dernière image: une photo flash back mettant en scène tous les protagonistes du drame, prise d'une scène déjà vue plus tôt dans le film, lorsqu'on ne savait pas encore la vérité. Cette photo est une merveille, le salut, le passeport de JSA: sa portée humaine, symbolique et morale (attention à l'emplacement des divers personnages dans le cadre, aux premiers et derniers plans, aux inscriptions), soutenue par une musique de fin magnifique, finit d'en faire un des plus beau film de guerre psychologique jamais réalisés.
Period.
Le Nord et le Sud.
En premier lieu, de part sa mise en scène très classique, quasi-épurée, sa Hollywood touch quoi, ce film est un excellent thriller sur fond de guerre froide, mais il est bien plus que ça bien sûr...
C'est le regard d'un homme du Sud sur ceux du Nord, malgré les réalités politiques qui séparent deux peuples, malgré la guerre fratricide, malgré la cruelle réalité d'un état où les droits de l'homme son baffoués par quelques dictateurs endoctrinés, l'homme du Sud essaie de trouver des raisons, un simple regard, un signe, quelque chose qui puisse faire dire qu'il existe des raisons d'espèrer.
C'est en celà que je trouve le film très réussi, certes on peut reprocher au réalisateur de ne pas oser dénoncer, mais un homme peut-il totalement renier son frère même si ses faits sont contestables, alors il préfère regarder les choses en se voilant la face comme pour espèrer voir une autre figure, plus joviale, plus humaine, en celà la dernière scène du film est très démonstrative, montrant les soldats du Sud avec des lunettes noires regardant les hommes du Nord souriant sous leur pause emplie de fièreté...
Au final, on retient un grand humanisme dans le regard du réalisateur et une grande leçon de compassion finalement...
superbe film
Un thriller ? Un film politique ? Un drame ?
JSA est tout ça à la fois. Un film magnifique, les acteurs sont excellents, et on s'attache beaucoup à leurs personnages.
Tout le film tend vers un final que l'on sait dramatique, mais ce qui ressort de cette oeuvre, c'est ce grand message de paix et de tolérance, un message auquel les coreens ont repondu presents (succès historique du film en corée du sud)
Un grand film, qui plus est bien tourné, malgré quelques effets superflus (tournez vous vers la version coréenne du dvd, la seule en 16/9)
UN GRAND FILM SIGNE CHAN-WOOK PARK
JSA est un pur objet de cinéma qu'il faut absolument voir.
C'est un de ces grands films qui sous son aspect blockbuster à l'américaine réserve bien des surprises et pas des moindres. Les personnages sont formidablement interprétés, ils donnent à cette intrigue plutôt basique une dimension énorme. Un grand film humaniste remarquablement réalisé par CHAN-WOOK PARK.