Flying Marmotte | 3.5 | Une belle histoire d'amour. |
Ghost Dog | 1.75 | La vie a toujours raison… |
Enfin le 7ème Art s’intéresse à ce recueil érotique millénaire des différentes positions sexuelles, vous dites-vous, le DVD de Mira NAIR à la main, un brin impatient à l’idée de l’insérer dans votre lecteur. Les premières images vous rassurent : production indienne de qualité même si, sans trop comprendre pourquoi, le tournage a été réalisé en anglais avec des acteurs anglo-indiens, vous vous frottez les mains lorsque vous apercevez la mystérieuse REKHA donner un cours magistral en extérieur à des jeunes filles lascives dont la bonne éducation va sans nul doute se dévergonder au fil des jours. « Le Kama Sutra… Kama veut dire Amour ; et Sutra veut dire ?... Leçons, très bien ! Le Kama Sutra, c’est un recueil de leçons d’amour », dit lentement le professeur. Et voilà comment, vous, pauvre spectateur naïf, vous venez sans vous en rendre compte de vous faire couillonner en beauté !
Car même si la scène suivante, rencontre très sensuelle et très nue entre le roi Raj et sa future courtisane Maya, peut vous donner quelque espoir, Mira Nair n’ira jamais plus au-delà de la signification stricto senso de « Kama Sutra », à savoir « Leçons d’amour » : contre toute attente, son film n’est au final ni plus ni moins qu’une romance à 5 bien innocente entre rois, reines et courtisanes, une de ces romances banales comme vous en avez vu des dizaines, une romance qui plus est bien peu convaincante. La princesse s’ouvre les veines de désespoir dans son bain et se vide de la moitié de son sang ? Les 3 mamies à côté d’elle ne l’ont même pas remarqué, et un simple bandage de sa copine Maya suffit à la rendre toute pimpante dans la scène suivante. La vie de Jai Kumar ne tient plus qu’à un fil ? Son amante Maya, souriante, est occupée pendant ce temps à faire des suçons à Tara. Jai se fait méchamment exécuté ? Maya reprend son chemin clopin-clopant, « le cœur aussi ouvert que le ciel ».
De qui Mira Nair se moque-t-elle ? Après avoir suscité le désir avec un titre tout sauf innocent, elle nous sert une guimauve indigeste et mal foutue qui ne peut que créer la déception. Et l’on se dit que depuis la Caméra d’Or en 1988 pour Salaam Bombay!, la réalisatrice indienne n’a jamais vraiment confirmé, en l’espace de 18 ans, les espoirs qu’on avait placé en elle.