Astec | 2.25 | Lassé |
Ordell Robbie | 2 | Essayez plutôt de découvrir la version Uchida |
Xavier Chanoine | 3 | Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Heu...attendez... |
Dernier opus de la série Musashi adaptée par Inagaki au cours des années 50, La voie de la lumière demeure l'opus le plus mélodramatique de la trilogie. Porté par un Mifune Toshiro visiblement lassé de son personnage, du moins lors de la première approche, l'oeuvre d'Inagaki n'a plus l'esprit épique et héroïque d'un La légende de Musashi ou de Duel à Ichijoji, supérieurs en quasiment tous les points car dotés d'une véritable rage alliée au romanesque typique de la saga. Il y a ces deux personnages féminins qui apportent une densité à la fois touchante mais coupable, coupable de ternir l'image guerrière de la saga de part leur attachement sans limite à Musashi et leur pleures dignes d'un crêpage de chignon de tout bon drama de base. Néanmoins, et malgré ce défaut aussi gros qu'un 30 tonnes américain, La voie de la lumière demeure vraiment divertissant et à l'image des opus précédents, emprunt d'une aura quasi mystique du film de sabre par excellence. Si il n'atteint pas la perfection formelle d'un Misumi ni même la densité universelle humaniste d'un Kurosawa, Inagaki s'en sort plus que bien toute comparaison à part.
Le but n'est pas de comparer Inagaki à une palanquée de cinéaste, l'essentiel est que son oeuvre garde ce cachet intéressant et révolu du film de sabre romantique et mélancolique. Ses personnages, grossis et au jeu constamment amplifié contrastent avec la mollesse des affrontements, filmés presque nonchalamment, comme si ils ne faisaient pas partie intégrante du récit, juste là pour combler les brèches sentimentales et couper court au romantisme exacerbé de l'oeuvre. Le combat final s'avère d'ailleurs particulièrement décevant et mis en scène sans génie (on est pourtant en droit d'attendre un affrontement digne de ce nom pour le dernier opus). On n'en saura d'ailleurs guère plus sur l'avenir du Musashi de Inagaki, ni même de celle qui l'aime. Il reste tout de même des séquences superbes, des personnages finalement attachants (alors que d'autres, torchés à la va vite, comme la "special guest apparition" de Shimura Takashi présent dans quatre plans à tout casser) et un charme général qui fait/faisait la force de tout un pan du cinéma japonais classique.