Xavier Chanoine | 1.75 | Tellement plat... |
Il y avait de quoi faire un honnête film avec ce Yakuza Demon, dans les grandes lignes on y trouve même quelques noms bien sympathiques, comme Tamba Tetsuro, Kenichi Endo ou encore le gros Takeuchi Riki plus pataud que jamais. Malheureusement rien ne fonctionne, pas même cette étude profonde des comportements variant selon la gravité des situations. Le problème est qu'ici, les yakuza ne ressemblent à rien de bien réaliste, s'affichant comme des bonshommes prêts à tuer pour n'importe quoi du moment que cela satisfait le boss qui vit dans sa tour d'ivoire, tous si possible vêtus d'un imperméable et d'une paire de lunettes noires pour avoir l'air méchant, c'est bien connu. Comme si cela ne suffisait pas, Yakuza Demon n'a jamais été aussi lourd à suivre, car amputé d'une trame cohérente et interprété par un cast dépourvu de toute motivation qui ne fait visiblement rien pour intéresser le spectateur déjà médusé devant un tel spectacle monotone.
L'histoire avait pourtant sur le papier une certaine gueule, classique certes mais avec les ingrédients du yakuza eiga traditionnel saucée façon Miike. Le constat est tout autre puisqu'en plus de ne rien apporter au genre déjà amplement mâché et pré mâché, le métrage paraît maintes fois prétentieux et surjoué par Takeuchi Riki, dans la peau d'un yakuza revanchard complètement à l'ouest, bouffi, faisant clairement penser à Steven Seagal aussi bien au niveau de l'aspect physique qu'au niveau du tournant de sa carrière étrangement similaire. Ne l'oublions pas, ce Yakuza Demon n'a pas l'ampleur des différents métrages Ichi The Killer ou La Mort en ligne bien plus populaires, à cent lieux des ambitions du film dont nous causons ici, à peine digne d'un direct-to-video forcément rentable car "Miike + Yakuza + Takeuchi san", ensemble que l'on découvrait avec les Dead or Alive.
Si le fond semble douteux et particulièrement mou du genou, la forme ne rattrape rien. Maigre consolation puisque la réalisation demeure affligeante, renvoyant Miike à ses débuts où il faisait joujou avec la DV de papa et maman. C'en est triste de subir moult cadrages imprécis et tremblotants, placés n'importe où et contournant visiblement les obstacles (voitures, poteaux, trottoirs...) sans le moindre soucis esthétique. Ne parlons pas du score, on ne l'entend qu'au début et à la fin, dommage il y avait du potentiel là-dedans aussi, un brin country. Rien à sauver donc de cet inutile Yakuza Demon, si ce n'est quelques images plutôt étonnantes et typiques de Miike, comme ce boss qui prend plaisir à téléguider son avion, affichant un large sourire, où la séquence de fin sur les quais maritimes. Trop juste pour s'y intéresser.
Esthétique : 1/5 - D'une grande laideur. Quelques gunfights réussis. Musique : 2/5 - On arrive à déceler quelques notes...si si, tendez bien l'oreille! Interprétation : 2/5 - Takechi Riki est vraiment classe de dos. Scénario : 1/5 - Vu, vu et revu. Aucun effort de fait pour apporter une quelconque originalité.