De belles séquences n'illuminent pas un récit et une réalisation lourds
Déjà disponible en DVD à l’étranger,
The Knot était présenté au
Festival du Cinéma Chinois à Paris et demeurait sans doute l'un des plus paradoxaux. S’il témoigne d’une ampleur assez étonnante pour un film de Chine populaire, le résultat reste mitigé. Si la belle Vivian Hsu crève l’écran par son incroyable regard, on ne peut s’empêcher de la trouver agaçante tant ses émotions paraissent accentuées, en contrepartie, Li BingBing semble être sous-exploitée, témoignant pourtant d’un charisme affirmé. En fait le principal défaut de
The Knot est qu’il tend à en faire trop au fur et à mesure que le film évolue : sauts dans le temps, flash-back, flash-forward, double point de vue, dans un soucis purement narratif certes, mais à trop vouloir développer son intrigue à travers les époques Yin Li finit par s’emmêler les pinceaux : époque contemporaine, époque de lutte politique entre rebelles gauchistes et droitistes, conflits guerriers, tout y passe certes non sans une certaine ampleur Historique. Les moyens mis à disposition étonnent même s’ils semblent parfois de trop, comme ce générique tout en plan-séquence informatisé, et ces séquences de guerre grand spectacle un brin racoleuses. L’une des réussites du film reste finalement la belle correspondance entre le film politique et le film romantique (le classique « un cœur à prendre » en temps de guerre) bien qu’il n’évite guère l’effet larmoyant trop prononcé (de mémoire, Vivian Hsu est en larme du début à la fin) et ne développe pas suffisamment la relation qu’entretiennent Qiu Shui et Jin Di. Son montage est linéaire et la symbolique de l’aigle animé en image de synthèse en fin de métrage est tellement lourde et gnangnan qu’elle ferait passer la fin d’un Walt Disney pour un twist macabre. Si sur la durée
The Knot distille de jolis moments de cinéma (la séparation entre Qiu Shui et Bi Yun sous une pluie torrentielle, la rencontre entre Qiu Shui et Jin Di…) il s’avère trop embrouillé pour convaincre totalement, pas bien aidé par une fin calamiteuse, manquant de souffle.