Pour l'amour du Bis nippon.
En tant que pur film d'exploitation d'époque (les années 70, l'âge d'or), l'oeuvre de Suzuki Norifumi est un condensé formidable d'anarchie, de sexe et de sadisme comme il est bon de voir de temps en temps. Pour l'amour du bis? Oui. Pour l'amour du cinéma? Un peu moins. Car soyons francs, Lynch Law Classroom est une espèce de nanar involontaire, plaisant du début à la fin grâce au rythme qui ne faiblit que très rarement et qui s'octroie même quelques séquences vraiment jouissives : tortures diverses et variées, dont certaines particulièrement ingénues. On pensera notamment au buvage forcé d'eau afin que la victime se fasse sur elle en plein milieu d'un cours (trop la honte!), au jeu de l'ampoule, au pompage sanguin, tout ça dans la bonne humeur et le funky comme si ces pratiques étaient monnaie courante. Petite pensée au Suzuki dénonciateur et sa raclée envoyée au corps enseignant et au gouvernement japonais corrompu et pendant qu'on y est, perver. Il faut voir ces professeurs, proviseurs et directeurs s'envoyer en l'air en criant de joie "Oh! Des uniformes! Des filles en uniforme!", cette fameuse fétichisation que l'on retrouvera dans une quantité faramineuse de JAV movies.
Lynch Law Classroom vaut aussi pour son casting dément et sa Sugimoto Miki vraiment géniale, à la beauté sauvage. Son regard ne laisse clairement pas indemne, et il est dommage de la voir évoluer dans des rôles similaires, se cantonnant de quelques rape and vengeance pendant deux ans. Meneuse de troupes, vicieuse mais souvent sincère, elle étonne par son caractère bien trempé. Tout comme la poignée d'autres vicieuses qui s'amusent ici, notamment lors d'une séquence hilarante et très sexe où une des étudiantes entame une partie de jambes en l'air avec une demoiselle membre du clan de redressement, tout ceci pour soutirer deux trois informations à deux balles, et prétexte pour Suzuki de filmer une séquence lesbienne très osée pour ravir ses spectateurs mâles. Le saligaud. Quoiqu'il en soit, Lynch Law Classroom demeure un spectacle bis, gratuit et déviant, non exempt de défauts, que l'on se doit de découvrir pour se remémorer ces fabuleuses années nippones et son boom d'une nouvelle génération de cinéastes anarchiques qui avaient clairement leur mot à dire.
Mieux dans la satire que dans le cruel
"A titre évocateur, salle remplie": Cette maxime de l'irrenplaçable Gilles Boulenger, programmateur et animateur de l'Etrange Festival, lançait bien le film, dont on attend effectivement pas grand chose d'autre que ce qui est annoncé. Les premières minutes remplissent le contrat : pensionnat, jeunes filles, perversité. Quelques autres scènes sont tout aussi cruelles, mais en fait, le film est beaucoup plus réussi dans sa satire des mâles obsédés, et poilticiens en prime. Le parfum libertaire, qui culmine avec le saccage du lycée et uyn drapeau japonais brûlé, quand même, est vraiment jouissif.
On est aussi agréablement surpris par le fait que les lycéennes ne soient pas si jolies que ça, elles ont souvent des trognes bien délinquantes, et le film gagne ainsi en réalisme ce qu'il perd en érotisme facile. Enfin l'aventurier aux lunettes noires travers le film avec une classe d'un autre temps, et conclut avec une scène mythique en sortant une phrase qui aurait fait un excellent titre de western spaghetti : "50 millions de yens pour une clope".
Pamphlet anti-institutionnel caché dans un gros bazar exploit’
Film bâtard d'exploit’ parmi tant d'autres, ce « Terrifying Girls' High School: Lynch Law Classroom » est joyeusement foutraque en plus d'avoir un titre à apprendre par cœur pour briller en société... quoi que cela dépende un peu du type de société dans laquelle vous gigotez. D’aspect globalement plus gratuit que profondément féministe dans un premier temps, le film bénéficie d'un second temps - le dernier quart d’heure – nous révélant cette fois la classique scène exutoire finale comme une manifestation violente à l’égard d’institutions japonaises méchamment vérolées. Les étudiantes sont en pétard, les vitres de la « High School » du titre volent en éclat et les CRS tapent dans le tas. Corrompus et pédophiles, les politiciens/affairistes justifient que le drapeau se voit brûler par toutes ces donzelles en furie, une scène pour le moins osée s’enchaînant avec une autre claque anti-patriotique, un godemiché couleur drapeau pervertissant dans la foulée et ailleurs une femme jusque là fidèle à son cher et tendre magouilleur de mari politicien. Un final politiquement fort pour un film malheureusement trop touche-à-tout et décousu pour emporter l’adhésion général. Etonnant toutefois qu’un tel crachat ait pu filtrer des passoires sélectives de la censure.
Charme d'époque quand tu nous tiens...
Emblématique de la tentative de la TOEI de lutter à coup de filles violentes et dénudées contre le déclin de son genre phare le yakuza eiga, Terrifying Girls' High School: Lynch Law Classroom appartient à la série des Kyofu Joshikoko mettant en scène des jeunes délinquantes dans un lycée ressemblant plus à un lieu d'oppression que d'éducation. Ce volet est emballé et scénarisé par Suzuki Norifumi, styliste aussi inspiré qu'inégal et ayant souvent eu tendance à bacler ses réalisations. Tout en étant loin de son Couvent de la bête sacrée et de sa contribution à la saga Red Peony Gambler, Terrifying Girls' High School: Lynch Law Classroom (titre coolissime) fait partie à l'instar de son Sex and fury de ces films d'exploitation inégaux emportant le morceau parce qu'ils portent les stigmates d'une idée si seventies du cinéma populaire. Tout en offrant au spectateur mâle du genre pinky violence son quota de scènes destinées à satisfaire son voyeurisme et ses fantasmes, Terrifying Girls' High School: Lynch Law Classroom ridiculise tous les représentants de l'ordre, qu'il s'agisse de professeurs, politiciens véreux, filles chargées de "fliquer" les pensionnaires tous mis en contradiction avec leur ligne morale fidèle aux valeurs japonaises traditionnelles.
Le lycée censé "redresser" les criminelles n'est ici finalement qu'une version en apparence acceptable des prisons de la série Sasori. Sans parler de la séquence finale en forme d'allusion bouffonne au contexte contestataire de l'époque. Formellement, le film fait parfois preuve d'un vrai sens maniériste comme dans sa scène de meurtre d'ouverture d'ouverture au sadisme ritualisé évoquant Le Couvent de la bête sacrée ou dans son utilisation souvent judicieuse du décadrage ou du style caméra à l'épaule. Même si celle du premier sombre parfois dans le tic de mise en scène. La coolitude du score n'est elle pas parfois sans évoquer ceux d'une Blaxploitation pourtant pas visible dans les salles nipponnes à l'époque. Mais toutes les audaces de Suzuki ne fonctionnent pas, certaines ayant mal vieilli. C'est le cas de ces cadrages rapprochés mangaesques surlignant le grotesque devenus clichés visuels usés ou d'un usage décalé d'un score insouciant sur des scènes de violence ratant sa cible.
Ceci dit, les idées délirantes, les filles hautes en couleur, la présence d'une Sugimoto Miki et d'une Ike Reiko des bons jours maintiennent le film à flots pour peu que l'on aime ce type de "charme d'époque".
une perle du genre highschool girls in fury
Encore un
pinku eiga bien rigolo et de haute volée (enfin... pour le genre).
Déjà, rien que le titre, bravo.
Ensuite, au casting, on a deux pointures du genre : Sugimoto (qui est meilleure dans
Les Menottes rouges) et Reiko Ike (qu'on ne voit pas assez malheureusement).
Ca commence avec une scène de torture entre lycéennes qui rappellera avec bonheur les sévices du
Couvent de la bête sacrée. D'ailleurs le film est un peu un mélange entre ce film et un
Sasori (tout en ne jouant pas dans la même cour, si l'on peut dire...). L'école remplaçant la prison. Donc c'est très grossier, les hommes sont tous des cons assoiffés de sexe et/ou d'argent et/ou de pouvoir, et les filles des guerrières qui se crêpent le chignon, se torturent et baisent.
Bref, ça vole pas haut mais c'est divertissant grâce à un bon sens du rythme, à un ton manga assez prononcé et au charme des interprètes évidemment. Dommage que passée la première scène, la mise en scène de Suzuki se limite à de la caméra à l'épaule et à des cadres obliques classiques du genre. La "bataille finale" est assez sympathique bien que courte mais SPOILER l'affrontement Sugimoto - Ike tant annoncé n'aura pas lieu, un peu la grosse arnaque quand même... FIN SPOILER
Terrifying Girls' High School: Lynch Law Classroom reste un film assez original (pour ma maigre connaissance dans le domaine du
pinku eiga) et vraiment très divertissant.