Ghost Dog | 1.5 | D’une mollesse tétanisante |
Ainsi, Lady Diana ne fut pas la première épouse royale à péter les plombs ; la femme de l’illustre dernier empereur de Chine PuYi, mais aussi ses concubines, ont apparemment subi des moments difficiles auprès d’un homme ne leur manifestant aucun amour ni désir, jusqu’à devenir folles et même en mourir. Le film commence fort, avec la rébellion de la première prétendante refusant d’assister à une cérémonie en son honneur, osant défier le personnage le plus haut placé de Chine. Malheureusement, après 15 minutes assez prenantes, le rythme s’essouffle pour laisser place à une suite d’évènements pesants annihilant tous les espoirs fondés dans ce film : la présence de Jiang Wen (le réalisateur de l’improbable et hallucinant Les Démons à ma porte), le personnage de PuYI, repris l’année suivante par Bertolucci et devenu par la suite un classique, ainsi que ses problèmes récurrents avec les femmes n’arrivent jamais à faire décoller une œuvre manquant singulièrement de souffle épique dans ses intrigues de palais. La faute en revient principalement à la mise en scène digne d’un téléfilm où zooms maladroits succèdent à des cadrages bien trop convenus pour susciter un semblant d’émotion chez le spectateur, ne réussissant pas à mettre les personnages en valeur et à en décrire correctement la complexité. Trop coincée avec la volonté de rapporter des faits historiques dans un souci de réalisme, La Dernière Impératrice est un spectacle qui, à moins d’être un fan inconditionnel de Sissi Impératrice ou de l’histoire de Chine, risque d’ennuyer mortellement le cinéphile lambda (je m’y suis personnellement repris à 2 fois pour en venir à bout).
Reconnaissons au moins un mérite à ce film : celui d’offrir une facette de la personnalité de PuYi qui apparaissait comme moins importante que son rôle de pantin pathétique dans Le Dernier Empereur. Incapable d’aimer, ni même de faire l’amour, collaborant avec l’occupant sans rechigner, manipulateur voire violent avec son épouse, il se révèle totalement détestable aux yeux du spectateur, ce qui était le but d’un réalisateur ayant résolument choisi le parti des femmes.