Le prologue de Kill Bill vol1
Une femme hurle à la mort dans une cage humide et sombre. Entourée d'autres femmes toutes vêtues du même vêtement, elles semblent être en prison. Oui, elles le sont. La femme qui hurle accouche d'un enfant. Sa douleur est immense. Pourquoi pleure-t-elle jusqu'à l'épuisement? Qu'est-ce qui justifie cela? La mort semble proche, mais l'enfant venant tout juste de naître a déjà son destin de forgé. En ayant assassiné un innocent avec une rare gratuité, une bande de brigands va subir la vengeance d'une jeune femme mystérieuse qui se révèle être l’enfant mis au monde par la femme incarcérée, épouse du défunt. Une liste de nom se dresse. Des noms qui apparaissent comme remplis de haine dans les yeux de la jeune Yuki (Meiko Kaji) alors âgée de 20 ans. 20 ans de vie presque "normaux" pour les tueurs, 20 ans qui seront bientôt les derniers. En effet Yuki est à présent à leur recherche pour les disséminer jusqu'au dernier afin de venger sa mère. D’ambler, les ressemblances avec le Kill Bill de Tarantino sont évidentes. Tout à fait évidentes même, notamment au niveau du script d'une grande ressemblance. Cette histoire de vengeance, cette liste de nom, ces chapitres séparant chaque mort, la ressemblance est flagrante et saute aux yeux dès les premières minutes. Un autre hommage par ci par là, l'utilisation du thème "Flower of Carnage" hallucinant de beauté, reprise à l'identique dans Kill Bill lorsque Oren-Ishii trépasse sur cette fabuleuse neige (tiens, de la neige). Ces nombreux flash-back accompagnés d'une voix off, ces croquis dessinés non sans rappeler le passage animé du film de Tarantino, et cette passion pour le "finish" d'une épée glissée avec violence dans le dos de la victime, gerbes de sang avec.
Car oui, Lady Snowblood, en plus d'être un chef d'oeuvre absolu, se veut être d'une violence tout simplement incroyable. Les coups font mal, les sabres transpercent les chairs, déchiquettent les membres, tranchent les corps en deux, égorgent et poignardent dans une furie quasi innommable. Yuki n'est pas une tendre c'est certain, surtout qu'en plus d'être extrêmement graphiques, le sang de ses victimes se répand partout, dégouline et sors abondamment des plaies (l'effet comique est magistral). Pratiquement du jamais vu, un vrai film gore dans un chambara à l'ancienne, agrémenté de séquences à suspense, de théâtre et de polar. On apprécie, on déguste lentement cette ascension dans la violence de Yuki, interprétée par une sublime Meiko Kaji, d'une froideur et sensualité remarquable. L'être faible et soigné que l'on pense n'est en fait qu'un pur assassin. Pas besoin de faire des efforts pour lire la haine permanente sur le visage de Yuki, ses actes ne sont que le prolongement.
Magique, mis en scène avec brio, Lady Snowblood est un condensé de technicité. En pleine scène de massacre, le cadre se fige sur le visage d'un des tueurs, se fixe. A l'écran apparaît alors le nom du tueur (encore une fois repris à l'identique dans Kill Bill) dans un élégant japonais. On sait à qui on a affaire et surtout qui va passer un sal quart d'heure. On est prévenu. La traque s'annonce, Yuki traverse les villages du japon pour y déceler quelconque vermine qui finira sabre dans la gorge. Elle s'aide d'un vieux Maître d'un village pour recolter des pistes, espione à droite à gauche toute personne suspecte, etc. Il faut dire qu'elle est prête, après l'incroyable entraînement qu'un prêtre à sa charge lui a enseigné. Un entraînement fait de sacrifices et de douleurs, non sans rappeler celui de Pei-Mei dans Kill Bill vol2, sauf qu'ici, la petite débute ses exercices à une petite dizaine d'années (mémorable séquence du tonneau).
Raconté comme un livre, sous fond de voix off et de chapitres titrés, Lady snowblood est un pur film d'exploitation pour les amateurs de bis nippon et surtout, amateurs d'un genre qui ne se fait pratiquement plus. Pompé et repompé par Tarantino (ce qui n'est pas un mal), ce métrage même avec plus de trente ans dans les pattes demeure un bijou tragique, qui, dans un final d'une violence inouïe, quasi philosophique, annonce une suite. La vengeance n'en sera alors qu'encore plus forte.
LE film d'exploitation japonais?
Lady Snowblood est un film d'exploitation d'une inventivité étourdissante. Ce qui n'était au départ qu'une adaptation d'un (excellent) manga de Kazuo Koike devient un festival d'audaces de narration et de mise en scène.
Au niveau narratif, on a d'abord une structure en quatre chapitres scandant la vengeance de Lady Snowblood. Mais le grand mérite du film est de brouiller les repères temporels. S'y entrecroisent dès le début présent de Lady Snowblood, vie de sa mère en prison, souvenirs historiques de l'ère Meiji, images du viol de Sayo et du massacre de son mari, séquences d'entraînement de Yuki. Le film fait un usage virtuose de la voix off: les principes de vie que Yuki doit observer sont énoncés au cours de scènes muettes (Yuki regardant son instructeur sonner les cloches), la voix off d'un narrateur objectif des événements alterne avec celle de Yuki comme pour percer toutes ses émotions. Une belle idée du film est le personnage de cet écrivain qui narrera les exploits de Yuki comme s'il voulait construire un mythe de la culture populaire. Yuki, femme parricide, l'aidera finalement à concrétiser son parricide.
Visuellement, outre les geysers à la Babycart, le film regorge de plans hypnotiques: Yuki contemplant ses morts avec froideur, le parricide de Yuki au milieu des dunes, la tuerie finale dans un bal masqué. La mise en scène se permet toutes les audaces: longs plans-séquences mimant le regard de Yuki sur les autres personnages, séries de zooms reflétant son angoisse, cadrages penchés caractéristiques du cinéma d'exploitation de l'époque, caméras portées durant les scènes d'entraînement au maniement du sabre de Yuki, arrêts sur image et croquis présentant les personnages et accélérant la narration, suite rapide de plans fixes caractérisant le désordre des souvenirs dans la tête de Yuki. Musicalement, le score est très varié: on passe avec aisance de guitares et de cuivre à la Morricone à de l'easy listening et du classique. Mais le film vaut surtout par la superbe interprétation de Kaji Meiko, grande actrice du cinéma d'exploitation japonais de l'époque (Female Convinct Scorpion entre autres): elle exprime magnifiquement le désir de vengeance de Yuki, sa froideur volontaire ainsi que les émotions que laisse parfois échapper malgré elle cette machine à tuer.
En bref, Lady Snowblood est recommandé à tout amateur de cinéma de genre inventif.
Un film qui laisse des traçes
"Lady Snowblood" m' a définitivement marqué non seulement par l'histoire mais aussi surtout par la beauté fatale de Meiko KAJI. Même si j 'ai une préfèrence pour la série des "Femme Scorpion" .
A noter que la chanson du générique de début chantée par l'actrice est une vraie perle.
grosse deception
grosse deception car proportionnelle à l'attente evidemment...
j'ai attendu longtemps pour voir ces 2 films, j'ai attendu pour lire l'oeuvre original avant. le manga est un chef d'oeuvre certes (pas le top tout de même, kazuo koike a fait mieux), mais les films on en est loin.
Le 1er, dont il est question ici, respecte un minimum le scénario original mais c'est plutot négatif, car il l'a simplifié à mort lui faisant perdre tout son charme.
l'histoire perd ici en sexe, violence et scénario tortueux ce qu'elle gagne en couleur, la balance est bien penchée...
kaji meiko est impécable et on ne pense qu'à elle en lisant le manga, je pense que le dessinateur aussi...
les autres acteurs c'est quand même pas terrible. et les perruques et maquillages c'est quand même pas grand frais de les travailler un peu plus. pour moi ce n'est pas censé être un film d'eploitation à la base, mais techniquement, finalement, si.
bref, deception. lisez les manga!! trouvables pas cher en anglais sur am*z*ne. 4 tomes seulement.
Un modèle.
Source d'inspiration pour un certain réalisateur Lady Snowblood est une perle des 70's qui peut jusqu'aujourd'hui donner bien des leçons à des séries B . Le film a sacrement bien vieilli et reste d'une intensité rare. Emotion,gore,et action se mélange superbement bien. Voilà un film culte!
grosse claque
les critiques de florent et christian sont assez fournies, et la mienne n'apportera donc pas grand chose.
mais c'etait juste pour dire que ce film est mon premier chambara, et que j'ai adoré.
j'avais un a priori par rapport à l'age du film, a priori vite effacé.
Actrice magnifique, scenario solide, tres solide, realisation sympa, musique discrete mais geniale ...
bref un gros coup de coeur.
maintenant une seule envie, decouvrir d'autres chambaras de ce niveau.
une réussite
un excellent film;je le préfere d'ailleurs a la série des "baby cart",c'est pour dire.
violent,on aurait pu s'attendre a un délire de gore kitch dans le plus pur style des années 70.
eh bien non,le film vieillit très bien;visuellement,le film est très reussi et l'histoire est vraiment maitrisé....
un grand film de genre tout simplement.
Ce film est une énorme pétarade. A l'esprit résolumment rock'n'roll (viol, scène d'hémoglobine non séchée, baston stylée), l'émotion fonctionne à fond la caisse. Sans oublier la prestation renversante de Kaji Meiko, tueuse sadique à glacer le sang mais au regard brûlant comme de la braise. Le feu d'artifice final de "Kill Bill vol 1", n'est autre qu'un hommage digne et distingué de Tarantino à Lady Snowblood.
Terrible !
Voici un film qui devrait être vu par tous les petits passionés que vous êtes !
Je me suis régalé pour ma part :)
Une belle histoire, une actrice vraiment géniale qui incarne le rôle à merveille, des plans de caméra hors du commun, une musique 60' qui rajoute une petite note sympa à l'ambiance ; bref une réussite !
Je comprends aussi mieux maintenant pourquoi tous les connaisseurs de ce film crient halte au repompage grossier de Tarantino, c'est vraiment révoltant quand on sait que "Lady Snowblood" mérite 100 fois un Kill Bill, et que tout le monde passera à côté, m'enfin...
Un bon conseil : MATTEZ-LE !!!
Un très grand film, très maitrisé
Ce film est une véritable perle du ciné d'exploitation japonais. J'adore le début du chapitre 4, d'abord écrit par le journaliste puis effacé puis repris par le vrai narrateur, on sent là une réalisation virtuose....Nombre de plans sont magnifiques, le jeu des acteurs est très bon et la musique se passe de commentaires car elle est démente...Tarantino ne s'en est d'ailleurs pas remis (cf kill bill)...
Chef d'oeuvre du cinema d'exploitation nippon !
Kaji Meiko est sublime, des scenes de combat terassantes...un musique melancolique...tres grand film !
Excellentissime.
Une très bonne narration, avec des flashback qui nous renseignent amplement sur l'origine de la vengeance du perso principal.
Une real parfaitement maîtrisée (avec certains plans typiques du ciné d'exploitation de l'époque, comme des plans en diagonale bien sentis), Une Yuki jouée par une Meiko Kaji plus "parlante" que dans la série de Sasori, qui incarne à merveille son personnage (un final tétanisant), et des seconds rôles eux aussi très bien interprétés, et loin d'être inintéressants (le journaliste, la fille de Takemura Banzo)...
De très jolies scènes d'action, à dose suffisante -et quelques jolis geysers de sang au passage, ça fait jamais de mal :D-
Bref, une histoire de vengeance plus chargée d'émotions qu'un Baby cart (qui reste malgrès tout excellent dans son genre), sans longueurs ni oublis.
Parfait.
Un peu dommage donc, de voir que le réalisateur Toshiya Fujita n'a que 2 films à son actif..
Argh, Kaji Meiko!
Très beau film, qui malgré sa froideur systématique, que ce soit la neige ou le regard de notre héroïne, est finalement très émouvant. Et puis, il faut le redire, Kaji Meiko, c'est pas du flan. Outre son absolue détremination, c'est son absolue intensité et son absolue beauté qu'il faut retenir: on a en fin de compte l'impression de voir un portrait de femme se dessiner derrière cette histoire très exploitation de vengeance (c'est pas du Mizogushi, certes, mais bon...). Avec une certaine subtilité, pour ne pas dire une subtilité certaine, le réalisateur réussi à nous emplir de tendresse et d'empathie pour cette femme qui n'est née que pour réaliser une vengeance: l'absurdité d'une telle stuation est toujours sensible entre les lignes du metrage. Ce décallage par rapport à l'aspect exploitation n'est pas le moindre des charmes de ce film.
J'adore ce film... Il contient tout ce qui me fascine: l'ère Meji, un engagement, du sang, de jolie fille et du style.
Un film d'epxloitation.. oui. Mais peut-être plus.
Meiko Kaji qui s'est fait connaitre dans des films de Yakuza à la Nikkatsu est un cas. Jouer les sabreuses tattouées oui, mais pas question de faire de l'érotisme. Elle quittera lorsque la Nikkatsu se lancera exclusivement dans le Pinku.
Il semble qu'elle ait des opinions. Il est dit que c'est elle qui a choisi de jouer Sasori comme ça et que c'est elle qui a choisi le réalisateur de Lady Snowblood.
Ce qui frappe, outre la beauté de la photo, c'est la structure et le montage. Divisé en 4 chapitres, on passe d'une narration feuilletonesque à plus contemplatif (le deuxième chapitre). L'emploi de dessins qui ressemble aux dessins utilisé dans les journaux à l'époque dans le premier chapitre aux dessins tirés du manga dans le 3ième chapitre, en passant par des photos d'époques, tout y passe.
Par exemple, lorsque la mère raconte comment elle a tué l'un des méchants, on passe de photos du Tokyo Meiji à des plans fixe, d'un noire et blanc coloré façon photo d'époque, qui soudain s'anime image par image, reconstruisant le mouvement.. d'un meurtre (n'oublions pas que les premieres experiences cinematographique visaient a reproduire les mouvements d'un cheval).
La narrateur, qui on comprend plus tard pourrait bien être le journaliste (pourrait bien, car dans Lady Snowblood deux, le narrateur revient), participe à une mise en abîme. En effet, le personnage du journaliste écrit l'histoire et il s'arrête alors qu'il s'apprête à inscrire le titre du chapitre 4.
On est en pleine représentation. En effet, un rideau ne tombe t'il pas sur une scène de carnage?
Chaque chapitre à une saveur particulière. Le chapitre 2 est totalement un Ninkyo, genre qui a lancé Meiko. LE chapitre 4 par contre, avec sa villa européenne sanglante, fait penser aux films Italiens, Baroque, grotesque, gore...
Mais plus que tout, c'est le ton politique. Quelqu'un qui connait l'histoire japonaise sait que la reconstitution est extraordinaire. En effet, dans les deux films on s'Arrête sur des évènements que le Japon voudrait bien oublier. Les émeutes du à la Taxe du sang, le recrutement de force des jeunes paysant pour le service militaire.. ou alors le meurtre des anarchistes et les expérience biologiques en Mandchourie dans le 2.
Les 2 films couvrent quasiment tout l'ère Meiji (1867-1912). On commence en 1873 et on finit en 1907. Et les métaphores à notre société sont assez claire. LAdy Snowblood est à gauche.,
Le deux, bien que moin original au point de vue formel, plus linéaires, est certe plus radicale. Lady Snowblood se fait coincé par les flics, est condamnée à mort mais est sauvée in extremis par la police secrète qui lui donne alors une mission. Nikita doit.. heu... Yuki doit inflitré la maison d'un anarchiste. Mais elle choisira son camps. Malgré que les combats soient raté bien souvent, l'histoire de deux frères anarchistes, un théoriciens et un anarcho du peuple qui croit en l'action concrête, est fascinante.
Je conseil à Meiko de faire un LAdy 3. Elle pourrait jouer une Yuki viellissante qui ensegne à une jeune recrue. Dans les années 30, alors que le facistes monte. On en a bien besoin.
Car les 2 deux films sont des clin d,oeil, des dénonciations. Ah le bon vieux temps, quand même le ciné de genre prenait position.
Je met un 5, car subjectivement, c'est un de mes films préférés. Combats pas trop virtuose, mais sanglant et cathartique. Yuki découpe politicien corrompu, vendeur d'armes et police secrète ect ect. Qui peut en dire autant?
Lady Vengeance
Superbe film d'exploitation d'une rare maîtrise technique.
Incroyable combien Tarantino s'est finalement inspiré de ce classique du Cinéma Japonais pour son propre "Kill Bill".