Bruyant et vieilli
Im Kwon-Taek se dit honteux de la moitié de ses films. Le spectateur pas encore habitué aux exigences de son cinéma risque de rester sur la touche avec La Fille de Feu, tourné en 1983 et sentant le vieux à des kilomètres. Le cinéaste emploie un attirail diabolique pour mettre en scène l’histoire d’un homme qui retourne dans son pays natal pour recueillir des informations sur sa mère, disparue sans laisser de traces : filmé en scope, le cinéaste use et abuse de zooms disgracieux, de courtes focales sur des éléments sensés évoquer les pistes du souvenir (lumière de bougie entre autre), alterne non sans rechercher une certaine esthétisation caméra sur épaule et longs plans stables comme pour annoncer des virages de ton. Les rares moments calmes du film comme les séances avec le médecin côtoient ainsi de furieux instants captés sur le vif comme ces cérémonies religieuses bruyantes et insupportables. Tout est bruit et fureur, l’interprétation des comédiens oscille entre le théâtral et la fainéantise. Cette farce déguisée en conte n’a d’intérêt que pour sa rareté.