s'en sort pas si mal, quand on pense que c'était perdu d'avance
L'histoire et les textes (on remercie Balzac) sont bien, idem des peintures (même si projetées en vidéos c'est pas toujours glop) qui ont souvent une belle lumière, sur laquelle la mise en scène arrive parfois à jouer.
Par contre le procédé... après 30 secondes (avant la projo) où on se dit que les images fixes c'est cool, force est d'avouer que ça ne marche pas des masses. Première raison : cela sépare radicalement image et narration, là où le cinéma, sauf parfois par instants, se doit de les fusionner. Accessoirement, cela amène 50% de la salle à ne plus lire que les sous-titres, et les 50% restant à ne regarder que les images. Seconde raison, plus importante : c'est trop systématique. Je suis pourtant le premier à penser qu'il n'y a pas assez d'images fixes au cinéma, les images fixes c'est le beau ! Mais que vaut une image fixe quand aucune image mobile ne vient mettre en valeur sa fixité ? (et inversement) C'est sans doute mon coté cinéphile dialecticien qui reprend le dessus, mais je trouve ça bien monotone.
04 juillet 2010
par
Epikt
Spectacle viv(ifi)ant
"La Grenadière" est l'un des nombreux moyens-métrages animés issus de la collection artistique des "Ganime", créés tout spécialement pour le 50e anniversaire de la TOEI pour notamment prouver, que l'animation n'était pas simplement destiné aux enfants, mais pouvait également permettre une véritable expression artistique. Le principe même du "Ga-nime" (de "Ga", image fixe ou "peinture" et "anime"), c'est donc d'allier trois éléments: l'image fixe (peinture, photographie, dessin, illustration, etc), la parole (des extraits de textes célèbres) et la musique.
Fort du succès d'une première série, la TOEI a continué à produire des dizaines de "Ganime" au cours de ces dernières années, dont la plupart ont été montrés au cours du Festival Asiatique de Lyon (aujourd'hui mort).
Pour els besoins de "La Grenadière", Takeshi Fukazawa a donc composé plus de 70 tableaux impressionnistes illustrant un texte de Balzac conté par trois voix off sur une musique spécialement composée. Il faut se laisser aller devant le spectacle, comme si l'on assistait à une ballade interactive dans un musée, ne surtout pas s'attendre à une histoire au sens traditionnel du terme, mais plutôt reposer esprit et pensée et se perdre dans les dessins statiques, qui touchent le public…ou pas.
Projet artistique avant d'être un véritable film, il est effectivement difficile d'aborder correctement l'œuvre de par notre perception ultra formatée…à moins d'y avoir été franchement préparée ou d'assister à cette œuvre dans le cadre de la diffusion dans un musée ou un espace spécialement dédié…Pris à part dans un festival (Festival de Lyon 2007 ou Paris Cinéma 2010, au hasard…) ou dans toute autre salle de cinéma, c'est beaucoup plus difficile – surtout quand on n'aura pas obtenu els clés au préalable pour pleinement appréhender l'œuvre.