Une production grossière et interminable
Avis express
Plombé par une volonté d'appuyer le moindre effet de dramatisation, et empêtré dans une intrigue qui semble s'étaler sans prendre la peine de respirer,
Le Conspirateur est une déception. Avec au commandes un Ito Daisuke pas réputé pour ses films de manchots, l'oeuvre peine à exister dans ce qu'elle entreprend, dès les premiers instants d'une bataille qui n'a rien d'épique, moins bien filmée que celles de
Daredevil in the Castle d'Inagaki Hiroshi pour les comptes de la Toho, ici meilleur artisan d'un cinéma populaire, entre spectaculaire et mélodrame mieux négociés. Affublé de décors sans vie, d'une photographie particulièrement molle et d'effets lacrymaux d'une lourdeur pachydermique,
Le Conspirateur attriste à plusieurs reprises, en particulier lors des séquences clés en fin de métrage, n'arrivant pas à évincer l'ennui qu'il procure : Nobuyasu apprenant qu'il s'est fait manipulé par ses parents et la séquence finale du hara-kiri rejettent volontairement l'économie de moyens et de pathos en théâtralisant jusqu'à l'excès larmes et gestuelles. Un an plus tard,
Hara Kiri apportait l'un des hara-kiri les plus sidérants de l'Histoire du cinéma, reléguant cette production friquée au rang de faute de parcours d'un cinéaste qui aura pourtant apporté sa verve spectaculaire au premier âge d'or du cinéma japonais.