Bon et mauvais reve
Ce qui est frappant dans ce Shin Sang Ok cuvée 1967, c'est sa manière de traiter la question de la tentation de la chair pour un moine bouddhiste. Le film n'a en effet pas peur de montrer son ridicule, ses maladresses lorsque son désir d'une femme s'exprime au cours de la première moitié du récit. Quant à la figure tentatrice féminine, elle fait dans le pur fleur bleue, du vrai Harlequin chez les moines bouddhistes. Une fois le désir de fuite des "amoureux" mis en place, le film va s'attacher à montrer les conséquences heureuses immédiates de la réalisation de la tentation comme ses conséquences tragiques sur le long terme. Le tout filmé de façon sobre et apaisée tout en évitant le piège du beau plan pour le beau plan que comportait un tel sujet. Font juste tache quelques zooms hasardeux au vu de la sobriété formelle d'ensemble de l'oeuvre. Quant à la musique, elle appuie parfois lourdement le caractère dramatique de certains passages. Et il y a enfin les multiples retournements psychologiques du moine sur la fin faisant artificiel ainsi qu'un twist assez raté. Quelques scories formelles et scénaristiques gachent ainsi le beau potentiel du film. Dommage...