Ghost Dog | 4 | Tu seras un homme, mon fils |
Adapté du best-seller de Khaled Hosseini sorti en 2003, Les cerfs-volants de Kaboul retrace la terrible histoire contemporaine de l’Afghanistan, de 1978 à l’an 2000. Le réalisateur Marc Forster (A l’ombre de la haine, Neverland) utilise toutes les ficelles hollywoodiennes classiques – voire parfois grosses - pour transporter ses spectateurs dans un pays méconnu, en guerre depuis des décennies.
Et ça marche, on est happé du début à la fin par cette intrigue découpée en 3 temps : les jours heureux à Kaboul en 1978, symbolisés par de magnifiques batailles de cerfs-volants, le sport national, puis le temps des turbulences avec l’arrivée de l’armée soviétique pour soutenir le parti communiste au pouvoir menacé par les moudjahidin, synonyme d’exil vers les USA pour le père et le fils héros du film, et enfin le retour au pays sous une autre dictature, celle des talibans.
Parcours initiatique émouvant porté par l’excellent Homayon Ershadi (Le Goût de la Cerise), qui interprète un rôle de père modèle forte tête n’hésitant pas à vilipender les barbus comme les communistes, les accusant du seul pêché capital à ses yeux, le vol, tous les autres en découlant, ou bien à empêcher au péril de sa vie un soldat russe de violer une femme afghane, le film est aussi un portrait subtil d’un jeune homme mal à l’aise dans ses baskets, plutôt lâche, fils indigne, qui va progressivement apprendre à devenir un homme.
Forster parvient ainsi à redonner vie à un pays à travers ses habitants et ses évènements historiques : réminiscences d’un Afghanistan tolérant, ouvert et joyeux, mais aussi terreur d’un régime totalitaire qui est devenu fou, illustrée notamment par cette scène d’exécution dans un stade pour le moins dérangeante. Un bel hymne à la liberté.