Voyage au bout de l'ennui
Adolfo Alix Jr. est de retour avec son…17e métrage en moins de 5 ans…Parfois pour le meilleur, souvent pour le pire, il fait partie de ces jeunes réalisateurs philippins au même titre que Khavn de la Cruz, qui exploitent pleinement les bas-coûts de la vidéo numérique pour enchaîner les films. Cela reste donc au niveau de l'expérimental avec une nette progression au fil du temps pour Adolfo, contrairement à d'autres.
"Liberacion" fait partie de ses expérimentations, plus que de ses films de fictions complets; soit un road-trip en pleine jungle d'un soldat japonais, qui refuse de croire en la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Un voyage aussi physique qu'introspectif, où l'on voit un homme marcher, marcher et marcher encore dans un coin de Nature plutôt hostile, qui permet à Alix de s'adonner à la joie et à l'expérimentation du son et de l'image à la postproduction. Rarement une forêt tropicale n'aura semblé aussi vivante et animée en tant que véritable matière organique; en même temps d'autres réalisateurs indépendants l'ont fait (mieux) avant lui, dont notamment Apichatpong dans son "Tropical Malady" ou l'indonésien Faoza Rizal dans son "Yasujiro's Journey". Le moyen idéal pour voir ce film ? Dans une salle de cinéma, sur grand écran, mais avec une télécommande "avance rapide" à la main.
