Chinese odyssey 2002,5
S'il fallait trouver un grand frère à ce Lion Roars, cela serait évidemment le Chinese Odyssey 2002 de Jeff Lau. Les deux films partagent en effet de nombreux points communs.
Même structure narrative: on commence comme une comédie typiquement Hong-Kongese, càd assez délirante, sur fond d'amourettes en costumes. Puis on change lentement de ton pour devenir beaucoup plus sérieux sur la fin. Même musique, même si ce n'est plus Frankie Chan à la composition, mais on retrouve une chanson en "lalalala" et l'influence de l'excellente bande originale du grand frère se fait vraiment sentir. Même qualités techniques, avec une photo de qualité, des décors, des costumes.
Sauf que le petit frère n'a pas vraiment toutes les qualités du grand frère. Tout est légèrement en deça, ce qui conduit à un film sympathique, mais pas pleinement convainquant. On passera vite sur la musique, de qualité, mais un peu trop copié tout de même. La réalisation de Joe Ma est du même tonneau: c'est pas mal, mais Jeff Lau faisait mieux, on ressent clairement un petit manque lors des passages sérieux qui auraient nécessité une meilleure réalisation.
L'interprétation est également satisfaisante, même si Louis Koo ne remplace pas Tony Leung. Cecilia Cheung se montre par contre très convainquante dans ce rôle de furie, malgré son physique de crevette. Il fallait une actrice avec un minimum de qualités de jeu pour interpréter ce rôle très tonique, et la belle Cecilia s'en tire très bien. C'est incontestablement le plus du film, Cecilia se montre à la fois charmante et audacieuse. On retrouve bien sûr beaucoup de monde de la bande à Joe Ma, Hiu Siu-Hung qui en fait des tonnes (on l'a connu meilleur), Raymond Wong qui tente à nouveau de sortir de son image de beau gosse, Wyman Wong, etc... Globalement l'interprétation est assez satisfaisante.
Autre point de discorde, le scénario qui démarre plutôt fort, avec un humour peu fin mais assez efficace, surtout que Louis et Cecilia forme un couple convainquant. Puis lorsque le film devient plus sérieux, le propos manque hélas un peu d'originalité, et l'émotion ne vient pas aussi facilement qu'elle aurait dû. Chinese Odyssey 2002 réussissait mieux son examen de passage à ce niveau. Le discours sur le couple est hélas un peu convenu, donc n'en attendez pas des miracles.
Au final, The Lion Roars est loin d'être un mauvais film. Mais il soutient mal la comparaison face à l'excellent film de Jeff Lau, dont il copie un peu trop les ficelles avec moins de talent. Joe Ma est plus à l'aise dans les comédies pures, comme on a pu le constater avec son Love Undercover. Reste Cecilia Cheung ici, ainsi que la bonne tenue des gags et la volonté de mixer comédie avec émotion. Sympathique donc, à condition de bien supporter la partie mélo trop convenue.
La souris qui aurait voulu être reine (du box-office)
Typique comédie HK du Nouvel An chinois, elle souffre d'un seul énorme défaut, inhérent à nombre de comédies hongkongaises de même type: le premier rôle n'est pas tenu par Stephen Chow. Une prémisse qui aurait parfaitement convenu au grand comédien, Louis Koo ne peut égaler son incroyable dynamisme comique et ne rien apporter à un scénario vaguement esquissé et aux parties franchement inégales.
Face à Koo, Cecilia Cheung sort l'intégrale de ses frimousses craquantes et applique à la lettre ses arts de noblesse gagnés dans ses comédies précédentes, telle que "Wu Yen"; mais là encore, son personnage mal écrit, est trop inégal pour convaincre sur la longueur du film et balance entre apparition féerique et gamine immature horripilante.
Restent quelques bons gags et un divertissement honnête pour passer un dimanche après-midi pluvieux devant sa télé.