Au nom du père, du fils et du saint épris...
1996 – près d'un an avant le réputé renouveau du cinéma thaï avec le succès fracassant de "Dang Bireley" de Nonzee Nomibutr au box-office local et la sélection du "Fun bar Karaoke" de Pen-Ek Ratanaruang au Festival International de Berlin…pourtant une œuvre comme "Long June" était loin de prévoir cette merveilleuse reprise cinématographique.
Au contraire, le réalisateur Kamol "Brother" Srisawad (futur directeur des studios Kasalong) signe un long dans la plus pure tradition de la poignée des mélodrames à se tourner depuis des décennies…et à dominer la poignée des films produits annuellement durant la difficile période cinématographique des années 1990. Soit un drame surtout focalisé sur la romance naissante entre deux adolescents interprétés par des jeunes premiers de l'époque; sauf que Kamol a envie de transcender un peu le genre, en y ajoutant un drame familial (la difficile relation père-fils; la future gueguerre entre faux frères), un drame d'adolescent (le frère, qui tourne mal) et un drame scolaire…avant de se focaliser sur le difficile apprentissage professionnel de Lonchun dans la seconde partie. S'éparpillant un peu dans tous les sens sans conclure aucune piste de manière satisfaisante et obligé d'emprunter des sacrés raccourcis scénaristiques et de servir de gros clichés pour faciliter la compréhension du public, le film prend des airs de véritable soap-opera, où rien ne sera épargné au pauvre spectateur. En même temps, le genre cartonnait à l'époque à la télévision thaïe et ce n'est donc finalement pas une surprise, si le réalisateur tente de transposer la formule du succès sur le grand écran pour espérer ramener dans les salles obscures la fameuse ménagère de plus de 50 ans, en plus des hordes d'adolescents. Sauf qu'à trop vouloir séduire le grand public, Kamol noie son mélodrame sous des tonnes de clichés éculés, qui passent très mal le poids des ans et les frontières internationales.
"Long June" (un titre anglais, qui n'a finalement rien à voir avec le contenu du film, sauf être la retranscription littérale phonétique du nom du personnage principal, "Lochun", qui veut dire "malheur") est donc à ranger aux côtés des innombrables mélodrames thaïs sans grand intérêt.
