"L'amour au coeur d'un champ de bataille", le film du retour aux sources.
Qu'est-ce que le "mélo" ?
Est-ce un certain traitement d'une oeuvre ? Est-ce un simple outil, au même titre que l'action ou la romance ? Ou bien est-ce un genre à part entière ?
Beaucoup diront que nombres de films peuvent être qualifiés de "mélodrames" ou même de "méloromances" (n'ayons pas peur d'inventer des mots, notre chère langue y est si propice...).
Mais est-ce un raisonnement qui tient ?
En effet d'après ce raisonnement assez simpliste, un film commme Love Battlefield serait vite étiquetté de "mélodrame actioner" ou quelque chose en approchant.
Or n'est ce pas réduire une oeuvre beaucoup plus complexe que cela en une simple et banale étiquette. Et en poursuivant cette logique,
A Better Tomorrow pourrait souffrir d'une semblable "classification" arbitraire.
Non, Le Syndicat du Crime est un polar ou un drame mafieux traité de manière mélo, au même titre qu'un Hana-Bi (la comparaison est hasardeuse, je vous l'accorde) est un drame social, un peu mafieux, mais traité par contre de manière ultra épuré (comme souvent au pays du soleil levant), faisant surgir l'émotion du spectateur au contour d'un simple dialogue ou d'un plan presque immobile, les non-dits et le jeu parfois muet des acteurs y suffisant ; alors que John Woo utilise le mélo pour susciter l'émotion, usant de musiques et autres dialogues très fort (commme celui de Chow Yun-Fat à la fin de ABT, achevé par une balle en plein tête juste devant Leslie), parfois un peu "clichés" dans des scènes souvent poussées à bout parfois presque irréalistes mais nécessairement "too much" pour faire mouche.
Et peut-être justement le "mélo" ou ce que certains autres pourrait appeler le "romantisme" est au cinéma de Hong-Kong ce que l'épuration
d'effets et la pudeur est au cinéma nippon.
Forcément le "mélo" ne vient pas sans certains aspects difficile à avaler (on remarque que les détracteurs de LB ont en commun cet argument d'invraisemblance),
mais exactement comme la lenteur de rythme relative d'un Kitano en endormira plus d'un.
On en revient là au coeur du plus grand débat du monde : "Des goûts et des couleurs, on ne dispute point"
En tout cas, pour moi, Love Battlefield s'inscrit dans une lignée de grands films (A Better Tomorrow, A Moment Of Romance et bien d'autres) mais surtout des films cultes car reprenant les codes d'un genre central
sans pour autant tomber dans la photocopie ni même la référence outrancière.
C'est donc après de nombreuses années de "crise", ponctuées d'essais plus ou moins réussis ou même de certaines tentatives d'internationalisation
dans le but d'un renouvellement du genre (je pense à des films comme Infernal Affairs ou Jiang Hu), que vient enfin le salut du polar Hong-Kongais.
Avec One Nite In Mongkok et ce superbe Love Battlefield, l'année 2004 fut celle du "retour aux sources", un retour qui ne sera pas
forcément de longue durée au vu du relatif echec de ces deux films au box-office local.
Les acteurs sont excellents au point même de donner des lecons de comédies à la plupart des acteurs Hong-Kongais "not qualified" comme
le disait texto Lau Ching-Wan dans l'interview d'un certain redacteur...
Eason Chan Yik-Shun, pourtant chanteur de formation (quoique que des types comme Leslie Cheung Kwok-Wing ont prouvé que cela ne voulait rien dire), déja très convaincant dans des comédies un peu ambigues comme Enter The Phoenix, montre un réel talent et participe
ici très largement à l'effet "crescendo" insoutenable de la situation.
Niki Chow Lai-Kei n'est pas en reste face à son compagnon tandis que les acteurs mandarins sont égalements très bons jusqu'à Raymond Wong Ho-Yin,
dans son rôle pas très utile mais qu'il éxecute très proprement.
La réalisation de Soi Cheng Po-Shui n'est pas révolutionnaire mais apporte quelques effets sympathiques et se laisse porter par une musique pop objectivement
pas si géniale mais tellement belle et efficace dans les scènes clés.
En Bref, grâce à un excellent scénario bien plus écrit que la grande moyenne actuelle, grâce à des personnages à fleur de peau interprétés par
des acteurs brillants, grâce à une musique magnifique et un traitement général bien connu et terriblement efficace de réalisme même si
paradoxalement mais volontairement un peu "too much" par moments, on ressent beaucoup de choses pendant ce film, ce qui est déja gage de qualité. Par conséquent, pour qui ne craint pas le "mélo", pour qui apprécie le polar Hong-Kongais avec toute l'invraisemblance et l'extravagence qui vient avec, Love Battlefield est donc un grand film à voir absolument.
C'est bien original et ca change d'autres polars
Sans dire que c'est le meilleur polar hk de cette année, je peux quand même presque affirmer qu'il s'en rapproche fortement. La mise en scène est plutot originale et les effets ajoutés sont généralement de bon usage et font passer la tension, ou de l'emotion. Le scénario n'est pas spécialement recherché, et tout en restant dans la simplicité, arrive à surprendre régulièrement, laissant le suspens planer tout le long. Le acteurs m'ont paru également très bons dans leurs rôles respectifs et j'ai juste regretté un final un peu long, malgré la musique envoutante et émouvante. Très bon film ; comme quoi le cinéma hong-kongais sait encore surprendre.
Breaking You
Cela fait maintenant près de dix ans que le cinéma de Hong Kong est en crise, que les fans vont de déception en déception, subissant des comédies jumelles en espérant retrouver "l'âge d'or", douce utopie pourtant tout à fait compréhensible. Le moindre film un peu attendu redonne un peu d'espoir, mais pour finalement souvent décevoir. Sauf que cette fois, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Soi Cheang avait laissé une très bonne impression avec ses Horror Hotline et New Blood, des films de genre bien traités, assez bien écrits, solidement mis en scène. The Death Curse avait semé le doute, accident de parcours ou bien nouvelle déception après les Dante Lam et autres Marco Mak? On avait foi en ce Love BattleField, annoncé à l'avance comme un film à suivre. Et pour une fois, on n'avait pas tort.
Love BattleField, c'est Breaking News, mais sans rigoler. Ce n'est plus du film "fun", avec du plan séquence pour en mettre plein la vue, des morts qui n font pas bien mal. C'est plutôt un drame sans concession, où la violence fait vraiment mal, une histoire très humaine où les personnages ne sonnent jamais caricaturaux, point commun aux (bons) films de Soi Cheang. Le point de départ est particulièrement efficace, au lieu de faire du couple Eason/Niki un couple modèle et romantique, il en fait un couple touchant car commun, avec ses problèmes et le sépare au pire moment. A partir de là, on observe deux groupes de personnes qui se rencontrent dans une situation extrême, et leur relations.
On peut bien sûr discuter quelques points, l'utilité de certains seconds rôles, un Raymond Wong qui apporte une touche d'humour pas forcément nécessaire, un certain excès dans les situations (le final, irréaliste mais qui passe en force), d'un rythme très posé comme toujours avec Soi Cheng, de quelques ralentis pas nécessaires. Mais le film joue sur une chose avant tout: l'émotion. Soit l'absurdité de la situation touche, soit le film perd son efficacité. Pour cela, il mise sur quelques "classiques", comme un thème musical réussi, avec une de ces fameuses chansons pop sirupeuses qui fonctionne pourtant à merveille (comme à la bonne époque, A Moment of Romance, hein les gars?). Viennent ensuite des idées de montage sympathiques, comme les sauts temporels qui désarmorcent tout suspense mais ne tuent pas pour autant l'émotion. On continue avec une photographie soignée (très froide, comme dans New Blood), une réalisation solide qui ne fait jamais d'épate mais soigne ses cadrages. On termine avec des acteurs dans le ton: Eason Chan est certainement énervant dans les comédies, mais il sait jouer dans des drames. Niki Chow confirme ce qu'on savait déjà d'elle (notamment chez Soi Cheang), et les acteurs chinois sont très bons comme souvent.
Mais ce qui fait assurément la force de l'ensemble, c'est le drame humain qui se joue et qui va crescendo au fur et à mesure que la violence augmente. Hors celle-ci est traitée à l'opposé des films d'action grand publique, on va progressivement jusqu'à l'overdose pour provoquer l'écoeurement. Les personnages deviennent alors des pantins désarticulés qui traduisent toute l'absurdité de la situation. Comme son joli titre le dit bien, on met l'amour sur le champ de bataille et on en retire plusieurs scènes d'une grande puissance émotionnelle. Le final est évidemment extrême, mais c'est en poussant fort que le film passe en force, comme la majorité des bons mélos.
Soi Cheang revient donc sur les bons rails avec ce drame touchant. Le bon scénario de Szeto Kam Yuen (responsable de quelques navets comme The Longest Nite ou Too Many Ways to be Number One) s'allie parfaitement à des interprètes impliqués, et la mise en images et en musique se montre satisfaisante malgré quelques fautes. A suivre donc.
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Un mélo subtil comme un tank
Certes, Love Battlefield n’est pas un polar comme les autres ; il s’en dégage par l’aspect très humain proféré aux personnages, notamment le couple au centre de l’intrigue dont une dispute idiote les séparera à jamais suite à une prise d’otages cauchemardesque. Un couple sympathique donc, mais pas seulement, car les malfrats ont également une âme, et leur dimension tragique et fataliste les rend également attachants malgré leurs mauvaises actions. Tout cela aurait pu donner un bon mélodrame, à la seule condition que le réalisateur reste sur la corde raide en étant efficace tout en ne se vautrant pas dans le baveux. Malheureusement, ce n’est pas le cas : l’intrigue est plombée du début à la fin par des énormités de scénario conclues en beauté par un final absolument consternant et pouvant prétendre sans problèmes au Panthéon des dénouements les plus grotesques. Comment ne pas rester stupéfait lorsque Yui, qui arrive enfin à s’échapper de ses tortionnaires, s’arrête en plein milieu de sa course effrénée pour aller secourir une femme apparemment sur le point d’accoucher en pleine rue dans un endroit désert sans se douter que c’est louche ? Ou bien lorsque Ching tape à la vitre de la voiture en voyant Yui, se prend un coup de couteau mais continue de taper comme si de rien n’était ? Ou encore lorsque la femme enceinte réussit hors champ (là faudra m’expliquer…) à faire plonger sa voiture dans le port en y laissant Ching et en s’extirpant sans une égratignure ? Si on rajoute à cela des ralentis très laids soulignant sans délicatesse des moments cruciaux, on a bien envie de laisser ce « champ de bataille de l’amour » continuer sa guéguerre sans nous…
Un polar de poids
Belle réussite que ce film, d'abord grace à un scénario bien travaillé qui ne ménage pas de temps morts, ensuite par une équipe d'acteurs qui tient bien la route collectivement. La réalisation n'invente rien mais Soi Cheng sait ne pas gâcher ce beau potentiel par des effets inutiles. Les points forts sont la relation de couple entre Eason et Niki, ainsi que la confrontation/collaboration entre Qin Hai-Lu et Niki Chow dans le final. Seul la fin est un peu tirée par les cheveux, mais globalement on tient là un très bon polar. La seule question que je me pose c'est comment un scénario pareil a-t-il atterrit dans les mains de Soi Cheng?
20 septembre 2004
par
jeffy
Bataille perdue
Malgré ses ingrédients alléchants, Love Battlefield se révèle au final une tentative inaboutie de retrouver ce qui fit en d'autres temps de HK une des plaques tournantes du cinéma de genre mondial. Le film commence d'abord par souffrir de retard à l'allumage : si Eason Chan et Niki Cheung sont tous deux déjà excellents dans leurs rôles respectifs, reste qu'une mise scène juste correcte, un score pas renversant et un scénario pas passionnant dans son premier tiers empêchent le film de véritablement décoller. Mais une fois qu'arrive le détonateur dramatique du film, Love Battlefield s'améliore grâce à ses idées de scénario (signé Szeto Kam) et aux prestations des acteurs. La mise en scène est cependant loin de convaincre: elle va osciller entre travail artisanal potable mais impersonnel et gros ratés. Des plans distants malvenus, un usage maladroit de la caméra à l'épaule et des ralentis clinquants font que la mise en scène n'évite pas l'affèterie, le tape à l'oeil.
Dans ses bons moments, le film devient un drame sur le couple, un film au ton très noir se faisant l'écho du contexte hongkongais de crise mais dont la noirceur n'exclut pas qu'au milieu de circonstances folles et d'une grande violence puissent se constituer des liens sincères entre des protagonistes qui ont a priori tout pour se détester. D'où un film où otages et ravisseurs ne se méprisent pas, un film où au milieu d'une histoire qui court vers une issue tragique subsiste un peu d'humanité. Et progressivement le score devient de plus en plus inspiré, faisant ainsi gagner au film de l'efficacité dramatique tandis que les acteurs s'investissent dans leurs prestations dramatiques avec une énergie et une sincérité qu'on croyait disparue du côté de Hong Kong. Pour aboutir à une fin abandonnant le cinéma de genre faisant que Love Battlefield redevient sur le fil de façon totale un film sur le couple comme pour nous rappeler qu'il était passé par le polar noir comme par une voie détournée qui aura donné plus d'épaisseur au drame de deux êtres qui se sont aimés.
Parmi les limites du film, on a justement son final invraisemblable. Final qu'on pourrait mettre sur le compte du « plus c'est gros, plus ça passe » qui peut parfois rendre un film hongkongais très émouvant surtout quand il est associé à un de ces slows mielleux quasiment indissociables de l'affection qu'on a pu porter au cinéma de genre made in HK. Mais autant ce genre d'argument est recevable dans le cas de cinéastes comme Chang Cheh ou John Woo dont les oeuvres prennent très vite dans leur narration des libertés avec le réalisme, autant il l'est un peu moins quand comme ici le film a été dans une approche réaliste le reste du temps. Ce final sent alors à une facilité narrative grosse comme une maison. Une des autres limites du film est d'avoir bien plus développé les deux « leaders » du gang que le reste des gangsters qui semblent là comme faire valoir.
Au final, on peut apprécier l'idée du polar HK que le film de Soi Cheang tente de retrouver. Mais malgré ses longueurs et facilités scénaristiques il y avait le potentiel pour faire mieux avec un styliste de talent aux manettes. Chose dont manque cruellement le cinéma de Hong Kong post-rétrocession.
PS: Le vrai problème du film est de croire que reprendre les ingrédients des polars HK tournés peu de temps avant la rétrocession suffit à retrouver une partie de leur charme. Or ces films-là, même s'ils n'étaient pas le plus souvent supérieurs côté exécution et écriture scénaristique à ce Love Battlefield, avaient pour eux d'être portés par leur époque. Quelque chose allait s'éteindre avec 1997 et le cinéma populaire HK faisait un dernier inventaire de ce qu'il avait été avant liquidation.
HK n'est pas tout à fait mort
à force de répéter que HK nous livre plus rien de bon, on en arrive à être surpris quand on tombe sur un bon film tel que LOVE BATTLFIELD. pourtant ce film n'est pas un chef d'oeuvre ni meme un grand film, il est tout simplement un bon petit film, bien exécuté, prenant et efficace sur un fon dramatique. je mentirais en disant que c'est un film marquant, mais il constitue une des bonnes surprises ces derniers temps avec JIANG HU par exemple.
Très beau film
Mélange d'action, d'amour et d'émotion. Histoire très riche et personnages très attachants, même les personnages des truands. A tel point qu'on a envie que tout le monde s'en sorte à la fin. A voir et à revoir.
le mélo d'action par excellence, cad mauvais
Au début on se dit que ça pourrait être tout à fait sympatoche.
Jusqu'à l'improbable arrivée à l'improviste de gangsters qu'on sait pas trop comment ils en sont arrivés à voler une bagnole, se planquer dans son coffre en attendant que le proprio la retrouve pour pouvoir gentillement se faire kidnapper... passons sur la brochette de comportements à la limite de l'incohérence ("on a volé notre bagnole, partons en vacances quand même" mais bien sûr, et tu déposeras plainte dans un mois c'est ça ?) qui semblent la moele épignère d'un film visiblement écrit à la va-vite, pour sauver un beau carambolage cocaïné. En attendant un final qui joue sur le terrain du polar Milkyway wannabe et tire sérieusement en loooooongueur, avec en vingt (certes longues) minutes plus de ralentis que dans l'entière filmo de
John Woo.
09 janvier 2008
par
Epikt
Un film prenant.
Avant de regarder ce film, je ne savais rien de l'histoire du film. Je m'attendais à une histoire d'amour vu le titre, et s'en est bien une mais pas seulement.
Au bout de 20 minutes le film change de ton, ce qui n'as pas été pour me déplaire.
C'est vrai qu'on a déja vu des histoire de ce type mais c'est plutôt bien écrit.
(même si
j'ai trouvé que le passage où Ching recherche Yui en voiture avec sa montre qui bip losque les 2 sont proches déplacé et inutile)
Ce film s'avère prenant, la preuve je suis allé jusqu'au bout sans m'ennuyer.
Au niveau de la réalisation ce qui m'as marqué, c'est les petits flash-back dissiminés tout au long du film vraiment bien intégrés dans le montage.
Bon film.
L'effet papillon
Tout commence par une scène dans laquelle un homme et une femme s'engagent sur un chemin dans la forêt, un long couloir qui va les conduire vers une sorte d'irrémédiable gouffre. D'une note au demeurant positive, un couple qui se forme, on bascule déjà dans une sorte de tension malsaine. Le réalisateur souhaite se positionner rapidement et va nous promener pendant toute la durée de son film dans une sorte d'enfer où les déchirements passionnels succèdent à l'horreur.
De ce point de vue radical, le réalisateur Cheang Pou-Soi développe une trame d'une extrême noirceur. Bien maîtrisée, sachant tenir en haleine, très bien interprétée non seulement par le couple Eason Chan, Niki Chow, mais également par le reste de la distribution. Avec notamment le chef du gang de malfrats qui rappelle par moment le Jack Kao de Full Alert !
On peut reprocher à ce réalisateur qui semble posséder beaucoup de qualités, dont celle de savoir raconter une histoire, l'utilisation non justifiée d'artifices de mise en scène comme des ralentis inopportuns. Comme s'il voulait nous prouver qu'il sait faire. J'avais déjà remarqué ce genre de petits défauts dans ses très bons films,
Horror Hotline et New Blood.
Mais bon, si il y a une chose que l'on ne peut pas lui reprocher, c'est d'essayer, même si c'est assez souvent artificiel et pas révolutionnaire au niveau de la mise en scène, il sait raconter une histoire et ce n'est déjà pas si mal en ces temps de vache maigre.
Love Battlefield est donc l'excellent petit thriller très noir que l'on attendait depuis longtemps. Il ne révolutionne rien, mais pose déjà les jalons d'une oeuvre que l'on espère riche, pour ce réalisateur. Pour peu qu'il évite les mauvaises rencontres, on peut espèrer le meilleur le concernant.
Le film en lui-même est basé sur les regrets que peuvent accompagner un acte, une décision prise à l'emporte-pièce. Le champ de bataille en question est tout aussi passionnel qu'explosif. Les déchirements naissant finalement de petites querelles de tous les jours peuvent parfois déboucher sur le pire sans qu'on s'y attendent.
Le voilà donc le grand film que l'on attend de la part des réalisateurs de l'ex-colonie depuis qu'ils ont basculé au Nord ? Je dirai que oui et non.
Oui, car on attendait ça depuis belle lurette, depuis les dernières grandes expérimentations de Johnnie To en fait. Que c'est plutôt une réussite tant formellement que dans le fond.
Non, car ça n'a rien de révolutionnaire, que le réalisateur ne possède pas la science de filmer le noir comme l'avait un Ringo Lam, voir un Johnnie To période Loving You. Que sa réalisaton souffre encore d'un manque de consistance et d'épaisseur qu'il cache avec l'emploi d'effets non tapageurs, il ne cherche pas l'esbrouffe loin de là, mais d'effets inutiles qui n'apporte rien au déroulement de son oeuvre.
Malgré les défauts d'agencement peut-être dû à son manque d'expérience, il n'est pas encore un réalisateur confirmé; ce qui n'est peut-être pas si mal quand on voit ce que sont devenus les ex-grands espoirs comme Wilson Yip et Dante Lam; ce film surnage aisément dans la production hongkongaise de ces cinq dernières années.
Reste à confirmer ce talent dans son prochain film. Il va maintenant être attendu, espèrons qu'il évite les Twins ou quelques acteurs éméchés...
Ah ouais, quane même...
Tout simplement formidable. Original, un casting parfait, émouvant, couillu, gonflé, surprenant,...
Moi qui avais enterré le ciné HK...
15 novembre 2004
par
Izzy
Par amour
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Voilà un film bien réalisé, porté par des acteurs impeccables et qui sont crédibles dans leur rôles. Eason et Nikki assurent, cependant je trouve que les "méchants" ne sont pas assez développés, un peu dommage.
Le film est palpitant et surtout, crédible. La violence est sèche et réaliste, l'état émotionnel du héros est palpable et la quête de sa femme nous entraîne avec elle.
De plus, l'histoire d'amour du couple est réaliste, tout n'est pas rose ni parfait, et c'est un point que j'ai aimé!
Une fin un peu too much ne gâche pas le plaisir à voir cet excellent polar/drame. |
Réalisation maladroite, scénario invraissemblable.
Rien d'autre à ajouter sur ce film que j'aurai oublié dès que j'aurai terminé d'écrire mon avis. J'ai la confirmation que Soi CHENG est décidemment très loin de faire du bon cinéma, en ce qui me concerne je recherche diamétralement l'inverse.
Sinon pour le reste, je partage globalement l'avis de Ghost Dog.
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Je viens de le REvoir, et c'est la confirmation. Beaucoup d'espoir résidait dans le scénario, mais le film s'est enlisé tout seul. Je l'ai franchement trouvé très long et sans intérêt au début, l'intrigue met une plombe avant de démarrer. Le réalisateur prend son temps et un malin plaisir pour nous mettre une fausse ambiance de romance mélo, histoire de nous piéger et de renverser le rythme au moment voulu. Pour moi l'exercice est totalement ratté, on s'ennuie ferme. En s'apercevant de l'autre tournure que prend ensuite le film, on en même veut encore plus à Soi CHENG pour nous avoir fait perdre notre temps finalement. On se retrouve ainsi "plongé dans l'action" en milieu de film, la seule partie correcte du film pour moi. J'ai trouvé la fin assez foireuse, mais bon...
Bref, j'en retiens plutôt un mauvais film, avec de nombreuses longueurs. Je déconseille donc, car à mes yeux "Love Battlefield" n'est qu'esbroufe, une tromperie présumant un nouvel espoir avec la venue d'un nouveau genre pour le ciné HK.
Un coté émotionnel bien plus réussi que le coté polar.
Face à la brutalité démonstrative des truands, le personnage d'anti-héros completement soumis et largué reprend un visage d'humanité dans un final époustouflant (alors que les 2/3 du film sont quand même bien ennuyeux) qui tétanise le spectateur. Le tout accompagné d'une très belle musique.
Love and die hard
Mis à part quelques lourdeurs et aussi le fait que le final soit très long et limite pénible à regarder,
Love Battlefield reste une bonne petite surprise. Sans plus.
pas la claque attendue
Après avoir pris "dog @!#$ dog" en pleine tête, et m'être fait chaleureusement recommander ce film par des personnes de bons conseils, je me suis précipité sur le premier numéro de "score asia" qui a eu la bonne idée de joindre le DVD de "love battlefield" à son mag, mais la très - mais alors très - mauvaise idée de recadrer/charcuter le film en 4/3 (incompréhensible!).
Les conditions de visionnages sont donc un peu responsables de la frustration ressentie au visionnage de ce film, qui met quand même une plombe à démarrer (contrairement à "dog @!#$ dog") avec une bluette cul cul la praline servie par une musique clairement horrible. Le but étant clairement de dépeindre un couple ordinaire comme vous et moi (enfin vous et elle... ou lui, sans moi mais comme moi avec elle, ma copine. You understand?), pour s'identifier quand survient le kidnapping et toutes les rocambolesqueries qui s'en suivent, et qui sont dignes des meilleurs séries B, avec des passages HKstyle (l'autoroute) et une fin assez intense. Il faudra quand même passer outre les dialogues d'une rare crétinerie genre " -je suis infirmier je sauve des gens et vous vous êtes des méchants terroristes qui faites du mal aux gens qui ont rien fait. mais pourquoi vous faites ça? - on obéit à la loi du sang bonhomme!"....
Pour résumer un scénario digne des meilleurs séries B, avec une vision de l'amour plus proche du "true romance" de Tarantino que "d'autant en emporte le vent", avec l'avantage de plaire aussi aux filles car l'héroïne n'est pas une gentille pleurnicharde en retrait. Mais il faudra passer outre des dialogues aussi insipe que la musique.