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Les Amants éternels
les avis de Cinemasie
2 critiques: 3.88/5
vos avis
6 critiques: 4.33/5
Artisanat Gracieux
The Love Eterne est la plus célèbre adaptation du mythe des Butterfly Lovers qui sera par la suite revisité par Tsui Hark dans the Lovers. En son temps, ce film fut un énorme succès, notamment à Taiwan où il marqua un certain Ang Lee. Le film du talentueux artisan Li Han Hsiang symbolise ce que peut offrir de mieux un certain savoir faire d'un système de studios: King Hu fut assistant-réalisateur sur le film et le directeur de la photographie He Lanshan (1) du film reprendra du service sur l'inaugural Come Drink With Me. Cette réalisation bicéphale (2) donne néanmoins un film cohérent formellement et faussement académique: pendant tout le début du film, si la caméra s'approche parfois des visages des acteurs avec ampleur ou s'élargit aux dimensions d'une pièce comme dans les scènes d'apprentissage, ce n'est jamais de façon soulignée; les cadrages sont rigoureux et l'usage de la focale est également peu visible. Ce choix de discrétion classique permet accompagné des contrastes crées par le choix de costumes aux coloris non agressifs de créer une montée en puissance dramatique très lente, très progressive jusqu'à l'explosion dramatique des vingt dernières minutes où une mise en scène reprenant ses choix du début à l'identique mais avec une stylisation plus soulignée permet au film de devenir vraiment poignant, devenant meme porteur dans son final d'une certaine dimension fantastique et poétique. Sauf que pour pouvoir apprécier pleinement le film, il faut:
1) Avoir un certain gout pour la naiveté au cinéma, bref etre plus bollywoodophile que cynique.
2) Apprécier la musique d'opéra chinois vu que le film est quand meme énormément chanté, le chant étant souvent le vecteur des dialogues et jouant aussi un role de voix off romanesque.
Revenons au film. Et surtout à son choix de casting, le tandem d'actrices au jeu retenu Betty Le Di et Ivy Ling Bo, la seconde jouant le role du garçon amoureux et se spécialisant ensuite dans des roles d'hommes. Ce choix donne au film une certaine dimension androgyne annonciatrice des figures telles que cette (cet?) Invincible Asie que les amateurs de wu xia pian n'ont pas oubliée. En un sens, Ivy Ling ouvrait donc la voie à Ling Ching Hsia pour ce qui est des figures sexuellement troubles. Au final, si l'on peut préférer l'approche harkienne plus axée sur le rapport des personnages à l'art et surtout au classicisme plus virtuose,
the Love Eterne prend malgré tout sa place dans les must see de la Shaw, ce qui n'était pas évident au vu du grand nombre de versions déjà existantes à l'époque du mythe. Et si les autres incursions dans le cinéma de costumes de Li Han Hsiang seront moins inspirées, elles confirmeront son talent d'artisan, d'un cinéaste qui serait aux King Hu et Chu Yuan ce qu'un Fleischer fut aux grands d'Hollywood.
(1) Nishimoto Tadashi de son vrai nom: on ne redira jamais assez l'importance des Japonais expatriés travaillant souvent sous pseudonyme dans l'édification de la signature des productions Shaw Brothers
(2) King Hu prit en charge la partie "action" tandis que Li Han Hsiang se chargeait des passages "romance".
naïveté, grâce et poésie
Ordell Robbie a déjà tout dit , alors qu'ajouter de plus ?
Simplement que ce film est un petit chef d'oeuvre de l'âge d'or de la SB, avec tous les ingrédients nécessaires à la retranscription visuelle de ce vieux conte chinois maintes fois transposées à l'écran.
Betty Loh Ti est merveilleuse dans son jeu et dans sa maîtrise du chant, pleine de grâce, à l'image du reste du film. Ivy Ling Po jous le jeu de l'androgynéité étonnament bien, j'avoue que pendant le premier tiers du film je pensais qu'il s'agissait d'un homme. Mais il est vrai également que lors de sa première apparition, sur le chemin de Hangzhou, j'ai cru qu'il s'agissait tout d'abord de Ying-Tai. Enfin bref, j'ai jeté un coup d'oeil (tardif!) au casting et me suis rendue compte que le rôle de Brother Liang était joué par Ivy. On ne peut s'empêcher en effet de penser à Brigitte Ling Ching Hsia par la suite, dans la veine des actrices ambigües.
Le film est plein de poésie, de grâce et empli d'une naïveté qui ne plaira certainement pas à tous, mais c'est loin d'être mièvre et surtout, il faut replacer le film dans son époque. Décors très soignés, exploitation charmante des personnages secondaires Siu-jin et Yin-xin...
Mais personnellement j'ai trouvé que le film souffre de quelques longueurs, notamment dans le 2è quart : lorsque Liang Shan-Bo et Zhu Ying-Tai sont sur le chemin du retour, et qu'elle essaie de lui faire comprendre sa véritable identité par le jeu des métaphores... Ce fut un peu long pour moi, mais il est vrai que cette longue séquence était indispensable pour la suite du film.
Certains trouveront les effets spéciaux de la fin grossiers et un peu trop appuyés. Ce n'est pas un problème et n'oublions pas : 1962. D'ailleurs, ce genre de truquages avait peu évolué en 1992, avec le
Green Snake de Tsui Hark.
Le style de ce dernier dernier est d'ailleurs pressenti dans
The Love Eterne notamment avec les décors poétiques, à la limite de l'onirique parfois. La caméra nous offre des plans certes pas innovants, mais qui changent de ceux que l'on voit d'ordinaire.
Je pourrais continuer pendant longtemps encore, mais je préfère m'arrêter là, en conseillant vivement à ceux qui ne l'ont pas encore admiré, de voir cet énorme succès de la SB.Un classique de l'opéra populaire chinois à l'écran.
Belle histoire d'amour
Il faut s'accrocher au début vu que les personnages communiquent via des chansons la plupart du temps. Les paroles sont assez naives mais on finit par s'attacher à cette histoire memée par deux actrices absolument divines (d'ailleurs l'actrice Ivy Ling Po est ravissante en garçon).
En plus c'est plutôt bien réalisé pour l'époque. Certains plans font penser à des tableaux d'art Chinois.
Un petit bijou à découvrir.
ce film est magnifique.