Constat pas très rassurant de l'après-rétrocession de Hong-Kong à la Chine, mais pas très vivant ni très intéressant non plus...
Etonnant de voir un film de Hong-Kong de la sorte: on ne connaissait guère
que Wong Kar Wai pour sortir
un peu des sentiers battus du polar ou des arts martiaux, mais ses films sont
souvent euphorisants. Avec Love Will Tear Us Apart (présenté
à Cannes en 1999), Yu Lik-Wai se rapproche plus de Hou Hsiao Hsien,
de Tsai Ming-Liang - bref du cinéma taiwanais -, ainsi que de certains
films japonais, que des autres films de la colonie. En clair? De longs plans
séquences où la caméra s'attarde sur des jeunes gens
très photogéniques en manque de repères, et qui nous
le font comprendre bien profond dans des scènes où il ne se
passe rien.
Car c'est ça le principal défaut de Love Will Tear Us Apart : imposer
au spectateur de regarder ce film sans qu'il y prenne un quelconque plaisir.
On croit pouvoir s'intéresser à ses histoires croisées
au début, au fil de quelques rencontres, on se laisse même dorloter
gentiment par ces plans démesurément longs et très bien
photographiés, mais petit à petit le film part un peu n'importe
où, pour aboutir à une dernière demi-heure où
l'on scrute la montre toutes les 5 minutes... Quant aux personnages, ils sont
assez inconsistants: pas de dialogues, aucun charme, le spectateur a du mal
à s'identifier à eux. Seule la thématique, qui rejoint
celle de Wong Kar-Wai notamment, vaut le coup d'oeil: la solitude qui s'empare
progressivement des protagonistes, l'incertitude face à la rétrocession,
qui devient même pessimisme à l'image du dernier plan. On ne
fera pourtant l'effort de retenir le nom de ce jeune réalisateur, qui
signe là son premier film, que lorsqu'il aura décidé
de ne plus faire la gueule à son public.
Ce film m'a autant ému que suzaku....
Alors, on pourra dire que c'est une critique de la société de consommation, des rapports humains de plus en plus superficiels de nos jours, du désoeuvrement dans lequel on vit, etc...
et? Quoi d'autre? Mais dîtes donc, ne serait-ce pas ce qu'on voit dans la vie de tous les jours ça? Alors quel besoin de prendre son petit camescope, de le poser sur la table du salon et de le laisser allumer tte la journée, pour garder les meilleurs images et en faire un film (non, non je ne vante pas les mérites de la télé réalité, lisez la suite...)
Parce qu'on a quand même un peu cette impression. Les plans séquences et les plans fixes peuvent être très intéressants si bien utilisés (ah, Kitano, ah Wong Kar wai par moments..) mais là, le réalisateur (mérite-t-il ce titre) se contente de poser sa caméra, et il donne le script aux acteurs et "débrouillez vous".
C'est du moins l'impression qu'on en a, car en plus de cette réalisation soporifique, du peu de musique, du manque d'intérêt du "scénario", la direction d'acteur est catastrophique (j'ai rarement vu Tony Leung si peu inspiré, même si au niveau du look il colle assez à l'image qu'on peut avoir du personnage).
Les dialogues creux sonnent assez réalistes dans l'ensemble, mais on finit par s'ennuyer autant voir plus que les personnages, et on se sent encore plus désoeuvrés qu'eux (peut être était-ce le but caché du réalisateur, qui essaie de nous conditionner pour mener une révolution secrète et.... enfin j'ai pas l'impresison quand même)
Alors que reste-t-il au film qui nous fasse tenir jusqu'au bout? Les quelques petites scénettes amusantes? Mouais.... Peut être l'espoir d'entendre cette musique qu'on entend dans les menus du dvd? Oui, le probleme étant que cette musique n'est pas tirée du film....
Le comble étant que le montage du même menu est plus réussi que le montage du film en lui même.
J'ai éteint la télé en me disant que j'avais perdu 1h30 de ma vie (heureusement le dvd était offert...)
D'ou viens tu? de Chine - Où vas tu? à Hong Kong
Voici la réalité actuelle de la chine populaire, et la nouvelle course au capitalisme.
Spirale infernale de l'argent. Réalité frappante et réaliste sans pudeur sur les chinois d'aujourd'hui. Tous se vend, tous s'achète, voici la nouvelle économie de marché des dirigeants communistes. Hong Kong qui connut une ascension économique très rapide, est devenu, depuis, un modèle à suivre.
Ce film fait un constat réussi de cette réalité et des changements.
Trop longue déambulation
Un film hongkongais qui se situe plus du côté du cinéma intellectuel à la WK Wai (ou du taiwanais HH Hsien) que des blockbusters locaux.
Déambulation le plus souvent nocturne dans une ville plus ébauchée que détaillée, ou deux personnages féminins gravitent autour d’un sympathique glandeur. L’une est jeune mais paumée et déjà marquée, l’autre plus âgée a une histoire encore moins réjouissante…
Le parti pris d’un cinéma d’auteur est hélas vite pesant. Les scènes s’étirent sans rien apporter de constructif à l’intrigue, sinon une sensation d’ennui de plus en plus insistante, et si la photographie est particulièrement travaillée, cette impression de tourner à vide fait plus penser à du maniérisme auteurisant qu’à une volonté de filmer une histoire cohérente. L’écrin est joli, mais c’est tout, et c’est d’autant plus dommage qu’il y avait matière à un projet plus séduisant, à l’instar d’un BETELNUT BEAUTY par exemple pour faire référence à un film de la même catégorie.
Belle interprétation quand même, la petite prostituée très crédible face à un Tony Leung Ka-Fai idéal pour ce rôle. Il instille des doses d’humour bienvenues qui apportent un peu d’air frais, ainsi ses dialogues avec le vendeur de la supérette au sujet des vidéos porno.
On se devra s’en contenter, pour le reste on attend patiemment la fin du film, sans jamais être passionné par le destin de tout ce petit monde, y compris pour le réparateur d’ascenseur frustré qui aurait mérité une autre ampleur.
A trop vouloir décrire le vide de l’existence et l’absence de communication dans une Chine en plein renouvellement de ses valeurs, Nelson Yu Lik-Wai s’est perdu en route, et c’est son film qui est finalement si proche de plonger dans le néant absolu, les quelques qualités déjà décrites l’empêchant de sombrer tout à fait. Sans manquer de sincérité, il lui faudra une façon moins distanciée d’appréhender sa façon de filmer pour espérer atteindre le niveau de ses illustres prédécesseurs.
Finalement quoi ?
Avant de voir Love Will Tear Us Apart, la distinction entre cinéma d'auteur et cinéma populaire, à Hong-Kong, me semblait assez peu faire sens. Wong Kar-waï lui-même, malgré les exigences du voir et de l'être-vu de son cinéma, demeure radicalement un cinéaste pour lequel cette distinction se déplace perpétuellement - et donc invalide sa raideur dans ce déplacement. Pour Yu Lik-waï, formé à l'INSAS de Bruxelles, auteur - dans l'idéologie documentaire typique de cette institution - d'un premier film qui n'était pas de la fiction (Neon Goddesses), quelque chose comme un bain identitaire a substitué à son regard des clivages qui interrogent, précisément, son identité propre, hong-kongaise - s'il pouvait y avoir un "propre" hong-kongais - à la fois en positif ("Qu'est-ce qui fait l'identité hong-kongaise ?", et en négatif "Qu'est-ce que le cinéma, à Hong-Kong ?"). A voir Love Will Tear Us Apart, l'intuition qui conditionne toute critique possible est celle du dualisme (kantien) entre universalité et particularité : quelle nécessité de filmer à Hong-Kong des acteurs hong-kongais si on ne leur donne pas à voir leur visage propre ou les occasions propres de la corporalité délirante de cette ville autrement que comme décor et costumes. Car aussi bien, ce film aurait pu être tourné n'importe où avec n'importe qui. Dire cela, bien sûr, n'est pas formuler une critique à l'endroit du film lui-même (dont on peut à bon droit trouver d'énormes qualités d'exigence, de décharnement, d'ascèse, etc.) mais sur la situation dans laquelle les cinéastes créent aujourd'hui. Il y a comme un rouleau compresseur idéologique du cinéma à l'occidental, qui peut se prévaloir de l'événement historique de son invention. De cela, Love Will Tear Us Apart est le témoin plus ou moins involontaire et plus ou moins complaisant.
Simple, juste avec une petite touche personnelle
J'ai beaucoup aimé ce film qui reflète certainement plus le vrai visage d'Hong Kong que tous les films de studios qui en sortent... On y retrouve la nonchalance des chinois du sud et leur appat du gain et plein d'autre choses, le tout filmé avec brio.