Cannibal low cost
Quoi penser de cette version longue du segment – à la base – le plus réussi du film à sketches horrifiques "Takut – Faces of fear" (produit par Brian Yuzna)…?
Côté positif, les "Mo Brothers" (qui n'ont de "Frères", que leur surnom, puisqu'il s'agit des potes Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto, dont le premier avait déjà signé le long amateur "Bunian") font indéniablement preuve de beaucoup de talent dans la mise en scène et leur volonté affichée de dynamiser et dynamiter l'actuel cinéma indonésien. Nourri aux superproductions hollywoodiennes, ils affichent grande leur volonté de dézinguer le petit monde de la série B et Z pépère et des comédies d'horreur tournées à la chaîne sans aucun génie. Leur "Macabre" (notamment cofinancé par le singapourien Erik Khoo !!) est donc incontestablement l'une des meilleures productions d'horreur indonésiennes à ce jour, la plus sanglante, la plus gore et celle qui se rapprocherait le plus des actuels standards mondiaux en la matière…
D'un autre côté, leur film ne se distingue pas non plus de la masse des "survival" (plutôt direct-to-video, avoulons-le) à sortir chaque mois…et c'est d'autant plus dommage, qu'il y avait matière de faire TELLEMENT plus au visionnage de leur plus court "Dara".
"Dara", c'était un putain de survival glauque et efficace, où l'entière mécanique reposait sur le suspense, si la victime allait être mangée toute crue par l'inquiétante matronne Dara ou si elle allait s'en sortir. C'était glauque, méchant, intense et terriblement efficace.
"Macabre" a déjà le tort de démarrer par une partie introductive incroyablement molle au cours de laquelle les Mo Bros s'évertuent à introduire leurs personnages ne réussissant jamais à outrepasser leurs statuts caricaturaux…Peut-être ont-ils voulu prendre le contre-pied des productions habituelles pour tenter de rendre leurs personnages plus attachants, permettre l'identification pour davantage "pleurer" leur disparition par la suite…N'empêche que la plupart des amis ne sont que des fils-à-papa gâtés, qui se plaignent pour un rien et que l'on est très content de fvoir finir en chair à saucisse pour les repas des futures victimes. (A noter le sympathique caméo de l'incontournable Joko Anwar, visiblement sur tous les bons plans du moment).
Ensuite, il a la seconde partie; celle de la "démystification" du lieu et de la troublante famille de Dara. L'un des meilleurs ressorts dans le "Dara" original, c'était justement cette part de mystère autour de la matronne (toujours aussi bien interprété par Shareefa Daanish, qui en fait le personnage le plus inquiétant depuis l'héroïne de 3audition" de Miike), qui est ici malheureusement trop longtemps introduite, montrée et même démystifiée pour garder la même part d'inquiétude, que dans le premier. Il n'empêche, qu'elle se battra jusqu'au bout, cette harpie coriace !!
Il en va de même de ce gigantesque lieu: alors que le manoir s'apparentait à un véritable labyrinthe sans issue dans le court, on nous fait faire le tour du propriétaire dans cette version longue. NON ! On aura de suite toutes nos repères avec les voies et les issues pour beaucoup moins trembler pour nos personnages persécutés.
Et puis il ya cette longue séquence de " dans la chambre froide…Cette partie très visiblement en hommage à l'ensemble des "Massacre à la tronçonneuse" et autres garde-mangers humains, qui vaudra quelques plans bien sanguinolents, mais fait chavirer le film vers le "torture porn" pur et dur, alors que les parties els plus réussies seront celles du pur survival…
On ne sera finalement pas déçu du voyage dans cette toute dernière partie totalement survoltée, où les jeunes gens auront très, très fort à faire pour tenter de s'en sortir…au moins en vie, car absolument personne ne pourra en sortir indemne. C'est jouissif et peut largement se mesurer aux productions mondiales les plus réussies du genre…et surtout se vanter d'être une toute première dans le renouveau du Cinéma Indonésien – car dans le genre gore et survolté, personne ne pourra sans doute jamais battre les prouesses d'un Sisworo Gautama Putra, H. Thut Djalil ou Imam Tantowi de la grande époque du bis indonésien des années 1970s.
Bref, un produit honnête, une fois la pénible première demi-heure de passée; mais dans le genre préférez-lui "Dara" (ou regardez-le APRES) pour juger des réelles capacités de ce duo de réalisateurs (et en attendant le prochain court de Timo Tjahjanto dans le film à sketches "The ABCs of death" à sortir en 2012).
ça envoie du lourd! C'est du non stop!! Rien que du découpage, des cris, du sang et de la rage! J'adore! Elle est déterminée la daronne !! Putain, ils l'ont trouvés où l'actrice??