La magie opère
"Magic Boy" est l'un de ces nombreuses heureuses surprises, qui sortent chaque année à Hong Kong. Une petite production sans autre ambition, que de plaire à son public avec des moyens souvent modestes, tel le récents"B420". Il n'y a véritablement rien de révolutionnaire dans cette énième comédie romantique, mais le jeu inspiré des comédiens et – surtout – l'honnêté qui se dégage de l'ensemble du film en fait un vrai divertissement plaisant. "Magic Boy" traite de manière assez réaliste des rapports entre jeunes adolescents, bien loin de la mièvrerie de la plupart des films HK et de la longue série des récents "Love…" (il n'y a qu'à penser aux films de Patrick Kong, tels que "Marriage with a fool", "Love is not all around" ou le récent "L for love, L for lies"…). A l'instar des tours de magie d'Anjo Leung, réalisés (presque) sans aucun trucage (il est un vrai apprenti magicien du fameux Harry Wong, qui fait d'ailleurs une brève apparition survoltée), le film ne triche pas avec les sentiments et met ses protagonistes face à leurs doutes et peurs. Anjo Leung convainc dans son premier rôle sur grand écran et l'ancienne DJ Kate Yeung – à la fois moche et désirable – campe parfaitement son personnage entre fille rêveuse et bien ancrée dans la réalité; seul le personnage de Tsui Tin-Yau est moins solide, notamment en raison d'une écriture pas assez ciselée.
Le seul véritable bémol est la fin abrupte, qui fait dire "tout ça pour ça". Elle est somme toute logique, mais aurait pu être davantage creusée et construite pour pleinement convaincre.
