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La Marque du tueur

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 4.56/5

vos avis

35 critiques: 3.99/5



Ordell Robbie 5 un sommet suzukien
Xavier Chanoine 4.75 La fusion absolue du film pop et du polar noir.
drélium 4.25 La perfection, malheureusement....
Arno Ching-wan 4.25 Marqué
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un sommet suzukien

Hanada est le n°3 du milieu tokyoïte. Tueur à gages, Kasuga le présente au chef d'un gang de Tokyo. Celui-ci les charge d'une mission qui tourne mal. Dans la tuerie, le n°2 a été tué. Dès lors, Hanada n'a qu'une envie, devenir le n°1. La lecture du résumé suffit déjà à convaincre que l'on est pas en face d'un polar conventionnel. Suzuki y poursuit son travail d'expérimentation à l'intérieur du film noir. Numéro 3 est un tueur moins stérétypé qu'il n'y paraït: il s'inquiète de voir sa femme coucher avec son boss et doute de ses capacités de tueur professionnel. Il va tomber amoureux de Misako, une femme qui le séduit lors d'une panne de sa voiture sur la route et lui donnera un contrat à exécuter. SPOILER Mais Numéro 3 ratera son coup parce qu'un papillon s'est posé sur son flingue. FIN SPOILER Esthétique pop art, superbe score jazzy, magnifique usage du scope en noir et blanc, personnages isolés dans l'immensité du décor, zooms et cadrages audacieux: le film est un aboutissement formel et musical. SPOILER Mais surtout, quand la femme de Numéro 3 essaie de l'assassiner et que Numéro 3 retourne vers Misako, Suzuki nous gratifie d'une séquence mêlant rêve, sexe et mort qui fait basculer le film dans une dimension de polar lynchien. Le film va culminer dans le duel psychologique du gunfight final où Numéro 3 rencontrera finalement Numéro 1. FIN SPOILER La Marque du tueur est un OVNI du fim de yakuza et un ovni cinématographique tout court.



15 février 2002
par Ordell Robbie




La fusion absolue du film pop et du polar noir.

En pur géni créatif, Suzuki est aussi un incroyable narrateur d'histoires noires où des agents secrets se foutent sur la tronche. La marque du tueur est une immense aventure, profondément violente, quasiment sans une touche d'humanisme. L'agent Numéro 3, en pleine réflexion sentimentale avec sa femme, va faire la rencontre d'une mystérieuse Misako. Cette femme lui propose alors d'assassiner une personne importante. Si il échoue, il sera tué. C'est la règle, point barre. Seijun Suzuki signe alors en 1967, l'un de ses derniers chefs d'oeuvre. Véritable thriller noir à l'ambiance étouffante, La marque du tueur enchaîne dans un rythme démentiel, scènes hyper originales et moments de grâce que peu de réalisateur peuvent offrir. Les scènes d'amour sont les plus belles que j'ai pu voir à ce jour, où le corps nu ne dévoile rien de vulgaire. Les formes sont exemplaires, les courbes, les jeux de lumières et les plans relèvent de l'art. L'utilisation de la pluie permet des fantaisies déjantées, purement esthétiques, pleinement ancré dans les sixties nippones alors en pleine gloire.

Si la première partie pose le récit et présente les personnages -tout ce qu'il y a de plus banal-, la seconde explose littéralement les codes du genre et par la même occasion devient une petite bombe à retardement. Ca court dans tous les sens, ça se traque comme un guépard devant sa proie, mais le tout avec classe et courtoisie. Lorsque le Numéro 1 (alors méconnu de tous) montre son vrai visage et fait face à face au Numéro 3, le partit pris "sérieux" par Suzuki se voit alors contredit. L'ironie, l'humour et l'autodérision prennent le dessus. Ainsi, pour éviter les coups fourrés, les deux hommes resteront côté à côté quelles que soient les situations. Mémorable séquence lorsque le Numéro 1 s'urine dessus pour ne pas bouger, allant jusqu'à vider sa godasse comme si de rien n'était. La classe je vous dit, la classe! A la beauté plastique exceptionnelle, Suzuki va encore plus loin en proposant une B.O mythique. Entre les notes de jazz nostalgiques, le swing permanent limite piano-bar, et les trompettes inhérentes chez Suzuki, le tout pourrait presque faire penser à son autre chef d'oeuvre, Le vagabond de Tokyo, aussi munit d'une chanson en guise de générique. Un film culte et l'un des meilleurs polars que le cinéma nous ai proposé. Croyez-moi, laissez vous tenter, ce genre de film mérite l'attention de tout cinéphile ou cinévore. Un monument du cinéma pop noir.



05 mai 2006
par Xavier Chanoine




La perfection, malheureusement....

Oui, La marque du tueur est un film presque parfait, gigantesque expérience Suzukienne tout en beauté et en décalage, noyau du polar moderne, porté par un esthétisme à la croisée du minimalisme, du surréalisme, de la folie japonaise et d'une occidentalisation de grande classe, une musique swinging jazzy excellente, une mise en scène et un découpage succulent composé de plans fulgurants et de tableaux paisiblement sexy 60's.

Toute la première partie est merveilleusement mise en rythme, y a rien à dire, juste à regarder. Ultra créatif.

Tout cela serait donc idyllique si l'histoire n'était pas une grande ligne droite tirée au marqueur noir simplement mise en relief par une ironie d'abord plaisante puis envahissante.

Ironie qui, malheureusement, prend donc le dessus là où commence le long duel final pour mieux désintégrer le flow et n'aboutir qu'à un effet de style final vraiment frustrant.

Deux gars qui se cherchent des poux dans la tête pendant une demi heure alors qu'ils sont les meilleurs tueurs et qu'il n'attendent qu'une chose, se flinguer... Et bien, qu'ils agissent et qu'ils ne nous fassent pas attendre histoire de rigoler.

Une ironie de la situation qui pousse les deux tueurs à faire durer le plaisir de l'un et la souffrance de l'autre... Énorme ton ironique pas très motivant. Le pire, c'est que c'est parfaitement voulu par Suzuki.

Je ne dis pas que c'est inintéressant mais cette dernière partie a juste anihiler mes dernières illusions quant à un scénario plus abouti et surtout plus énigmatique... Dommage (pour moi) car pour le reste, c'est du ptit lait.

16 mai 2003
par drélium




Marqué

Ca suinte le ciné du début à la fin là-dedans. C'est toujours extrêmement frais et osé, risqué, mais payant, jusqu'à un final déconcertant, car aussi dramatique qu'amusant. Sur une grille de lecture, on peut y voir, sous le prétexte du polar, un homme essayer une femme, puis une autre, puis un homme, avant de se perdre dans sa quête impossible du retour à la mère - mmm le bon riz - en même temps qu'une volonté "risible" de devenir le tueur N°1 du Japon. Du coup, je me suis aussi amusé à y voir une parodie avant l'heure de Golgo 13. Le délire central avec les papillons évoque en effet autant Lynch qu'Argento, mais la palme du gênant reste pour ma pomme ces plans sur un machin indescriptible tournoyant dans la cuvette des chiottes. Un grand moment de ciné avec de régulières échappées poétiques et un n&b magnifique. 'fait du bien. 

02 mars 2022
par Arno Ching-wan


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