Rigolo et prenant
En lisant le synopsis, le quidam moyen cherchera irrémédiablement à éviter ce film d'horreur ou les traditionnels morts-vivants sont remplacés par des champignons excités. C'est vite oublier que des tomates, des boules de poils, un chewing-gum, une moussaka ou encore des fourmis géantes ont été starisées dans des oeuvres trépidantes voire cultes. C'est aussi oublier qu'il y a un certain Inoshiro Honda aux commandes.
Honda y est pour beaucoup concernant l'image qu'ont les gaijins sur les films d'horreur/fantastique/SF japonais, à savoir du kitsch extrême, des SFX bas du plafond et donc un intérêt équivalent à celui de nombreux films italiens où les zombis galopent et les acteurs principaux se prénomment Dylan, Larry, Brenda, Cynthia. D'autre part, il a aussi oeuvré pour leur reconnaissance puisqu'il y a introduit un cadre formel généralement formidable, des thématiques subtiles et surtout une certaine poésie. Ainsi, il a toujours réussi à transfigurer une histoire de monstres caoutchouteux en allant au delà de la simplicité apparente de ces fameux effets spéciaux et s'imposa s'emblée en rigoriste de la narration filmée.
Avec Matango, c'est le cas. Il faut dépasser la simple apparence des champignons (et ils sont rigolos) pour se concentrer sur un récit éminemment efficace. Pas uniquement du point de vue du scénario (qui n'a pas tant d'importance dans un film de toute manière) mais dans un cohérent tout unifié que nous propose l'auteur. Honda sort du cadre de la peur collective (le lézard à la ferméture éclair) pour rentrer dans les peurs individuelles. En dehors du sous-entendu écolo évident (quoique plus finaud que Volcano), il met en charpie ses congénères empreints de vanité, d'individualisme (ce sont de riches gogos qui se la jouent sur un yacht dernier cri). Ainsi, si dans la plupart des productions grand public, il est souvent très aisé de deviner qui ne passera pas le film (les noirs chez Tarzan, les salopes chez Craven), ici Honda joue avec des personnages nuancés et réserve de ce fait de savoureuses surprises. Sans compter le fait qu'ils sont tellement désagréables qu'on prend plaisir à les voir disparaitre. Le crescendo n'en est que plus efficace.
Les fameux champignons n'ont donc pas autant de temps d'antenne que des zombis chez Lamberto Bava, ce qui rend la tension et le suspense plus palpables. En fait, parler d'eux ferait même quasiment spoiler le film. Cependant, ne vous inquiétez pas, quand ils décident de montrer leur trombine (et ils le font franchement, pas comme l'alien premier du nom), c'est vraiment top moumoute !
06 octobre 2002
par
Chris
A ne pas rater
Un honda atypique qui lorgne vers le thriller exotique aux forts relents psychedelique. Sous un vernis de serie B se cache un canevas ludique et glacant sur la nature humaine et ses petits arrangements. Bien troussé et prenant, l'épilogue est de plus génial!
À éviter.
Pas de surprises, j'y ai retrouvé la bonne vieille série Z et ses champignons de deux mètres en carton se déambulant sur une vieille musique d'angoisse façon 80's.
Rien n'est à garder, ce n'est même pas drôle. Le navet quoi.
Champipi, champignon
Avec une ambiance bizarroïde et assez onirique, une belle photographie et une histoire prenante, ce film est pour moi un des tout meilleurs films d'horreur japonais et le meilleur Honda. Chapeau bas.