Une fois n'est pas coutume, un film culte appelle une suite. Et plus le succès du premier volume a été grand, plus se sera difficile pour la suite de convaincre et de satisfaire le public. Je dois dire que l'histoire m'avait déjà beaucoup plu et que son évolution m'a tenu en haleine jusqu'à la sortie de Reloaded, mais maintenant j'en suis ressorti un peu déçu. On en apprends certes un peu plus sur la Matrix, de nouveaux personnages font leur apparition, mais c'est loin d'être aussi captivant que dans le premier film.
Coté réalisation, les séquences sont vraiment à couper le souffle au point de vu de l'action, mais sans trop grande imagination. Les corps à corps sont même loin d'être aussi bons que dans le premier volet. En fait tout est basé sur le nombre des assaillants. Neo se bat d'abord contre trois puis dix puis finalement 100 personnes, mais bon...
Le pire à mon goût est que ce second film ne s'achève pas en lui-même. Qu'un troisième volume soit prévu, pourquoi pas, mais là on tombe presque dans la série télévisée.
Au final un très bon film d'action avec des scènes de très grande qualité, mais qui ne tient pas la comparaison par rapport à son prédécesseur. C’est malheureusement de plus en plus souvent le cas lorsque la motivation principale d’un film est l’appât du gain.
Après la bonne surprise du premier Matrix, voici sa suite qui démarre sous les pires augures avec 50 premières minutes de vide sidéral et une scène de danse dans les cavernes de Syon (là, tout de suite ?), je suis pas contre l'esprit humain qui veut montrer sa vivacité mais, est-ce bien nécessaire ?! superflu plutôt.
c'est décousu, mais alors décousu..., 5 combats de kung-fu virtuel ralentis à outrance et manquant cruellement d'intensité, arrivent comme ça, tel un menu du jour dans un mauvais resto ou même un cheveu sur la soupe (ici on peut y aller avec les formules toutes faites !). Ils s'enchaînent sans probation, sans une once de cohérence, connexion avec l'histoire, suspense ou sensibilité, sous le seul prétexte d'un maître des clefs, allibi dérisoire au développement microscopique de l'histoire qui s'en prend du coup plein les dents.
Le parfait exemple est l'opérateur de service : autant Tank, dans le premier, avait une véritable identité, une personnalité même et on pouvait s'attacher à l'angoisse que procure sa tâche, autant cette fois-ci, le black de service fait peine à voir et son célèbre "we did it !" démontre sans peine la nièvrerie de ses apparitions et la pauvreté des dialogues.
La fin sort un peu du lot et daigne à peine nous offrir une conclusion scénarisée avant de nous laisser sur un "à suivre" des plus glauque. J'ai apprécié le premier matrix qui a su imposer un rythme, un esprit et une dynamique exceptionnelle outre son côté virtuellement bourrin et je ne pensais vraiment pas m'ennuyer autant pour le second et pourtant... Alors que les SFX en rajoutent tout en tournant à vide, l'histoire se perd dans le néant binaire à vitesse grand V.
Mention pour le combat contre les Smith (évidemment) qui est tout de même hallucinant de maîtrise infographique. Keanu a fait des progrès, c'est indéniable, toutefois, il frappe toujours comme une chochotte et paralyse l'impact direct de ses mouvements trop déliés ou synthétisés.
Au final, ça se regarde mieux la seconde fois, faisant fi de la débacle scénaristique. Matrix reloaded reste naturellement très maîtrisé virtuellement parlant, mais la cohérence et surtout l'énergie du premier opus sont absentes, anihilés par une histoire techno SF qui s'écroule sur son ambition de départ. Une bonne relance chez l'architecte quand même mais si peu.
Le problème est simplement qu'il n'y a que quelques scènes bien précises qui valent le coup (les Smith, ça, on a compris), et tout le reste ne tient pas la route, c'est froid, c'est faux, c'est lourd ! Et en plus, c'est emballé avec une BO repoussante.
Le problème principal de cette suite annoncée comme le nouveau standard en matière d'effets spéciaux réside plus dans le scénario que dans la mise en oeuvre. Les effets sont en effet impressionnants, même si on aurait pu s'attendre à encore mieux en fait. Certains passages sonnent encore trop numériques, on sait que le personnage est en image de synthèse. Le film tourne alors un peu trop au jeu vidéo sur grand écran, sauf que c'est nettement moins amusant, on ne contrôle pas le personnage. Autrement il faut bien reconnaître que le 90% des effets sont bluffants.
De plus, les scènes de combat sont plus ambitieuses que celles du premier volet, et bien rythmées. On voit immédiatement l'apport d'un chorégraphe comme Yuen Woo-Ping. Seulement, la réalisation est parfois un peu décevante, cadrée trop près et un peu trop découpés. Bref, les défauts classiques pour un film d'arts martiaux fait aux USA. Keanu Reeves a fait des progrès, c'est évidemment, même s'il utilise encore trop peu ses jambes. Mais globalement, les scènes de combats sont réussies et très largement au dessus du tout venant aux USA.
Simplement ce qui cloche un peu dans Matrix Reloaded, c'est un scénario de transition un peu longuet. En fait, il ne se passe pas grand chose si l'on y regarde de plus près. Tout le monde essaye d'en savoir un peu plus sans apprendre grand chose, sauf tout le temps le même baratin sur les choix. Le film débute avec l'annonce d'une attaque des machines. Il se termine avec la menace de l'attaque des machines. Bien sûr, Neo en a appris plus, le tout distillé aux travers de dialogues inutilement compliqués pour perdre un peu plus le spectateur. Tout est gardé pour le dernier épisode qui se chargera de révéler le pot aux roses et tout le monde dira "bon sang mais c'est bien sûr". Pourquoi pas, mais le problème reste qu'on passe 2h20 sans vraiment ressentir la menace ni un enjeu vraiment important comme dans le premier film. C'est particulièrement flagrant lors de la dernière scène, qui devrait être un sommet de suspense, mais dont le montage en parallèle plan/mise en pratique se montre bien maladroit. Bref, on a l'impression que ces évènements tellement importants sont un peu balancés histoire d'achever l'épisode vite fait pour que les gens aient la réponse à toutes leurs interrogations en déboursant un peu plus six mois plus tard. Et même si le suspense était là, la scène se montre moins impressionnante que la scène d'action précédente, ce qui est évidemment toujours décevant.
On termine donc sur une queue de poisson un peu malvenue qui risque de laisse un arrière goût un peu amer dans la bouche alors que le reste se regardait très bien. Rien de révolutionnaire cependant, ni les effets spéciaux ni la réalisation ne réussissent à innover, et l'interprétation ne se montre pas vraiment fabuleuse, Laurence Fishburne perdant une bonne partie de l'aura du précédent film, et Keanu Reeves ne trouvant évidemment pas le charisme qu'il n'a jamais eu. Bref, cette suite tant attendue est un peu décevant, puisque ne réussissant même pas le même mélange sympathique du premier épisode. On se consolera avec les scènes d'action très bien troussées.
Matrix : Reloaded est tout simplement un mauvais film. Tous les ingrédients étaient présents pour réaliser un bon film mais le résultat est très loin de mes espérances.
Point fort du premier opus, les combats ne sont plus attractifs. Ils sont d'un prévisible à faire peur: pas de nouveauté dans l'action et toujours les memes mouvements. On se croirait presque dans Walker Texas Ranger avec Keanu Revees à la place de Chuck Noris.
Deuxièment, Neo n'est plus simplement un homme, il est devenu un super-héros et un prof de philo. Il ne manque plus que les collants bleus et la cape rouge, et nous avons trouvé le remplacement de Christopher Reeve dans le role de Super Man.
Meme les méchants ne servent à rien: le personnage de Lambert Wilson, ainsi que ces deux gardes du corps, n'apportent pas grand chose à l'histoire. Ils auraient pu etre plus developpés afin de sauver un scénario au bord de la rupture.
Bref, ne pas voir ce film reste la meilleure solution. Par contre, il n'est pas encore sur d'etre le plus gros navet de l'année: Matrix : Revolution sort au cinéma en Novembre, tout est encore possible
Esthétiquement parlant, Matrix Reloaded possède sans doute plus d’arguments que le premier opus sorti 4 ans plus tôt. Certaines scènes d’action, souvent très longues, sont absolument sublimes - n’ayons pas peur des mots - , comme celle des escaliers doubles et surtout celle de l’autoroute. Ca va vite, c’est beau, c’est bien filmé, c’est haletant, et niveau effets spéciaux, on a tout bonnement jamais vu ça : Star Wars peut aller se rhabiller, Le Seigneur des Anneaux peut aller se coucher, Matrix 2 propulse la technologie numérique 10 ans en avant. Rien que les plans saisissants de la ville souterraine de Zion dépassent l’entendement pour ce qui est du degré de détail. Mais comment ont-ils fait ça ???
Ceux qui s’arrêteront à l’aspect visuel seront donc forcément comblés. Mais malheureusement pour les Wachowski, un film se construit également sur son propos, son scénario et sa narration, et là, c’est nettement moins fluide et brillant. Le concept de mondes parallèles et d’affrontement hommes/machines est intéressant à la base, mais il fait l’objet d’un traitement beaucoup trop brouillon et superficiel, à l’instar du premier épisode. S’inspirant de Ghost in the Shell dans telle scène (les défenestrations initiales et finales, c’est du copier/coller), de Ben Hur dans une autre (la scène des mendiants), Matrix 2 peine à exister par lui-même, et son message philosophique s’avère vite bidon et prétentieux. On sera par exemple heureux d’apprendre que « certaines choses ne changeront jamais, mais d’autres changent »… Dans une scène curieuse de face-à-face entre les 3 supers héros Trinity, Neo et Morpheus, et un boss maléfique incarné par Lambert Wilson, on peut d’ailleurs mesurer une différence certaine – même si caricaturale – entre un goût prononcé pour le raffinement à la française (les grossièretés paraissent chics dans sa bouche) et les réponses automatisées et hautaines à l’américaine se rapprochant d’un Schwarzi chez les guignols de l’info. Amusant à voir. Sans doute plus que la fin brutale du film, l’une des plus révoltantes qu’il m’ait été donné de voir : un joli carton "A SUIVRE" , synonyme de « si vous voulez savoir comment ça se termine, faudra venir payer 8 euros dans 6 mois, bandes de c… ! ». Un concept marketing déjà utilisé pour le Seigneur des Anneaux, mais de manière bien moins flagrante et frustrante…