Grande maitrise du sujet.
Dans une société de plus en plus répressive où la police ne prend plus de gants face aux gangsters, ceux-ci sont bien obligés d'avoir une attitude de plus en plus propre face aux autres citoyens. Ainsi le chef d'une petite bande au sein d'un gang fait tout pour sauver les apparences au niveau de sa famille et ses amis, allant jusqu'à dire qu'être gangster, ce n'est pas si méchant que ca en a l'air. Mais que se passe-t-il lorsque ca dérape ? Si lors d'une rixe avec un gang rival, un homme est poignardé, attirant l'oeil d'un procureur incorruptible, une machine de l'ombre se met en marche, mais les erreurs effacées par d'autres erreurs, créent une interminable chute dans un gouffre sans fond pour qui se retrouve au centre, jusqu'à ce que quelqu'un coupe la corde au dessus du pendu. Également, on a l'occasion de suivre une mise en abime bien orchestrée, où les personnages principaux se retrouve face à leur image et sont ainsi confronté à la réalité du métier de gangster, qui est bien autre qu'une activité honnête, comme ils s'efforcent à vouloir le montrer.
Malgré certains passages bien prévisibles, on sent nettement bien la tension s'élever graduellement jusqu'à la fin. Tout est bien orchestré, et on se sent dedans. Comme la mise en abime le montre, le réalisme semble bien présent, même si on n'est pas forcément très au fait des histoires de gangster. Les personnages donnent le bon ton ; Cho In Sung est impeccable et crédible, et même si on ne peut pas en dire autant de tous les acteurs, on note une bonne motivation générale qui donnent une bonne ambiance au film et un sérieux bienvenu. Bonne scènes d'action également, et belle panoplie d'armes blanches, qui passent toutes entre les mains de notre héros.
Au final, un scénario certes un peu convenu mais merveilleusement mis en scène. Ce film n'a pas volé le succès qu'il a eu avant l'été. Encore un petit chef d'oeuvre de Yu Ha, qui confirme avec brio après ses deux succès précédents.
01 novembre 2006
par
Elise
gangsterworld, personne n'est indispensable...
Peu de reproches à donner à la forme, ce polar violent est bien maitrisé, toutefois beaucoup de regrets quant au scénario prévisible et aux personnages pas souvent crédibles. On passe un bon moment avec des climax impresionnants, majoritairement les scenes d'action qui sont splendides, aggressives et d'une rare brutalité (bel usage du couteau à sashimis!).
Vu et revu... mais tellement jouissif pour les fans du genre !
Effectivement le scénario est banal pour ce type de film, il est même très prévisible: qui vit par le feu périra par le lance-flamme etc...
Tout sent le déjà vu dans ce film, le scénar, les complots, le gangster qui n'assume pas d'être totalement un voyou, même les écarts avec le réalisateur de films sont calqués sur des épisodes de la série "The Sopranos".
Mais quelle réalisation ! On prend toujours autant plaisir à voir des bagarres de gangs coréens à coups de high kicks sautés et pour une fois les pugilats se révèlent plutôt jubilatoires. L'ambiance est très réussie, avec une montée en puissance sans une seule seconde d'ennui, le film offre même une scène contemplative et pleine de tension à la fois vers la fin (le passage de la boîte de nuit).
A conseiller à tout les férus de films mafieux, même ceux qui en ont vu des centaines.
ce carnaval m'a laissé relativement froid, le film étant correctement fait mais restant artificiel, beaucou trop propre à l'image de son héros. à croire qu'en Corée tous les truands ont une gueule de jeune premier tirés à 4 épingle.
le problème est que absolument tout le film donne une impression de déjà vu, des scènes de gang fight bordéliques toujours aussi peu réjouissantes pour les amateurs de vrais combats, jusqu'aux séquences rituelles de karaoké.
le résultat est d'une platitude décevante au vu des moyens engagés et des qualités techniques. dans le même registre A BITTERSWEET LIFE m'a semblé plus réussi.
Mind streets
Yu Ha est incontestablement l'un des tous meilleurs réalisateurs coréens actuels – mais sans aucun doute également l'un des plus sous-estimés de sa génération…et étrangement méconnu du reste du monde (critiques, comme distributeurs, comme public). Un metteur en scène de al trempe d'un Michael Mann, qui réussira sans aucun doute à se faire réévaluer son œuvre au cours de ces prochaines années.
"Dirty Carnival" est donc sa seconde entrée dans son officieuse trilogie des "rues de la violence" après son précédent "Once upon a time in high school". Sa patte est immédiatement reconnaissable: en quelques plans, il réussit à brosser le portrait de personnages bien plus denses qu'ils tentent de paraître. L'image est de toute beauté et les scènes d'action d'une violence assez inouïe. Il sait comme nul autre (sauf peut-être Kwak Kyung-taek sur son "Friend") tourner des scènes de foule, entre bagarre générale et soirées karaoké arrosées.
L'intrigue combine sans aucun doute tous les éléments inhérents au genre du polar coréen noir: à l'histoire archi-classique de la montée (et – forcément – chute) d'un jeune caïd ambitieux se greffent les retrouvailles avec un copain d'école perdu de vue, la réminiscence d'un ancien d'amour et la difficulté de mener boulot illégal et vie de famille (mal-)heureuse. Du coup, le film donne l'impression de courir beaucoup de lièvres à la fois et de ne pas forcément traiter tous ses thèmes avec la même force que son sujet central…
Un parti pris entièrement voulu! Seul l'intéresse son personnage central, une petite crapule pas très attachante dans son ambition ultime de vouloir réussir. Il rebute donc autant par l'absence d'émotion, nécessaire pour réussir (bien qu'il connaît ses moments de doutes…), que par son curieux physique de jeune premier ou de lycéen mal dégrossi (le curieux choix de l'acteur Jo In-seong de la série télé "Hearts in bali" dans un parfait rôle de contre-emploi). Cette distanciation se retrouve jusque dans la (quasi) totale absence de dramaturgie: alors que Yu Ha aurait pu émouvoir dans les séquences avec la mère malade ou céder à une romance sirupeuse avec la petite amie, il adopte la même passivité émotionnelle que pour son personnage principal. Un choix, surtout que l'on sait le bougre se servir parfaitement de l'émotion, comme l'a prouvé son antérieur "Marriage is a crazy thing".
Du coup, il faut faire un minimum abstraction des codes et formules habituels du genre. Yu Ha y met du sien et adopte un point de vue totalement personnel. En cela, l'appropriation d'un titre de Scorsese (le titre coréen original de "A Dirty Carnival" se traduit en fait par "Mean Streets") n'est en rien volé, tant le réalisateur appose sa propre patte et s'approprie d'un genre. Il ne faut donc surtout pas se laisser abuser par la (très) longue première partie, nécessaire pour développer pleinement tous els personnages, mais qui met également sur la fausse piste d'assister à un autre ersatz des nombreux films du genre. Sa réflexion, très personnelle, du genre vérifie encore davantage cette thèse. En intégrant cette séquence du "film dans le film", qui recrée à la perfection…sa propre recréation de la réalité, il s'interroge sur sa propre perception d'un genre…et d'une réalité. Et il tend un miroir à son personnage principal: celui de son âme foncièrement noire et de l'horreur de ses actes. L'espace d'un instant, Ha réussit à créer un faux moment de "cinéma-vérité"…et gagne définitivement à être appelé un véritable "auteur".
Du coup, "Bloody Tie", "Running Wild" ou "City of Violence" paraissent bien médiocres en comparaison avec cette véritable œuvre somme d'un genre!!!
C'était pourtant appetissant ....
Tout d'abord je tiens à préciser que ce film à reçu de très bonnes critiques dans la presse (en générale) ce qui explique quelque peu ma déception, oui car franchement y a pas de quoi en faire tout un plat, ,
Le point fort du film est très certainement l’ambiance générale, que je trouve vraiment incroyable, le réalisateur à vraiment fait du bon boulot.... et les acteurs sont tout bonnement parfait.
Mais voila, coté scénar ça flanche sévèrement, une histoire vraiment pas originale où tout y est prévisible en d'autres mots « le scénario est convenu » et malheureusement ça tue le film.
Voila un long-metrage qui avait tout les ingrédients pour être un excellent film et qui finalement se verra classér dans les polar d’un soir.
A bon entendeur.... plus et bon film....
27 novembre 2006
par
aucun