Comme un poisson hors de l'eau
Il y a de ces films qui vous marquent toute une vie, alors qu'ils ne valent pas vraiment la peine. Des succès d'un jour, pour lesquels toute une génération s'est enflammée avant de les rejeter aussitôt. Parmi autres "Ferris Bueller" ou "Sherlock Holmer Jr.", je réserve une palce toute particulière dans mon jardin secret des nanars à un film signé des mains de l'artisan Ron Howard de 1984, nommé…"Splash". Heure de gloire de Daryl Hannah (avant sa future inoubliable interprétation dans "Attack of the 50 ft. Woman" ou sa "résurrection" d'un jour dans "Kill Bill") et première apparition sur grand écran d'un "jeune premier" du nom de…Tom Hanks, "Splash" faisait fureur pour sa sirupeuse histoire d'amour entre une sirène et un jeune homme maladroit. A avouer, que l'œuvre a franchement mal vieilli et mérite amplement le peu de rediffusions télévisées.
10 ans plus tard, jour pour jour, le scénariste Cheung Cho-Yi ("Passion Unbounded" et sa séquelle officieuse "Passion 1995") et le réalisateur Norman Law ("Kung Fu Scholar") tentent de ressusciter la magie passée dans le bien-nommé "Mermaid got married". Petite comédie sans aucune prétention, elle servait avant tout de véhicule à star à l'ancienne top-modèle Christy Chung (apparaissant dans pas moins de 7 films la même année, dont "Hail the judge" et "Bodyguard from Beijing") et Ekin Cheng, encore loin de son phénoménal engouement entourant sa personne deux ans plus tard. Dans un rôle secondaire, totalement superflu si ce n'est que pour caser l'une de ses chansons, Kaneshiro Takeshi joue un confident transi en marcel faisant saillir ses beaux muscles.
Bref, une comédie d'amour comme il s'en tournait part centaines dans les années 1990 à Hong Kong et qui manque totalement à ressusciter le charme désuet de son modèle honteusement plagié. La sirène du titre s'adapte incroyablement vite au monde humain méconnu pour elle, maîtrise le cantonais (ou mandarin – selon al piste audio choisie) comme personne et dispose de tours de magie (et de pouvoirs de transformation) au bon gré des scénaristes – la plus belle des "négligences scénaristiques" étant tout de même la motivation première de la sirène de rester dans le monde humain, parce qu'il lui faut absolument récupérer une perle avalée par Ekin Cheng pour lui permettre de retrouver une apparence de poisson…avant qu'elle ne s'arrête pas de se faire pousser des nageoires…la perle n'ayant finalement plus aucune importance.
Fin prévisible de bout en bout, gags pas drôles et chansons ne servant uniquement à remplir le vide scénaristique pour pouvoir atteindre les 90 mn obligatoires, "Mermaid got married" n'a pas grande raison de survivre au-delà de sa vision éphémère…Mieux vaut guetter une ressortie éventuelle de ce bon vieux "Splash"!!!
