All about man (by women)
"Metroseuxal" n'est pas seulement le retour à la réalisation (et à son "thème de prédilection") de THONGKONTHUN Youngyooth à la réalisation après un passage par la grosse comédie avec son correct "M.A.I.D" après ses deux "Iron Ladies", mais constitue également un genre à devenir, celui de la comédie 100% urbaine et mettant en scène des personnages de classe moyenne supérieure. Un genre, né dans le courant des années 2000 et qui présente pour la première fois des personnages profondément urbains, sans plus aucune attache avec un monde plus "rural" et traditionnel (le "grand exode rural" de la campagne vers la capitale n'a été véritablement motivée que dans les années 1970 par un ambitieux programme politique de "relance économique" du pays) et qui ont REUSSI, donc n'ont pas été affectés – ou ont surmonté – la crise économique des années 2000. Des personnages calqués sur un modèle occidental – et plus particulièrement le modèle américain / new-yorkais. Bangkok y est dépeint comme une véritable métropole aux buildings gigantesques et grosses galeries commerciales à la dernière mode (y a des quartiers comme ça, effectivement) et les filles sont habillées à la dernière mode. C'est bien simple, on se croirait projeté en plein dans l'adaptation thaïlandaise du fameux "Sex in the city", série comique TV américaine, qui aura tout de même réussi à marquer durablement les médias internationaux. La comparaison est inévitable dans les premières minutes du film, lorsque les 5 copines se retrouvent pour pétasser devant un café dans un endroit extrêmement guindé. Les dialogues sont enlevés et il faut dire, que les 5 protagonistes féminins sont assez irrésistibles dans leurs manières et leurs réflexions. C'est d'ailleurs elles (elles sont des amies dans la vraie vie et animent un talk show extrêmement populaire sur la chaine TV thaïe Channel 3), qui font toute la "réussite" du film avec leur incroyable bagout, leur fraîcheur moderne et leur impeccable timing comique.
Dommage seulement, que l'on ne puisse pas en dire autant de l'intrigue en elle-même. Comme à son habitude, le réalisateur THONGKONTHUN Youngyooth verse dans la plus grande des facilités, en se référant à sa "formule du succès" et se moquant de la communauté homo. Des personnages incroyablement stéréotypés (dont le steward gai Bee, appelé à la rescousse pour "révéler" la véritable orientation sexuelle du futur mari) servent donc la soupe aux clichés les plus écoulés (les gays lèvent leur petit doigt en buvant à la tasse; ils portent la boucle d'oreille à gauche, ils ont du goût et s'habillent parfaitement bien, etc, etc, etc) pour provoquer des rires franchement faciles. Il n'empêche, que la folle obsession des copines à révéler la vérité donne lieu à des moments parfois très drôles, comme lorsqu'elles pénètrent dans l'appartement de l'homme pour tenter de trouver des indices et sont obligées de se cacher en raison du retour du propriétaire des lieux. Il aurait sans doute été beaucoup plus facile de s'expliquer franchement dès le départ, mais en même temps, cette comédie n'aurait alors plus eu lieu d'être.
La dernière partie vire vers le mélodrame totalement gratuit avec une couche de bons gros sentiments pour tenter d'arracher quelque larme à la ménagère de plus de cinquante ans – larme pas évidente devant le gros étalage des sentiments pas finauds et le manque total d'un quelconque approfondissement psychologique. Là encore, ce sont les filles, qui "sauvent" la mase avec quelques bonnes réflexions pas piquées des hannetons avant un dernier gag franchement facile.
Reste un gros produit formaté parfaitement bien emballé avec ses héroïnes irrésistibles tout en préservant quelques comiques de situations profondément thaïes.
