Fascinant kaleidoscope qui rappelle un certain cinéma asiatique
Pour relier ce film à ce site dédié au film asiatique, évoquons deux aspects: d'abord, Gong Li, qui n'est pas une anecdote. C'est vrai, Michael Mann ne fait pas un cinéma de femmes, mais ici cette femme très masculinisée est à sa place et Gong Li l'incarne avec une classe inouïe. Les trois méchants sont aussi géniaux les uns que les autres. Elle est la plus fragile, constemment mouvante, prête à partir, envie d'être excitée, pas vraiment méchante, pas à sa place, mais essayant d'être quelque chose quand même, de placer une histoire sur sa mère. On s'en fout? Pas elle. Beau rôle finalement.
Ensuite, Michael Mann, à l'instar de M. Night Shyamalan, est un des réalisateurs américains qui prend le plus de distance avec ses sujets, qui filme des ambiances, de l'immatériel (sa fameuse formule "des gens ordinaires sous une pression extraordinaire" pour Révelations), ou, de plus en plus, le jeu en tant que jeu, Colin Farell prenant ainsi la suite de Will Smith et Tom Cruise pour incarner des personnages qui "se la jouent". Autant de caractéristiques qui le rapprochent du cinéma asiatique, plutot Hong-Kongais et Coréen. On lui reproche de filmer que des hommes qui se la pètent? Et alors, que font Johnnie To, Park Chan-wook, Miike? Miami Vice joue au même moment que The Host, par exemple, à tendre et détendre son ambiance, tantôt à être 100% avec les personnages tantôt 100% dans l'atmosphère autour d'eux, mais jamais dans un milieu vaseux, à se faire sec ici, lyrique là, porté / plan fixe, à exploser toutes les formes pour tenter le tout, même pas chercher à étalonner, c'est trop disparate, y'aura du grain, laisse tomber, essayer et puis tant pis si tout ne passe pas. Tenter aussi des plans qui marquent, qui prennent la situation sous un angle inédit, mais pas con non plus, genre à travers le culot d'une bouteille comme certains s'amusent à le faire.
Mais, et c'est là que, de mon point de vue, Miami Vice serait peut être le meilleur Michael Mann à côté de l'épuré Revélations, tout passe. Et, plus encore, ce kaleidoscope a une cohérence surprenante. Car Michael Mann filme une série télé de base sur des losers. Tu rentres dans le film comme si tu allumais la télé, en plein milieu d'une scène (début qui restera dans les annales), mais c'est quoi cette ambiance boite naze, regarde le programme, ah c'est Miami Vice, bon OK, ça raconte quoi, mais on s'en tape, on saura vite. Intrigue à deux balles, répliques cul-cul, "tout ceci a une fin un jour", c'est Miami Vice mon gars, t'aura pas des belles histoires, c'est Miami ET Vice, pas Hollywood Star, c'est de la daube, de la @!#$, de la dope et les trafiquants gagnent à la fin. La musique est à l'avenant aussi, de la musique de kéké, c'est pas mon truc, je préférais celle de Révélations aussi, mais tu crois que les flics de Miami Vice c'est des artistes, ils écoutent Dead Can Dance? Non, du lourd, que du lourd.
Alors c'est lourd? Non, Michael Mann cherche l'équilibre, ou sont les moments de légèreté dans ce lourd, les secondes de vie dans cet enfer là. Ils racontent deux gars qui se débattent et profitent de chaque interstice au milieu d'une pression démentielle. Des moment de respirations inouïs (cette échapée/décollage en hors bord), et le retour hyper brutal de la réalité. Montage sidérant, un indic qui se fait exploser par un camion, on le voit pas, on l'entend pas. Kiyoshi Kurosawa et Bong Joon-ho aussi filment la mort de cette façon. Hop t'es mort. Là revient le grand thème de Michael Mann, des gars trop ordinaires sous une pression trop extraordinaire.
Un dernier plan coupé de façon inouïe, un coup de hache sur la table de montage, oh ben pourquoi t'a éteint la télé? C'était Miami Vice, 2 h pour tenter de sublimer des vies de @!#$.
Rien que pour vos yeux
Un Michael Mann avec Gong Li, sur le papier, on pouvait prévoir l'orgasme pupillaire, et c'est finalement ce que délivre le film, mais dans un genre pas forcément attendu. Car ce Miami Vice doit se voir bien plus par son titre anglais que son (médiocre) titre français. "Deux Flics à Miami", on se croirait en plein Bad Boys 3, du buddy movie de flambeur, avec grosses voitures, vannes à deux balles toutes les trois lignes de dialogue, gros flinguages peu généreux en gouttes de sang. Ici Mann se fait tout simplement un gros caprice à 200 millions de dollar, un énorme film de pose filmé à la manière d'un reportage live brut de fonderie.
Il est alors facile de comparer à
Heat, de critiquer le scénario vu et revu, le jeu monocorde du duo principal. A raison d'ailleurs, car ce
Miami Vice ne s'embarrasse clairement d'aucun fond ni du travail habituel de Mann sur les personnages et la direction d'acteur. Le film joue au contraire la carte du plaisir visuel pur et du réalisme rentre dedans, les deux allant de pair. Car après avoir expérimenté sa caméra numérique HD Viper sur
Collateral, Mann s'en donne ici véritablement à coeur joie. Les spectateurs plus intéressés par le scénario que l'image se lasseront des plans rapprochés à répétition, les amoureux du cinéma visuel s'en prendront plein la figure. Le filmé caméra à l'épaule autorise des cadrages et des contrastes impossibles avec une caméra classique et la violence très crue (le bras arraché, I'm loving it!) termine de faire de ce Miami Vice un "24h in Miami" façon reportage de guerre.
Mann profite de son budget pour déballer les belles voitures, les gros bateaux, et filme le tout de préférence de nuit pour profiter au maximum des possibilités de son jouet. C'est poseur, c'est une évidence, mais de la pose classieuse qui ne verse pas dans la facilité du buddy movie marrant habituel. On pourra discuter de la durée du film, et retomber sur un cas similaire à celui de
Seven Swords, un film de grand qui divise selon l'angle avec lequel on l'aborde.
Miami Vice ne plaira sûrement pas à tout le monde comme un
Dernier Mohican pouvait le faire. Là où d'habitude Mann délivrait des films d'un très rare équilibre (réalisation / interprétation / scénario / musique...), il se fait ici un plaisir visuel forcément décevant vu sa filmographie. Sa direction d'acteur était habituellement remarquable, alors qu'ici Farrell semble tout droit sorti du Nouveau Monde, et Gong Li vient faire étalage de sa seule plastique (mais quelle plastique rahhh). Bref, de même qu'il déballe les belles voitures et les beaux flingues, Mann se sert de ses acteurs pour leur seul physique.
On peut également trouver le duo Farrell / Fox bien loin des classiques buddy movies, mais c'est justement une des caractéristiques intéressantes du film. Ca ne déballe pas de punch lines comme dans un Bad Boys 2 (film fort sympathique au demeurant, mais d'un autre genre), les personnages se parlent peu, le film n'a la prétention d'être un buddy movie que dans son titre français après tout, ou si on considère qu'il doit être fidèle à son modèle. Rarement on aura vu un duo principal se parler aussi peu, mais à l'image de l'aryen se prenant une balle dans la tête, le film n'a pas vocation à trop parler.
Une fois l'approche intégrée, le film reste tout de même un plaisir visuel assez rare avec quelques moments d'une rare intensité crue. Plaisir coupable sûrement, mais plaisir comme on aimerait en voir un peu plus souvent.
Très bon film d'action...
Michael Mann réussit parfaitement l'adaptation de sa série pour le grand écran... On en prend plein la vue...
Ne pas savoir aussi bien filmer le naturel que le superficiel
Miami Vice sera de toute manière une mauvaise surprise pour la majeure partie des spectateurs. Tout, dans la manière où le film a été présenté, laisse penser qu'il s'agit d'un gros blockbuster estival. Pourtant, le film est toujours à la frontière entre film d'auteur et film commercial. Ce choix, certainement pas soufflé par les producteurs (qui ne doivent pas être de bonne humeur vu les chiffres du film), constitue clairement une prise de risque.
L'absence de scénario n'est pas un problème en soi : le film de Mann repose sur son ambiance très particulière et sur les relations entre une poignée de personnages (pour ne pas dire "deux personnages seulement"). Mais il est vrai que la majeure partie du public n'y trouvera pas son compte. L'absence de rebondissements, l'absence d'enjeux particuliers, soit finalement une trame épurée au maximum, ne peuvent que décevoir le spectateur venu voir ce qu'il imaginait être un buddy movie de plus. Mann ne veut pas faire son Bad Boys, son L'Arme Fatale ou son Men in Black à lui.
Mann scrute, filme à l’arrache, et son film se fait documentaire. Documentaire sur la vie, vie pouvant être fauchée à chaque instant. Documentaire sur la ville. Ville dont on capture les lumières au loin ou les gratte-ciels qui se reflètent sur les pare-brises. Comme To filme Hong Kong la nuit, ville qui dort (PTU), ville qui vit (Election), Mann filme Miami et s’aventure dans la Zone des Trois Frontières. Sans jouer des contrastes (ville ultra friquée et zone de non droit), il capture les lumières de la ville moderne, presque inhabitée, cité fantôme où les existences se croisent sans s’attacher à autre chose que combler le temps qui reste à vivre, et les êtres qui, eux, essaient de gagner des secondes, des minutes, des heures. Vie et survie.
Si l’on peut bien faire un reproche à Mann sur le plan formel, c’est qu’il ne sait pas filmer l’amour. Il sait filmer les bimbos qui se trémoussent. Mais il ne sait pas filmer les femmes. Le problème de Mann, c’est qu’il est dans l’artifice, dans le clinquant, dans le superficiel. Filmer des grosses bagnoles, des avions, des bateaux qui filent à toute allure, des mecs qui se la pètent constamment, pas de problème. Quand il est question de sentiments, toutes les choses qui nous sont artificiellement dispensables disparaissent. Ne restent que les êtres, nus, et leurs sentiments. Et le rapport de Mann à cette forme de nudité est plus que brouillon.
Les quelques défauts de Miami Vice sur la forme nuisent à ce qui constitue pourtant l’un de ses aspects les plus intéressants. Rares sont les films américains où la cruauté de certaines situations relevant presque du cliché, présentées de surcroît avec banalité, parvient à laisser un goût amer de réalisme, presque de vécu. Gong Li n’y est pas pour rien. Dommage que Colin Farrell ne soit pas aussi impliqué. Presque transparent, il plombe le film de son interprétation.
You belong to the néant
“Bad boys, bad boys, what you’re gonna do!?”
Rien.
Miami Vice est l’un des pires buddy movies au monde. Colin Farrell est à l’ouest, Jamie Fox tire une gueule d’enterrement du début à la fin, on s’en fout, aucune complicité n’émane de toute façon de ce duo insipide. En vrac : la trame est à peine digne de la série, la BO est effroyable, les techniques d’infiltration sont grossières, les dialogues d’une pauvreté affligeante [blablablabla], jusqu’à ce gunfight final, dramatiquement nul et encore moins intéressant conceptuellement que les délires d’un Bad Boys 2, film fun (lui) auquel ce "Miami Vice" n’arrive pas à la cheville. Pour couronner le tout, le méchant ressemble à s’y méprendre à… (roulements de tambour) Laurent Voulzy ! (si, si !), à chaque fois qu’il débarque on a l’impression qu’il va nous sortir sa guitare, cramer sa came sur la plage et chanter : « quand vient la fin de l’étééééééé… » en sniffant la fumée comme un ouf entre deux couplets. Mann, qui jalouse depuis toujours - et à raison - le Live & Die in LA de Friedkin s’est bien ramassé sur ce coup là. On se rattrape où l’on peut, le film est un nanard rigolo au troisième degré, un niveau de lecture où l'on peut s’éclater à suivre la beauf attitude de Farrel, les effets de style gratos de Mann, ses penchants pour le matos rutilant du branlos de base, du hors bord au téléphone portable, en passant par des avions, des bagnoles et leur joli pare-brise reflétant la ville dans de looongs plans bien inutiles.
Malgré l’aspect périmé de la série, notons que le sourire en coin du torturé Don Johnson et la nonchalance de Philip Michael Thomas, complémentaires dans la série, manquent gravement à l’appel, de cette ironie sous-jacente et noire qui les faisait sourire lorsque le destin leur en foutait plein la gueule. Un beau gâchis que ce film.
Mann, où es tu?
Lorsque Michael Mann s'attaque au portage grand écran de sa série culte, c'est non sans y laisser des plumes. On le sait, on appréhenderait presque cette donne tant la plupart des adaptations série/ciné ou vis versa se vautrent bien gentiment à l'arrivée. On n'attend pas monts et merveilles de la part de Mann, ni même quelconque originalité pour sa version ciné, mais rabâcher sans cesse les mérites du cinéaste quant à son dernier block intitulé tout bêtement "Miami vice", c'est un peu se fiche du monde. Miami Vice n'est pas mauvais, il est juste terriblement mauvais. Constat navrant d'un film déjà mort à l'arrivée.
Sonny et Ricardo sortent le grand jeu, look playboy, carrure de boxeur et grande gueule à leurs heures perdues, les deux flics les plus kitch de la planète (pour la version télé) se transforment ici en tireur de tronche professionnel aux costards taillés sur pièce. Trop strict, pas assez relax, où est don passé l'esprit originel de la série? Michael Mann nous avait tout de même prévenu que son Miami Vice serait sombre et guère réservé aux enfants de coeur; mais le rendre si tristounet, ça il nous l'a bien caché. Non pas que nos deux poètes tirent une gueule d'enterrement du début à la fin, mais leur complicité n'explose jamais à l'écran, pire même, ils s'évitent. L'un s'en va danser et faire l'amour avec la femme fatale du gang pisté (la séduisante Gong Li), tandis que l'autre règle ses affaires dans le noir le plus total. Au secours!
On se tournera alors du côté du scénario, hélas là encore, l'entreprise échoue de plus belle. Histoire de pacotille entre trafiquants de drogue en plastique sous fond de kidnapping et de gringos d'extrême droite. Chouette paysage, bien aidé par des dialogues catastrophiques...il faut voir Ricardo sortir un "ça gazouille?" à l'un des mafiosi. Peut on alors se tourner vers la réalisation pour y trouver des qualités? Là encore le bilan reste mitigé car dans l'ensemble, il faut réellement apprécier les photographies sombres et faire avec la quantité hallucinante de filtres violets pour y trouver son bonheur. De même que la mode "24hChrono" et son objectif en sans cesse mouvement semble ici trouver un recycleur en la personne de Mann qui abuse non stop de ce procédé, saupoudrée d'un grain pellicule pour renforcer l'aspect live, pris à l'arrachée.
Mais tout ce tapage médiatique valait-il réellement la peine surtout quand on se retrouve en face d'un produit qui se forme de cette façon : gunfights/dialogues/gunfights. Le début est haletant, speed et foutrement accrocheur. La deuxième partie (soit une grosse heure) s'axe uniquement autour de dialogues pompeux, de mise en place de plans faits à la va-vite et de séquences érotiques clichées au possible. La dernière partie provoquera enfin quelques rictus nerveux grâce à des gunfights pêchus et brutaux, mais devait-on attendre 10 plombes pour se payer une fin si grotesque? Sûrement pas! Tout simplement décevant et même pas drôle.
Kékéland
Miami, ville de ploucs. Gros bras et hommes de main. Flics infiltrés, trafic de coke, lunettes noires. Gueules de jet setters abonnés à la Croisette. Pas le temps de se parler, phrases courtes et directes because too busy. Toujours à 100%, that’s the way it is. Portable new generation vissé à l’oreille, too much business, femmes fatales à ma botte. Le monde est mon terrain de jeu. Un after à la Havane ? No problemo, c’est à 2h de hors bord et le patron du port est mon cousin. Je suis arrogant mais j’assume. Jamais un sourire, trop vulgaire, pas là pour rigoler. Eh amigo, c’est 25% non négociable, et y’aime pas ta petite gueule.
Pauvres types.
Gong Li soigne son potentiel bankable, number one des actrices chinoises aux States, bingo. Et Michael Mann, ouais, toujours aussi bon dans les prises de vues crépusculaires et la caméra à l’épaule (copyright -> cash). Ah m.erde, pas pensé à l’émotion, too busy. Next time.
Miami Vice : La Claque de l'année
Même si l'année n'est pas encore fini... il est très facile d'être tenter de dire que Miami Vice est le meilleur film de l'année... J'aimerais même dire que c'est le polar de ce début de siècle ! Mais j'ai juste peur de me laisser emporter par l'engouement. Michael Mann filme comme personne et livre un blockbuster pour adulte et non pour les kids. L'antithèse de Bad Boys II (très bien dans son genre) en somme. C'est un film de mec, ça sent la sueur, les douilles et le sperme... Les regards se croisent, la pression monte pour exploser tel une éjaculation de sang sur un mur. L'histoire est loin d'être original, mais c'est l'intensité dramatique qui confère ici toute la nouveauté au film. Filmé comme une docu-fiction (The Shield style, pourrait on dire), tout ce qui défile parait se passer en direct, c'est neuf. Michael Mann est d'ailleurs l'un des rares réalisateurs confirmés a continuer d'experimenter, voir prendre des risques et ce même avec un budget de 135 millions de $. Les tenants et aboutissants sont ici plus important que le reste. Les acteurs de Colin Farrell à Gong Li, sont très bien... même si on est un peu surpris de voir l'actrice chinoise dans ce genre de film. Elle n'a d'ailleurs, jamais été aussi sexy. La B.O n'est pas en reste : du soundtrack au score, tout colle parfaitement à l'ambiance voulu. Elle est excellente tout comme le film qui vous tient en lesse, le cou sous pression... Michael Mann conclut son film en faisant cracher les flingues comme il a fait avec Heat. Culte ! Il prouve une nouvelle fois qu'il est un énorme réalisateur visuel et par la même occasion, il prouve une nouvelle fois qu'il fait partie des 5 réalisateurs les plus important, voir fondamentaux du siècle.
Et pour ceux qui se plaindraient en disant que Miami Vice est un énième Blockbuster d'action sans action, qu'ils se rentrent bien dans le crane que le concept de Miami Vice est justement celui là : Tout est, comme je l'ai dit plus haut, basé sur l'ambiance pression/tension. Et si il y a une mode de blockbuster d'action sans action... alors Michael Mann vient de donner le coup d'envoi... parce que les autres c'est juste que la mise en scène et les scénarii étaient indigents.
Une sorte de mélo polar sublimé par un visuel inédit
Une super ambiance et une réalisation tonitruante. Mann s'est encore amélioré, d'un point de vu technique c'est hallucinant, nottament grâce à l'utilisation de la HD qui donne l'impression de sentir le vent, d'être avec les personnages. L'athmosphère du film est souvent palpable. Beaucoup de plans avec la caméra épaule donnant un ton réaliste qui laisse ébahi. Ce film a tout simplement été une claque lorsque je l'ai découvert au cinéma.
Le cinéaste prend également le temps de raconter son histoire (très classique, mais ici l'intérêt n'est pas là) avec une grande classe qui se dégage de l'ensemble, et de longs plans vraiment beaux. Sinon, les rédacteurs du sites en parle mieux que moi, avec un rapprochement au cinéma asiatique bien vu (ah et en parlant d'Asie, Gong Li est superbe). Vivement le dvd.
13 janvier 2007
par
Hotsu
Grandiose
Un des meilleurs film de Michael Mann qui respecte parfaitement l'ambiance de cette série culte des années 80 mais avec beaucoup plus de moyens.
Ceux qui s'attendent à du Bad Boys 2 avec un montage tape à l'oeil peuvent passer leur chemin.
Michael Mann continue ses expérimentations
Après ses chefs d'oeuvres que sont "Thief" et "Heat", Michael Mann a clairement cherché à aller encore plus loin dans sa mise en scène, en experimantant un style de réalisation et cadrage qu'il a petit à petit mis au point (Révélations, Ali) et qu'il poussera encore plus loin (trop loin ? ) dans Public Enemies, le tout au service d'un blockbuster adaptant sa série télé.
Au final le film est avant tout intéressant pour l'histoire d'amour superbement interpretée par Gong Li, et l'ambiance classieuse qui se dégage de certains plans. On reste évidemment à des années lumières des chefs d'oeuvre de Mann mais ce film reste très recommandable, même si il laisse en permanence un arrière goût d'inachevé, comme le faisait déjà Collateral.
Love Undercover
Je suis de la génération, qui aura vibré aux sons de la musique d'intro des aventures de Ricardo Tubbs et Sonny Crockett (en guettant le plan – très furtif – d'une belle autochtone en bikini hyper serré) et j'ai même transformé la vie de mes parents en véritable enfer pour ne pas avoir eu droit à mon "costume" Sonny Crocket (je l'avais bien essayé, mais même la plus petite taille avait été trop grande pour moi). Voir ressuscité le projet par le créateur initial de la série, Michael Mann, avait de quoi exciter…et faire craindre le pire – combien d'exemples valables existent-ils d'une transposition en bonne et due forme d'un série télé du petit au grand écran?!!
"Miami Vice – le film" est pour le moins surprenant. Au moins désarçonnant pour la jeune génération, élevée aux productions ultra-énervées et écervelées de Micahel Bay; surprenant pour les adeptes du polar plus intélligent qu'il n'y paraît. "Miamie Vice" est finalement un film policier, ce qu'est un "Splinter Cell" au jeu vidéo: au lieu de choisir une approche "on tire dans le tas pour aller droit au but", Michale Mann choisit une approche hyper réaliste des affaires d'infiltration d'un duo de policiers dans le milieu du cartel de la drogue. Peu de fusillades, mais un suspense allant crescendo au fur et à mesure que l'étau se resserre autour du cou des personnages.
Flouant les frontières entre le bien et le mal, Mann choisit de se focaliser autour de l'histoire d'amour entre l'un des deux flics et la "femme" de l'adversaire à abattre. Le mauvais plan pour le flic, mais une rare approche mature dans son genre dans un film commercial et destiné au grand public. Le réalisateur ne réussit malheureusement la parfaite étude de mœurs (trop de plans et scènes "clichés", limite pub dentifrice; quelques aspects un peu vite expédiés et le personnage de la femme de Ricardo totalement évacué), mais a au moins pour mérite de poser la première pierre au développement de personnages bien plus réalistes qu'à l'accoutumé dans le genre de films. Conspué à sa sortie par les critiques et le public, il est sûr, que "Miami Vice" va gagner en considération avec le temps et profondément influencer des générations de scénaristes en devenir pour étoffer les futurs personnages – surtout en ces temps, où la mode est à l'insufflement de doutes et de vulnérabilité jusque dans les rôles des super héros.
Dans le rôle (quasi principal), Gong Li est superbe, bien qu'il n'aurait pas été de trop de détailler davantage encore son fascinant personnage de femme-enfant torturée et bien plus fragile, qu'elle ne le fait paraître.
L'autre Mann
Ce n'est pas le Michael Mann de
Heat et
Révélations qui a signé cette laborieuse adaptation cinématographique d'une fameuse série kitsch des années quatre-vingt.
Miami Vice cuvée 2006 a certes le mérite de ne pas faire dans le « chic & toc » caractéristique du feuilleton d'antan mais n'en demeure pas moins très irrégulier. D'un côté, on retrouve la virtuosité technique de Mann dans certaines prises de vues d'une profondeur de champ à couper le souffle, où le format numérique nous bluffe. De l'autre, nombreux sont les plans qui se la jouent DV dégueulasse et cadrages branlants à vous donner la migraine… et la mauvaise impression qu'un manche amateur a par moments pris la place de notre cher Michael Mann. De plus, concernant le scénario, l'on devra se contenter d'une histoire d'infiltration certes solide mais d'une grande banalité. Pourtant, malgré les lourds défauts dont il souffre,
Miami Vice se suit sans ennui, grâce à un réel sens du rythme et des acteurs convaincants (le tandem Farrell - Foxx a la classe, c'est le moins qu'on puisse dire). Son manque d'ambition et son esthétique parfois (très) douteuse – le canardage final rendu illisible de par une caméra complètement vacillante – annihilent seulement à l'arrivée sa réputation de bombe absolue. On se contentera d'un honnête polar moderne, sans pouvoir aller chercher plus loin.
Une forme hallucinante pour un film qui m'a semblé raté!
Je trouvais Collateral un peu brouillon par moment (la fin notemment,...), malgré ses séquences anthologiques et son ambiance. Il faut reconnaitre que dans le fond, tous les éléments de Miami Vice étaient là: scénario prétexte à un étalement de virtuosité formelle, même propension à péférer une tension qui n'est pas celle de la psychologie mais bien celle de la cinématographie, même fadeur délibéré dans la direction d'acteur (Tom Cruise granitique, Jamie Foxx peu concerné,...),... Ces différents éléments faisaient de Collateral un film partiellement inabouti, mais crucial par son audace. En ce qui concerne Miami Vice je suis perplexité.
Il n'est pas utile de revenir sur le jeu du tandem Foxx/Farell: ils sont tous les deux, surtout Farell il est vrai, mauvais. Mais on a pu se rendre compte avec Collateral que la direction d'acteur n'était pas de toute évidence la priotité number one de Mann. Dès lors, ce qu'il reste c'est l'image Miami Vice, parce qu'avant tout il s'agit d'une série, d'un fantasme, issu tout droit des années 80, fade et supperficiel, comme le miroir improbable d'une érotomanie reaganienne nauséeuse. Adapter cette série, et regarder ce film, c'est déjà accepter de se mettre au niveau de l'absence radicale d'enjeu, de profondeur, un monde dans lequel l'humanité n'a pas de place, ou alors si peu, par un espèce de retour de l'illusion à sa source. C'est cela qui fait à mon avis la faiblesse de Miami Vice: l'humanité y est inutile, la psychologie, les relations humaines, l'amour, tout ca c'est du pipeau qui n'a rien à voir avec le monde de Miami Vice. C'est pourquoi le film est sans cesse décevant: c'est au moment où l'on voudrait saisir l'humanité dans toute sa plénitude qu'elle échappe irrémédiablement: He les gars, réveillez-vous, c'est Miami Vice! Pas de ça par ici! Miami Vice c'est une machine qui tourne à vide, un formidable délire visuel orchestré par un mec qui en a rien à @!#$ d'autre chose que sa toute nouvelle caméra, de ses gadgets, des ses bateaux, ses bagnoles,....
Il manque dans ce film la top classe des 80's ! Y a pas à dire, c'est plus comme avant. Yeah Gong Li, bien ?
Pourquoi Michael?
Michael Mann a toujours eu une identité visuelle très forte, qu'il ne l'a pourtant jamais obligé à sacrifier ses talents de conteur...jusqu'à maintenant.
La seule différence entre un "miami vice" et un "bangkok dangerous", c'est la maestria visuelle qui caractérise le cinéma de Mann, et qui est bien réelle, quand chez les frères Pang il s'agit juste de gros spots lumineux qui donnent mal à la tête. Mann a également l'avantage d'avoir la sublime Gong Li quand le film thaïlandais doit se contenter de potiches peu avantagées.
Cependant, l'histoire se suit avec aussi peu d'intérêt cependant, et une jolie photo n'a jamais été suffisante pour faire un bon film. Car en plus de n'avoir aucun enjeux (ce qui était la grande force de la série, et du cinéma de mann en général) et de ne pas réussir à raviver l'ambiance rock'n'roll propre au média d'origine, le film souffre de l'interprétation de ses acteurs.
Je n'ai jamais été fan de Farrell et de son jeu basé sur les grimaces et les gros roulements d'yeux, mais même fox se montre transparent. A leur décharge, les rôles ne sont que clichés ambulants qui vagabondent au gré d'une histoire mollassonne et peu prenante.
Le peu d'action, le final en particulier, fait dans un style documentaire, mais surtout sans éclat ne relève pas le niveau déjà peu élevé...
Mann, tel un petit Wong Kar Wai en herbe, a privilégié la démonstration à la narration et livre une coquille vide très pénible à suivre...
Xanax
Je n'ai pas revu la série
2 flics à Miami depuis sa première diffusion sur Antenne 2 dans le milieu des années 80. J'avais alors 11 ou 12 ans et j'en garde de bons souvenirs, mais ils ont peut-être été enjolivés par le temps. En tout cas, j'ai trouvé cette adaptation ciné très décevante, d'autant plus que c'est le réalisateur de la série qui s'est occupé du film. Je me souviens que certaines enquêtes duraient 2 épisodes, soit la durée du long métrage. Il y avait donc de quoi rester optimiste quant à cette adaptation. Le principal défaut est que l'on s'ennuie beaucoup trop. On aurait facilement pu couper 45 minutes du film, cela aurait été bénéfique au résultat final. Je trouve les films de Mann souvent trop longs, comme
Heat. Je ne veux pas relancer un vieux débat, mais quand on voit les remontages odieux des films HK par Hollywood, je trouve un peu déplacé de sortir des films bourrés de scènes soporifiques comme celui-ci. L'autre gros défaut vient pour moi de l'interprétation. Le tandem Farell / Foxx est particulièrement mou. Alors si la durée exagérée de
Heat restait supportable grâce à un duo d'acteurs charismatiques et motivés, les 135 minutes de
Miami vice tournent parfois au supplice, par exemple quand Crockett va "boire son mojito" avec miss Gong Li ou lors des scènes de douches à répétitions. Don Johnson s'est toujours fait casser par la critique concernant ses talents d'acteur, mais je le trouve bien meilleur que Farrel dans le rôle de Crockett. Passons sur les vides scénaristiques flagrants, pour conclure que le film me semble tout simplement raté. Michael Mann me fait penser aux groupes de rock qui se reforment 20 après pour remplir leur compte en banque sur la nostalgie de leur gloire passée. Espérons qu'il nous épargne une suite et se tourne vers d'autres projets plus intéressants.