Le reflet des autres
Suite au succès de "Ada hantu di Sekolah" (aka "Ghost School"), SinemArt Pictures s'essaye, lui aussi, au "film de fantômes dans une école". Aux commandes du film, Hanny R. Saputra, un personnage singulier, qui a tenté de donner sa vie au cinéma, mais a eu le malheur de finir ses études dans une école d'art, alors que l'industrie était au plus bas durant les années 1990s. Après quelques documentaires autoproduits sur le modèle de l'indépendant Garin Nugroho, Saputra se distribue surtout à la télévision avant de saisir sa chance en signant le drame pour adolescents, "Virgin", qui pose les bases de son œuvre à venir: des œuvres commerciales, qu'il aimerait plus ambitieuses et qui ont pour thème principal les questions de l'Amour entre adolescents.
Même si son second, "Mirror", en semble très loin, en démarrant comme un film de fantômes dans la droite lignée du "Sixième Sens" avec la jeune élève Kikan, capable de (pre)voir les morts après une chute sur sa tête, sa seconde moitié dévie doucement, mais sûrement sur une pure romance entre elle et le jeune Donni avec – pour apogée – des mots doux chuchotés sur fonds de lucioles volantes…
Une seconde partie définitivement trop longue et qui nuit carrément à une première heure hyper efficace avec une Kikan brillamment incarnée par l'ancienne mannequin devenue animatrice TV, puis actrice Nirina Zubir, qui sait parfaitement passer le sentiment d'oppression et d'angoisse. De la jeune fille révoltée, elle se mue rapidement en un bout de femme fragilisée par ses visions de plus en plus effrayantes et à Saputra de réussir un certain suspense avec une mise en scène pourtant de facture plutôt classique.
Dommage seulement, que la seconde partie – ainsi qu'un dénouement trop classique – ne sache exploiter le postulat de départ. Il n'en reste pas moins que ce "Mirror" est incontestablement LE titre d'horreur indonésien de l'année 2005.