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Copycat Killer

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 1.5/5

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3 critiques: 3.67/5



Ordell Robbie 1.5 Expérimentations Hasardeuses
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Expérimentations Hasardeuses

Les qualités de Copycat Killer sont une interprétation de bon niveau et une belle photographie. Sauf que cela ne suffit pas pour en faire un grand thriller. Certes, d'un strict point de vue narratif, le scénario regorge de rebondissements savamment dosés. Et il a en outre la bonne idée de faire un long flash back au milieu afin que le spectateur se retrouve ensuite en avance sur les protagonistes (idée déjà vue dans Reservoir Dogs mais qui fonctionne bien ici).

Sauf que quand on y regarde de plus près certains points manquent d'approfondissement: certes, le film se veut une critique de la télé-réalité au travers de l'idée de meutre en live, sauf que cet aspect est beaucoup moins creusé que dans un Battle Royale brut de décoffrage; quant au personnage du "cerveau" du crime, il correspond à un cliché, celui de la brute esthète nihiliste, et n'a dès lors aucune complexité psychologique, y compris lors des retournements de la troisième partie du film. En outre, au lieu de se terminer avec la découverte du vrai coupable, le film se traine une demi-heure de plus en oscillant entre fantastique parachuté, description convenu de l'après-coup et dernier plan à la mièvrerie du Spielberg des mauvais jours. Mais ce n'est pas le pire: le plus génant est que Morita Yoshimitsu gache un thriller correctement mené par des expérimentations visuelles qui ne mènent le plus souvent à rien. Rien n'est épargné au spectateur dans l'épate: aller-retours de zooms, caméras à l'épaule Dogme, images brouillées, passages codés, commentaires internet inutiles à l'intrigue contrairement à ceux d'All About Lily Chou Chou, cadres noirs entourant l'image de tailles multiples, superpositions d'images, caméra faisant un tour complet sur elle-meme, usage trop rapide des fondus enchainés ou des cassures de plans. Durant la partie comprise entre le flash back et le trop long final, la caméra devient plus posée, les effets sont calculés et les inserts internet enfin pertinents mais ce n'est malheureusement qu'un trop court répit. Dommage car avec moins de mauvais maniérisme niveau réalisation on aurait eu un thriller bien mené.

Surtout, on a connu Morita bien plus inspiré. Il s'était certes déjà montré peu convaincant trois ans auparavant dans le thriller avec un Keiho plombé par ses incohérences narratives mais offrit quelques films dignes d'intérêt dans les années 80. And Then, adaptation littéraire valant pour quelques clins d'oeil ozuiens bien sentis par exemple. Mais surtout Jeux de famille, un des films marquants de la décennie au Japon, satire grinçante de la famille japonaise épinglant brillamment la soif de réussite à tout prix des Japonais dans leurs années de prospérité économique.

Au final, le gros succès de Copycat Killer au Japon s'explique par un bon niveau technique -le public nippon reproche souvent à son cinéma d'etre trop cheap- et le dosage des rebondissements de son scénario. Si ces aspects ne suffisent pas à en faire un film intéréssant, reste que son succès est plutot une bonne chose pour une industrie cinématographique nipponne en crise -meme si on en parle moins que pour Hong Kong, et pour cause, le cinéma d'auteur nippon ayant offert ces cinq dernières années suffisamment d'oeuvres intéréssantes pour éclipser cette réalité-.



15 mars 2003
par Ordell Robbie


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