Momo n'a décidément pas la pêche !
Momo, jolie brin de fille à la plastique parfaite et au short très court, s'exprime un peu comme une cruche mais n'ouvre jamais physiquement la bouche, ce qui ne l'aide pas à avoir l'air intelligent. La première impression n'est pas des plus flatteuse et le début est un peu rude pour le cerveau. Mais que va-t-il bien pouvoir se passer dans ce court manga en un volume ? Ce genre de personnages n'a pas vocation à être sur le devant de la scène chez Fujisawa. Quand la fille prend les commandes comme dans Rose Hip Rose ou Tokkô, elle est futée, débrouillarde et d'une efficacité redoutable. Là, c'est plutôt le contraire et ça joue assez négativement sur l'attachement que l'on pourrait avoir pour le personnage principal. Momo devrait être rendue drôle et touchante par sa maladresse chronique et son côté dinde écervelée mais c'est tout simplement raté. L'humour forcé ne fait pas mouche et, non, vraiment, une héroïne comme ça, on n'en redemande pas.
Comment faut-il aborder Momoider pour l'apprécier un minimum alors ? Simplement comme un condensé de fan-service efficace et totalement assumé par l'auteur où, effectivement, les tenues courtes et variées (lapin, infirmière...) vont de paire avec les poses des demoiselles. Il ne manque que la séance photo d'idol pour compléter le tableau. Quoique, avec le monstre photographe de petites culottes, on n'en est pas loin. L'idée de ces super-sentaï au féminin aurait pu être sympa si elle avait été réellement exploitée mais l'histoire ne sert qu'à meubler et à justifier un vague découpage en chapitres qui sont de toute façon trop courts pour permettre de développer une quelconque intrigue.
Une chose est sûre : s'il n'y avait pas eu le dessin de Tôru Fujisawa, il n'y aurait pas eu achat de ce one-shot. Le récit est laborieux, bancal et jamais passionnant car l'enjeu final du combat est suffisamment mal présenté pour être sans intérêt. Le twist final, digne d'un des pires épisodes de Dallas, explique assez pauvrement pas mal de choses et laisse aussi supposer que, même si l'idée était bel et bien présente depuis le début, la série n'était pas destinée à s’éterniser (contrairement à la prépublication des quelques 200 pages qui, elle, s'est étendue de 2003 à 2006). Peut-être faudrait-il qualifier Momoider de "fantaisie de l'auteur à destination des otaku". A noter que le plus drôle dans tout ça reste la surcouverture transparente qui ne colle pas au manga pour une bonne raison. Pour le reste, on a connu Fujisawa en bien meilleure forme.