MPD-Schizo
MPD-Psycho est souvent comparé à un mélange de Seven avec une bonne dose de délire paranoïaque à la X-Files, la violence graphique sans complexe en plus. Le manga de Tajima Sho-U et Otsuka Eiji fait dans la recette narrative sûre et ludique. Graphiquement soigné et dessiné dans un style plutôt froid, surtout lors des nombreuses exécutions qui parsèment les pages à la mise en scène très « clinique », MPD-Psycho se laisse lire avec plaisir. Ce qui aurait pu apparaître comme un tour de passe-passe narratif - les multiples personnalités du personnage principal – prend sens, ou plutôt le sens d’un sens, dans l’accumulation d’éléments parcellaires constituant les parties d’un puzzle aux enjeux dépassant largement le cadre du simple fait divers macabre. Tueurs en série, schizophrénie, organisations secrètes..., MPD- Psycho réussit à tenir la route sur la distance.
22 décembre 2007
par
Astec
Sympathy for the devil
Délicieusement pervers MPD Psycho. Moins pervers pour ce qu'il raconte que ce que montre les dessins de Sho-U Tajima. Ses images de corps éclatés, découpés, ouverts, mutilés, ses figures bios organiques aux airs de nouvelles Eves sans L’Isle Adam sont une succession de vignettes cauchemardesque fascinante. Avec ses yeux macro codes barres, ses sévices et autres tortures à l'imagination malade, son fétichisme post moderne, Psycho oscille entre plaisir et dégoût, il cherche du sublime. Erotisme et horreur, corps de jeunes filles trop sensuelles qu'il faut toujours faire comparer avec un acharnement violent, Pyscho nous tend le miroir de nos pulsions schizophrène. Le détective schizo ici c'est moins le héros que le lecteur, plongé dans ses fantasmes bizarres, sa propre jouissance. Bien moderne Psycho, délectation des corps sans tête remplacés par un cerveau mis à nu, fille gainée de cuir triomphant d'un gode trop palpable. Fantasmes morbides, fantasme tout court. Poupées démembrées, beauté morcelée, plaisir étrange, toutes les couvertures de MPD Psycho sont des gravures où des anges ont rencontré l'enfer.
Manga de société, thriller opportuniste, traque compulsive du bizarre excessif, où est le sens, quelle est la trame ? Enquête, on suit, ils cherchent, mais peu importe le fil, compte plus la délectation perverse des images de Sho-U Tajima, son style contrasté, ses cases traumas hystérique, ses aplats noir, ses fonds blancs trop vide, sans réponse. Sans réponse d'un miroir de papier où le désir s'étale dans toutes ses contradictions, entre érection et répulsion, malaise. Personnalité multiple ou multiple point de vue sur nos consciences malades et contradictoires ? Comme dans Suicide Club une bande de gamins sont les bras armés du mal, welcome to Tokyo, welcome to schyzoland, schyzopolis. L'apocalypse est rock, chic et S.M, l'apocalypse est made in japan. A suivre