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moyenne
2.95/5
Boxers
les avis de Cinemasie
3 critiques: 2.58/5
vos avis
9 critiques: 2.89/5
Il était une fois en Thaïlande... et en survol.
Sous ses jolis atours techniques et photographiques et son ambition certaine d'offrir une solide fresque de trois copains à la Scorcese, se heurtent un épineux problème de cohérence globale en particulier au niveau narratif. Le surdécoupage constant de l'ensemble ne permet jamais de s'attacher aux personnages ni de rentrer dans le récit de manière vraiment convaincante. Les scènes clés ou non sont sans arrêt survolées à coups de raccourcis mal sentis et de raccords clipesques qui annihilent toute montée en puissance du drame. L'ensemble, très classique mélange de Blood brothers, Une balle dans la tête, Goodfellas ou encore Il était une fois en Amérique, n'a clairement pas la subtilité et la puissance de ses modèles. Non pas que les acteurs soient (trop) mauvais ou que l'ambiance soit surfaite, mais Boxers n'est tout de même qu'un film de combats qui fait aussi irrémédiablement penser à des films nettement moins ambitieux genre Blood Sport.
Le grand écart entre Scorcese et Van Damme emballé façon MTV a donc forcément beaucoup de mal à convaincre totalement. A tout vouloir embrasser en même temps, rien ne semble réellement solide. la noirceur des rues de Bangkok très bien abordée elle, et une partie finale plus relevée en émotions rattrape une grosse première partie pataude qui a les moyens et l'ambition de ses modèles mais clairement pas le talent ni la vision d'ensemble. Au bout du compte, l'impression d'être en avance rapide dans une fresque de presque 2 heures conséquente en personnages et en tranches de vie n'est pas des plus légère à déguster.
Il aurait peut-être mieux fallu se concentrer sur la qualité des combats qui sont tout de même le coeur des attentes du film et des personnages, et qui semblent pourtant tous inachevés, légèrement brouillons voir même secondaires. De plus, trop de personnages se cannibalisent les uns avec les autres, une ribambelle de boss par exemple dérivent dans un récit qui n'en mériterait presque que deux bons gros centraux. Dommage car Boxers est clairement un film ambitieux, trop ambitieux. Influences mal digérées comme dirait l'autre.
Ambitieux et plaisant, malgré quelques petits défauts
D'un film thaï sur la boxe thaï, on attend plus un film d'action très violent dans le genre rendu populaire par Tony Jaa. Mais
The Beautiful Boxer avait déjà prouvé qu'on peut mêler muay thai avec un vrai bon scénario et intégrer harmonieusement cet art martial dans un "vrai" film.
Boxers va clairement dans la même direction avec une ambition artistique et scénaristique très au dessus des standards locaux. Techniquement, le film est très maîtrisé, entre une photo splendide, une réalisation et un montage très travaillé, et une bande son pas forcément mémorable mais également soigné. Scénaristiquement, il est clair que l'histoire n'a rien de fondamentalement originale, mais son déroulement dans le milieu du muay thai lui donne une petite touche exotique. Et quand bien même cette petite fresque ne révolutionne pas le genre, elle est faite avec sincérité et sérieux. Et elle trouve un équilibre appréciable entre la partie purement martiale et son histoire dramatique, mélange de triangle amoureux et d'histoire d'amitié. Les fans purs et durs d'action made in Thailand seront sûrement un peu déçus, car non pas que les combats soient mauvais, mais ils ne sont pas d'une longueur énorme et ne cherchent à en mettre plein la vue via une surenchère de cascades ou de violence. Les techniques employées sortent par contre de l'ordinaire et on comprend toujours relativement bien ce qui se passe sur le ring. Donc si sur la forme, le film ne vient pas concurrencer les meilleurs films d'arts martiaux, sur le fond on sent un vrai respect pour le sujet et une mise en oeuvre soignée.
On pourra reprocher au film quelques petites maladresses de réalisations, quelques ralentis de trop notamment, mais il y a aussi un vrai souci de bien mettre en image cette histoire et d'essayer quelques effets de montage pour dynamiser un récit autrement très classique. On soulignera enfin l'intégrité du réalisateur qui ne cherche pas à faire une carte postale de la Thailande, malgré un début de film qui donne franchement envie d'aller dans ce "trou" comme le qualifient les personnages. Mais une fois arrivé à Bangkok, le film se résume à combats truqués, call girls, guerre des gangs. Une vision assurément sans concession peut-être un peu trop noire, mais qui va bien dans le sens de la fresque dramatique.
Au final, si ce
Boxers n'est assurément pas le film de l'année, c'est tout de même un film simple fait avec un grand sérieux et qui s'élève sans problème au dessus des standards locaux. A découvrir donc, mais en considérant bien qu'on est ici dans la même veine que
Beautiful Boxer et non dans un énième "Ong Bak like".
J'attendais un peu mieux de ce film de combats, dont le défaut principal est justement de ne pas en montrer assez.
globalement le film n'arrive pas à la hauteur de ses ambitions, le côté "saga" à la Scorsese comme l'écrit Happy, et aussi à la John WOO "Une balle dans la tête" n'est forcément pas à la hauteur, les acteurs étant de bons combattants mais pas des comédiens hors pairs. LE réalisateur porte sa part de responsablitié, il propose un travail très (trop) influencé par la pub, avec un bon sens du cadre et de l'esthétisme en général mais je trouve qu'il y a un problème de ryhtme: le montage est trop découpé, il ne prend pas le temps quand il le faudrait, et malheureusement pas moyen d'avoir un combat réalisé de façon satisfaisante. A vouloir faire dynamique et "au coeur de l'action" ça finit en montage surdécoupé, caméra portée tremblotante et aucun enchaînement martial sur un seul plan.
Le film se regarde sans problème mais n'arrive pas à se hisser au niveau des standards, même thaÏs. Peut être que le réalisateur mettra son côté épileptique de côté par la suite, ça ne pourra que le servir.
Le combat de la vie
"Muay Thai Chaiya" est incontestablement l'une des plus ambitieuses productions en provenance de la Thaïlande depuis longtemps…et tout comme l'injustement méconnu "Tin Mine", "Muay…" sera passé totalement inaperçu autant sur le circuit festivalier, que plus commercial auxquels le film peut prétendre. Un film de combat, qui fera battre les cœurs des amoureux d'actions et de sports de combat plus forts, mais emballé dans des vraies valeurs productives avec une historie creusée et parfaitement pensée.
Le film est réalisé par l'un des sept membres de la "Ronin Team"(à l'origine de "Art of the devil 2 & 3"), Khomsiri Kongkiat, qui a également écrit le scénario de "Unseeable" pour Wisit Sasanatieng; ce dernier – très content de leur collaboration – s'est engagé en échange de servir le réalisateur de directeur artistique…et son talent exceptionnel (Wisit s'est fait ses dents sur des nombreuses pubs immédiatement identifiables par son sens hors du commun de la plastique) transpire à chaque plan du film et ce dès l'exceptionnel générique du début. Le paisible village de pêche de Chaiya ressemble à un véritable coin de paradis perdu avant que céder sa place aux rues obscures de la moderne Bangkok.
La capitale servira de véritable combat de ring aux destins des différents protagonistes. Chacun va avancer à sa manière et dangereusement plonger dans les méandres d'un univers impitoyable, bien souvent en-dehors de toutes limites de la légalité. Démarrant dans les années 1970 et se poursuivant durant la décennie suivante, l'histoire rappelle bien évidemment la douce Thaïlande rattrapée par l'essor économique, son bouleversement sociologique et surtout par la profonde mutation de sa capitale, décriée par beaucoup de conservateurs comme lieu de pêché par excellence.
Il est bon de finalement pouvoir regarder un film dédié aux arts martiaux avec un peu de contenu. L'histoire prend parfois des allures de drame Scorcese-ienne ou Ferrara-ienne sans toutefois pouvoir égaler l'excellence de leurs sujets. Il manque à son jeune réalisateur la maturité et le talent de ses illustres prédécesseurs et trop souvent le drame dérape dans du pur mélodrame candide et naïf en phase avec la mentalité thaïlandaise et leur représentation un peu trop forcée et appuyée des choses. Dommage aussi, que Khomsiri n'ait pas su mieux filmer ses combats; ça manque de pêche et de souplesse. Les acteurs sont pourtant excellents, formés par l'école Fairtex et les connaisseurs du muay thai retrouveront avec plaisir le vrai ancien champion Payakaroon Saya dans le rôle du mentor Tew.
Sans doute pas la bombe attendue, mais un petit grand film injustement méconnu, qu'il serait bon de découvrir.