Mou du genou
Le générique du début est très plaisant et laisse entrevoir de bons moments de cinéma : sur une chanson planante, la caméra suit sans discontinuer une mouette naviguant entre les buildings d’une ville avant de se centrer sur les personnages. Malheureusement, le plaisir s’arrête là : le manque de rythme chronique du reste du dessin animé ne vient sauver ni un graphisme pourtant assez original ni un scénario tirant un peu beaucoup sur Miyazaki (
Kiki’s Delivery Service,
Totoro) et qui ne décolle jamais réellement. Bref, il est bien difficile de rester éveillé jusqu’au bout…
C'est mignon
Je n'ai pas spécialement été enthousiasmé par la vision de ce film ni ai été déçu ; c'est simplement un conte agréable et sympathique pour enfants, assez court pour éviter l'ennui et assez long pour développer un peu l'histoire ; musique sympathique, graphisme étrange, original et assez sympathique une fois qu'on y est habitué. Sans grand éclat mais joli à voir.
Dans l’ombre prestigieuse de son immense voisine japonaise, l’animation coréenne fait son entrée sur la scène internationale avec cette chronique d’enfance merveilleusement nostalgique, Grand Prix mérité du dernier festival d’Annecy.
Nam-Woo retrouve son ami d’enfance Joon-Ho, alors que celui-ci doit partir au loin pour raisons professionnelles. Lorsque son camarade lui remet un vestige de leur amitié de prime jeunesse, Nam-Woo fait s’entrechoquer les souvenirs, et ouvre de nouveau les portes du monde onirique qu’il visitait en de douces rêveries sur le dos d’un énorme chien blanc, à la poursuite de son premier amour, la mystérieuse Mari Iyagi… Cantonnée depuis ses débuts à de la sous-traitance pour les Etats-Unis ou le Japon, l’animation élaborée en Corée du Sud tend à s’envoler à présent de ses propres ailes, à l’instigation du phénoménal succès du cinéma national (et de son soutien par le gouvernement). Initiative dont on ne peut que se féliciter à la vision de Mari Iyagi, démarquage subtil des thématiques douce amères liées à l’enfance chères aux animateurs nippons, lorgnant plus du côté d’Isao Takahata (Le tombeau des lucioles) et de la facette la plus fragile d’Osamu Tezuka (le sketch La sirène de La légende de la forêt) que de l’inévitable Hayao Miyazaki.
La perte de l’innocence revêt ici une tonalité mélancolique pour le moins singulière, bercée d’une languissante torpeur atteignant son paroxysme dans les scènes se déroulant dans le monde onirique fantasmé (ou pas…) par Nam-Woo. Esthétiquement, Mari Iyagi mêle personnages dessinés de façon faussement rudimentaire en deux dimensions (traits qui confèrent en peu de temps sa poésie étrange au film) à des décors numérisés en 3D, tout comme un autre essai d’animation récent un peu moins convaincant, le chinois McDull dans les nuages (sortie le 2 juillet, si tout va bien). Mais contrairement à ce dernier, Mari Iyagi ne se repose pas sur la prouesse technique pour faire passer son propos, ou n’en profite pas pour étaler complaisamment ses sponsors à l’image (malgré la présence inopportune du logo d’Adobe à la fin du somptueux plan-séquence d’ouverture). Si le film de Lee Sung-Gang innove, c’est dans cet habile mélange entre les deux supports graphiques, distillant une magie de tous les instants que Disney arrivera peut-être à plagier d’ici une cinquantaine d’années. Démontrant une fois de plus au mastodonte hollywoodien que l’important n’est pas l’idée en elle-même (revoir l’hideux Atlantide pour s’en convaincre) que son traitement sur le mode émotionnel…
Une reprise plutôt réussie de Totoro
A force de réaliser en sous-traitance les dessins animés d'autres pays(Japon, USA, Europe), la Corée du sud s'est au fil des ans constitué une véritable petite industrie en la matière. Jusqu'ici leurs travaux les plus connus restaient des séries télévisées en 3D mais avec My Beautiful Girl, Mari, ils prennent le contre-pied de la tendance actuelle(toujours plus de réalisme et d'avancée technologique comme dans Final Fantasy - les créatures de l'esprit) en décidant de réaliser ce film avec tous les produits 2D et 3D disponibles sur le marché et ayant trait à l'image(dans le making-of, on peut apercevoir en vrac: flash, photoshop, première, painter, 3D studio max, etc....). On pourrait croire que toute cette multitude de logiciels rendrait le look du film bancal mais il n'en est est rien et la qualité est bluffante(même si certains dégradés font un peu trop "photoshop") et n'a rien à envier aux films d'animations traditionnels(quoique qu'on préférera toujours le style plus personnel et singulier de dessin d'un Wanee & Junah par exemple). Au vu des photos, les visages paraissent très simplistes mais en regardant le film, ils restent quand même très expressifs. L'animation est bonne mais lors de certains mouvements de caméras, c'est assez saccadé ce qui nuit légèrement au confort visuel. Sinon, une petite note avant de finir ce paragraphe: on se plaint beaucoup des pubs pour gsm et cie dans les films américains mais ici, le célèbre éditeur de logiciel Adobe se permet une grosse pub en voyant quasiment son logo affiché en arrière-plan du titre lors du générique de début: on aurait quand même aimé plus de discrétion mais bon trêve de bavardages et passons au film en lui-même...
En voyant My Beautiful Girl, Mari, on pense irrésistiblement à Mon voisin Totoro et j'imagine que les fans de l'oeuvre de Miyazaki vont crier au plagiat mais en y regardant de plus près, les deux films se différencient quelque peu, notamment dans le fait que la présence importante de la nature est ici éclipsé et qu'on a un comparatif entre le Séoul d'aujourd'hui et le village maritime d'enfance du héros, le film baignant plus dans un sentiment de nostalgie qu'autre chose. Cela se confirme avec la présence de Mari dans les billes, grands objets de fascination lorsqu'on est enfant et sur lesquels la réalisation s'attarde (de même qu'on retrouve le personnage de la petite fille qui évoque les premiers amours). Mais l'aspect qui pour moi singularise le plus le film par rapport à son homologue japonais, c'est le cadre environnant du jeune garçon qui est cerné par le port et tout les gens qui y travaillent (un sentiment de dur labeur quotidien qu'on retrouve dans le vieux Seaside Village) et où le seul divertissement reste un cirque itinérant. Plutôt que la peur de la mort d'un proche dans Totoro, la rêverie des enfants est donc ici due à un futur qu'ils savent dur et pénible et c'est ainsi qu'il s'évadent dans leur propre monde. Leur monde de rêve se caractérise par Mari, une jeune fille muette et vêtue de blanc qui leur fait traverser un univers inédit en chevauchant une sorte de gros chien: ces moments sont assez agréables car désservi par une agréable musique proche de celle de Take care of my Cat et de beaux plans aériens à travers les nuages. Aussi, on pourra apprécier la toute fin du film qui encourage les spectateurs adultes à retrouver leurs rêves d'enfants.
Pour finir, une remarque personnelle pour justifier ma note(et celle de Totoro par la même occasion): je n'aime pas les dessins animés trop "optimistes" et cette présentation idéalisée et innocente de l'enfance c'est pas vraiment mon truc (contrairement au film "live" Rosie de Patrice Toye qui justifiait les rêves de sa jeune héroïne par un quotidien sinistre et aliénant). Ceci dit, je pense sincèrement que My Beautiful Girl, Mari possède des qualités indéniables pour satisfaire les amateurs d'animés.
Angoissant.
Crevé, j'ai dormi tout du long, et à chaque fois que je rouvrais les yeux, il y avait un gros chien blanc qui gambadait avec sur lui des gamins qui s'attachaient à ses poils.
Des fois, les protagonistes s'échangent une bille qui brille.
Il n'est pas impossible que je n'ai rien compris au film.
Doux-amer
Seong-Gang Lee réalise là un joli film qui doit bien sûr beaucoup à la thématique développée chez le voisin nippon par le Studio Ghibli ,voire à Osamu Tezuka, mais possède un ton propre et une magie réelle.
Que le gros chien blanc et sa fée blonde renvoient au "voisin Totoro" de Miyazaki, c'est évident, comme le rapport des enfants face à la dureté du monde réel fait penser au "Tombeau des lucioles" de Takahata.Dur de s'affranchir de tels parrains!
Mais le ton est un peu différent, plus doux-amer, présentant la vision d'une enfance au travers des yeux d'un jeune adulte: la vie continue de toutes façons avec tout ce que l'on doit laisser en route(dont certains amis et proches).Mais les rêves(vécus?) issus du passé peuvent encore nous seconder.
Ce thème nostalgique est traité avec pudeur, et les dessins faussement simplistes renforcent l'émotion voulue:les expressions des personnages sont parfaitement rendues.Si certaines longueurs dans les contempaltions enfantines peuvent être reprochées, de même que les scènes oniriques ne sont pas toujours passionnantes ,le film sait décrire les angoises de ces gamins, ne présentant pas l'enfance comme un paradis mais plutôt un moment privilégié de la vie qu'il faut savoir apprécier et pourquoi pas préserver le plus longtemps possible.Les scènes réalistes de la vie de ce petit port sont trés convaincantes quant à elles, comme les descriptions des personnages secondaires.
On rejoint un peu Totoro ici: le mondes des adultes c'est la maladie dans le Miyazaki, là c'est le travail dangereux des pêcheurs, entre autres.
Voilà donc un Anime original par son sujet et ses qualités graphiques,souligné par une jolie musique mélancolique et de facture classique.Espérons que les distributeurs nous ramènent de Corée d'autres découvertes de ce niveau.
Mari Iyagi est un merveilleux conte
Les Coréens nous démontre qu'ils sont également capables de prouesses en terme d'animation et surtout qu'ils savent nous concocter de magnifiques histoires.
Totalement réalisé par ordinateur, dont on remarquera des fonctions de certains logiciels d'infographie 3D... Technique, parfois, un peu maladroite mais fort bien réussite dans l'ensemble. L'histoire, quand à elle est belle et magnifique pour un large public, pour grands et petits, qui narre l'enfance de Namo : un beau regard dans un passé, merveilleux et attendrissant, entre rêve et réalité. Un beau clin d'oeil a nos enfances...
Songe d'une nuit d'été
Surprenant long métrage coréen, qui témoigne de la diversité au sein de ce cinéma.
D'un graphisme nécessitant à ce que l'on s'y habitue, le scénario pille allégrement dans toutes sortes de films d'animations - et avant du Miyazaki. Impossible de ne pas penser à du "Nausicaa" à la vue du paysage imaginaire, ni au bon "Voisin Totro" avec ce gros chien blanc flottant dans l'espace.
Il n'empêche, que le film parvient finalement à distiller son propre monde poétique auquel il est difficile de résister. Nature reprenant le dessus sur l'état naturel des choses jusqu'aux formes évoquant la douceur et la naïveté de l'imaginaire enfantin, le décalage entre réalité et songe trouve son parfait aboutissement en la mouvementée fin du film.
Il règne une perpétuelle étrange atmosphère qu'il faut laisser gagner sa méfiance envers ce type de divertissement; notamment le fait que les réalisateurs évitent à tout bout de champ de montrer des personnages s'adresser effectivement la parole. Dès qu'il y ait dialogue, ils préfèrent s'attacher à de détails insignifiants ou de se faire détourner les personnages; comme s'il n'y avait pas de communication possible au quotidien; comme si la fuite en avant dans l'imaginaire était conditionnée par le difficile dialogue avec le prochain.
Une drôle de conception de la vie, qui rajoute encore au mystère distillé par le film.
Difficilement accessible aux petits enfants.