Fin de série...
Au départ, il ne devait déjà pas y avoir de cinquième Combat sans code d'honneur. Mais c'est la TOEI croyant avoir trouvé une nouvelle vache à lait qui voulait de toute façon la faire que Fukasaku soit ou non aux commandes. En réaction, Fukasaku accepta et tourna un volet clairement revendiqué comme un chapitre final de la saga. Mais la TOEI ne voulut pas abandonner la saga. Du coup, Fukasaku accepta de continuer à condition d'inaugurer une nouvelle saga (Shin Jingi Naki Tatakai) avec le meme casting mais des personnages différents. On retrouve des clans présents dans la saga précédente et le film se déroule principalement durant une période historique contemporaine du troisième volet. Mais le film ne fait qu'amplifier la rupture avec l'énergie et le mode de narration speedé des premiers volets de Combat sans code d'honneur. Cette dernière saga avait suivi sur la fin l'évolution d'un Hirono passé de soif de survie à un regard désabusé sur l'univers gangstérien. Le personnage de Makio semble d'ailleurs d'une certaine manière proche de cet Hirono-là, un yakuza à la fois intégré au milieu mais très distant face aux guerres de clans. Les questions relatives à la guerre des clans avaient d'ailleurs déjà été traitées dans le troisième volet. Ici, le mode de narration est plus conventionnel et rend ces rivalités plus faciles à suivre. Mais ce qui est gagné en lisibilité est perdu en terme de réalisme sec, de foisonnement de personnages comme thématique.
Aucun lien ici entre les guerres de clans et l'histoire en marche, ce qui amoindrit la portée de ce volet. La question des rapports yakuzas/ordre public est juste esquissée sur la fin. De meme, le personnage d'hotesse de bar coréenne n'est pas assez développé pour que le parallèle entre deux types de marginalités (immigrée prete à tout pour survivre/yakuzas) soit un peu plus qu'effleuré. Quant à la scène de l'arrivée de la grand-mère, son style de direction d'acteurs très théatral et son coté très "bons sentiments" font pièce rapportée par rapport à la saga. Shishido Jo gache quant à lui son personnage à coup de trop plein de cabotinage. Qu'y a-t-il à sauver? Un casting cinq étoiles (Sugawara Bunta, Wakayama, Ando Noboru) et une Fukasaku's touch en (bon) pilotage automatique. Et puis le constat de la fin. Spoilers Plus distant qu'Hirono à la meme époque, Makio aura mieux profité des guerres de clans, se retrouvant promu. La voix off annonçant sa particpation active aux incidents gangstériens à venir est également pleine de promesses potentielles pour les volets suivants. Fin Spoilers
New Battles without honor and humanity est un yakuza eiga seventies de bonne facture. Reste qu'il témoigne aussi d'une perte de ce qui faisait la force de la première série.