Seul Nihei doit tout comprendre...
Trois ans après le début de la publication de Blame! arrive Noise qui se veut une sorte de préquelle explicative. On attend donc beaucoup de réponses pour éclairer nos lanternes. Objectif partiellement atteint...
Nous voilà donc replongés dans cette structure souterraine avant que les humains ne succombent à l'épidémie qui les a fait disparaître et que la résosphère s'étende au-delà des limites de la planète. Une jeune enquêtrice se retrouve confrontée à une secte aux méthodes d'intimidation proches du vaudou qui dit être capable d'invoquer la force responsable le chaos du réseau. Pour seule arme, elle est dotée par le hasard d'une sorte d'épée rectangulaire à la force aussi spectaculaire que l'émetteur de positrons de Killy. Elle paraît cependant beaucoup plus humaine comparativement, allant même jusqu'à verser des larmes à plusieurs reprises. Mais autant l'avouer tout de suite, j'ai été déroutée par tout ce que le scénario insinue et au bout de deux lectures je n'ai toujours pas réussi à démêler tous les fils de l'histoire. En plus de cela, je m'aperçois que beaucoup de choses apparemment insignifiantes dans Blame! m'avaient complètement échappé et que j'ai plutôt intérêt à tout relire avec une approche modifiée par ce que j'ai appris dans Noise. D'un coté, certes on comprend mieux d'où viennent les sauvegardes, l'importance des implants terminaux (ce qui pouvait paraître complètement flou à cause des problèmes de traduction de Blame!), quelles sont les raisons de la disparition des humains et comment fonctionne la résosphère. Mais de l'autre coté, remettre les bouts d'information en place pour résoudre le puzzle et donner plus de cohérence à Blame! devient parfois un casse-tête vrai de vrai. A moins que je ne sois en train d'élaborer des théories bien plus compliquées que celles que l'auteur voulait faire passer. Ce qui me rassure tout de même c'est qu'en relisant Blame!, ça devient de plus en plus clair.
Coté dessins, pas de dépaysement possible puisque ce volume unique arrive en cours de parution de Blame! et se déroule dans le même monde (quelques siècles en arrière tout de même). Le trait est donc maîtrisé. On retrouve une organisation de bâtiments gigantesques très enchevêtrée qui n'ont pas l'air de voir la lumière du soleil bien souvent et des personnages longilignes aux corps en général torturés quand il ne sont pas d'humains. Dans cet univers glauque et ultra-violent, évolue notre héroïne au visage blanc et corps délicat que l'on pourra même voir en petite robe d'été à un moment de l'enquête. Scène assez étrange d'ailleurs quand on a pris l'habitude des combinaisons uniformément noires. On se croirait presque dans un autre monde.
Quelques mots sur la courte histoire mettant en scène Killy à la recherche d'un scientifique. Première œuvre professionnelle de Nihei. Ça se voit tout de suite. Le dessin n'est pas très beau à cause du manque de détails que ce soit au niveau des visages qu'au niveau des décors. Le Killy en question n'a pas l'air d'avoir beaucoup en commun avec le Killy de Blame! et les personnages ont une psychologie proche du néant. Pas de raison de s'attarder plus longtemps, personnellement ça ne m'a pas apporté grand chose. Il vaut mieux se concentrer sur les autres pages du volume qui sont autrement plus denses en informations, en action et en rebondissements. C'est bien plus stimulant :)