Ordell Robbie | 3 | Inégalement inspiré et en partie gâché par son score. |
drélium | 3.75 | 16 minutes de furie Morimotesque |
Arno Ching-wan | 3.25 | Too noisy nous cherche des noises et nous brise les noix |
Tout comme le rythme effréné, tout ici est rapide à l'extrême et s'enchaîne sans sommation, aidé par une postsynchro très impliquée et une musique ambient breakcore tout bonnement folle furieuse comme seule Yoko Kanno sait en pondre (Macross Plus, Lodoss, Cowboy Bebop, GITS:SAC, etc). On ne cherchera pas un sens bien profond à l'ensemble mais ce court à la réputation qui n'est plus à faire a sonné en son temps comme un gros coup de pied dans les standards animés, en montrant à quel point le studio 4°C en avait sous la pédale et combien Morimoto peut maîtriser techniquement une orgie visuelle en parfaite adéquation avec le chaos furibond qu'il tente de décrire subtilement contrebalancé par une palette de couleurs à dominante pastelle. Un boulot énorme et un court culte en collaboration notamment avec le virtuose Masaaki Yuasa au chara design et à l'animation.
Koji Morimoto est fasciné par un type de musique qui n'est pas à proprement parler du easy listening. C'est quelque fois tant mieux, d'autres fois non, de toute façon encore plus affaire de sensibilité que ne l'est déjà le cinéma. Et Morimoto, qu'il s'agisse de ce court au concept expérimental (mot qui définit bien le bonhomme) ou d'un clip vidéo sur fond de musique techno, a des goûts musicaux très ciblés. Problème: la musique est intimement liée aux œuvres. Donc si on est rebuté par la première...
Noiseman sound Insect est visuellement parfait, coloré et époustouflant. Simplement, cette BO liée aux actions du monstre présente des sonorités trop agressives et casse les élans d'une action que se doit normalement d'appuyer la partition. La présence de Yoko Kanno ne change rien à l'affaire, la compositrice accomplit finalement sa mission avec brio puisque cette musique se doit après tout d'être repoussante pour accompagner les méfaits de ce bouffe-tout puissance 10. "Noiseman..." est un DA expérimental aussi réussi dans son approche que naturellement repoussant, un résultat à ce point étrange qui nous pousse à croire que Morimoto aurait rêvé faire un clip pour Kate Bush.