... ceux avec des flingues, et ceux où qu’c’est qu’ça cause. Le tien, ça flingue. Donc ça va.
On en causait pas plus tard qu’y a pas longtemps des poursuites dans le ciné asiat’ ! On en a une belle là ! Side-car, motos, chevaux, jeeps, mitrailleuses… Le clou du pestacle ! Car c’en est un, un blockbuster décérébré allant à 200 à l’heure, qui paye certes son tribut à Leone mais nous en fout surtout plein les mirettes pendant deux bonnes heures.
Pas exempt de défauts, le film accomplit son office grâce à son pétaradant dynamisme, sa bonne humeur, ses scènes d’action généreuses et un SONG Kang-Ho en mode cabotinage ultra-jouissif. Il peut se le permettre avec ses talents et son charisme poussant tous les autres de côté. Dééégagez l’passage ! LEE Byeong-Heon et JEONG Wu-Seong n’ont pas trop le choix des armes : leurs personnages sont si peu écrits qu’ils ont du mal à meubler avec juste quelques mimiques par-ci par-là, ce qui nous renvoie un peu à la trilogie Pirates des Caraïbes avec Orlando Bloom et Keira Knightley, alors tout autant mis sur le bas côté par l'expansif Johnnie Sparrow. A l’arrivée, le clone de Clint, « white teeth », est ridiculisé, et celui de Lee Van Cleef, « Tokyo Hotel », atomisé, avec un deubeule « beau gosse attitude » à un cheveu de la mèche rebelle déplacée. Imaginons un instant Eli Wallach en première tête d’affiche du Leone, piquant ainsi la vedette au grand Clint ! L’hallu totale, y’a que les coréens pour nous pondre des idées pareilles ! Encore que non, Sammo Hung nous avait déjà fait le coup avec l’assez proche Shanghai Express. Pourquoi proche ? Euh… C’est aussi très con, le héros aussi y est gros et c’est aussi un western asiat’. Voilà. Ca paye autant : "The good, the bad and the weird" fout la banane malgré son principal défaut : un scénar à la Guy Ritchie - un seul pour trois films déjà le mec - avec quelques gratuités dans le dialogue et autres cruautés des situations plaçant parfois la chose dans ce même registre sous-tarantinesque périmé.
KIM Ji-Wun (ou Kim Jee-won, ou encore Kimgiouane...) s’en sort très bien visuellement mais la dimension dramatique est par trop superficielle et maladroite pour nous impliquer suffisamment quand ça charcle. Question tensions : peau de balle. Classique : on rigole quand ça ventile et dès que ça s’arrête y’a plus rien et on attend la reprise. On appelle ça du cinéma potache. Attention : c’est du bon potache. Donc non, il n’y a pas de couille dans le potache...
Auteur à l'importance toute légitime dans le paysage cinématographique coréen (mondial?), Kim Ji-Wun s'attaque après la comédie, l'épouvante et le polar, au western spaghetti déjanté matiné d'une belle ironie. Si le western italien est le versant Tex Avery de son cousin américain, le western coréen moderne apporte cette fois-ci une toute autre dimension, plus lointaine que celle d'un Leone baignée de lyrisme ou que celle d'un Corbucci et son nihilisme légendaire, en citant les plus connus. Ici le ton est volontairement à la parodie du western italien qui elle à l'origine jouait déjà avec les codes du genre, les personnages sont ici tellement grossis qu'ils mettent à l'amende tout ce que l'on a pu voir auparavant, mais le fait de jouer constamment avec les conventions du film de genre western hisse le cinéaste au rang de faiseur de grand divertissement populaire virtuose au détriment de l'émotion ou de la touche qui ferait la différence. La seule comparaison possible entre ce western-ci et un autre, tout cliché mis à part, c'est bien l'ampleur des moyens mis en oeuvre pour aboutir à un film dépassant tout ce que l'on peut imaginer dans le genre. Et rayon Asie, Le Bon la brute et le cinglé éclipse gentiment n'importe quel blockbuster réalisé jusque là. Il débute d'ailleurs en fanfare avec une attaque d'un train par trois types tous intéressés par la même chose, une mystérieuse carte qui indiquerait un trésor enfouit profondément quelque part, tel est l'indice de Man-Gil, proche de Te-Goo, le cinglé. D'ailleurs tant qu'on y est, Song Kang-Ho aurait très bien pu endosser le rôle de la brute puisqu'il représente l'archétype même du type un peu benêt, fatigué des longues phrases, mais vrai chef d'orchestre lorsqu'il faut faire parler la poudre; et à Lee Byung-Hun (la vraie brute) d'être le cinglé de part son comportement dangereux, étudié et psychopathe, bien aidé par une frange lui masquant l'oeil droit à la manière des personnages dark sortis tout droit d'un manga tendance.
Jung Woo-Sung est sans doute l'unique déception côté casting, ce dernier ne faisant jamais autre chose qu'imiter la figure du cow-boy solitaire sans apporter un quelconque "parfum" oriental apportant le décalage si cher au personnage de Song Kang-Ho, Lee Byung-Hung ou tant d'autres encore dans un film enchaînant les gueules avec un certain culot. Même les tentatrices à l'opium font office d'attraction spectaculaire, les officiers mandchous ou japonais puent la caricature et s'amusent avec le spectateur à enchaîner les vannes et les coups ratés. Song Kang-Ho joue comme un grand enfant qui s'amuserait avec un pistolet en plastique et donne du plaisir au spectateur, il est le Tuco de part son physique et son attitude naïve mais ne cherche pas à faire de l'ombre au personnage d'Eli Walach malgré un profil à peu près identique, celui de simple voleur de poulets les yeux brillants face à une carte au trésor. L'ensemble des personnages affichent un désire de quête de l'inaccessible, d'un fantasme, et c'est bien cela qui les conduira à leur perte, dans un tourbillon de vengeance/revanche presque sadique. On reconnait donc dans Le Bon la brute et le cinglé une volonté affichée de débrider encore plus le genre, codifié à outrance, quitte à étaler un humour sur toute la longueur et mettre à profit les "gueules" dans des situations tordantes menées tambour battant. On reconnait aussi la virtuosité du cinéaste à tenir le film sur la longueur par un enchaînement quasi ininterrompu de scènes spectaculaires contenant chacune de vraies idées de cinéma, le montage apporte aussi une vraie fluidité à la narration et permet au film de garder un véritable souffle malgré des transitions "calmes", comme cette discussion au coin du feux entre le bon et le cinglé pour savoir ce qu'ils feront avec leur butin bientôt découvert. Malgré tout le panache et l'impressionnante tenue formelle d'ensemble, le film ne semble jamais outrepasser la simple parodie du genre ni même la pure citation pour les scènes dites marquantes (la présentation des personnages, la valeur de la prime, le coup de feux faisant virevolter un bonnet, le trio final...) qui fait office de simple signature impersonnelle incrustée plus ou moins maladroitement au scénario original. Les citations sont de trop et ne restent qu'un simple hommage pour l'hommage. Dommage.
De plus, sans doute que le trop-plein d'humour trahit les limites du genre, comme si le film de Kim Ji-Wun était en quelque sorte la parodie d'une caricature d'un genre. Difficile à suivre? Non, il suffit de passer la première demi-heure pour se rendre compte que ce spectacle de tous les instants, au-delà même de sa violence, cache en fait une bonne couche de comédie et ridiculise ses personnages jusque dans les costumes (la fameuse brute à la masse, le faux responsable d'une maison d'opium...). Le fait aussi que chaque gag soit traité avec un regard sérieux (comme la scène des deux sbires assassinés avec un pieu dans l'anus sous les commentaires outrés de deux témoins) finit par alourdir le récit, le spectateur subissant cette tendance depuis 90 minutes déjà et l'encaissera encore pendant 30 autres. Frustrant tellement le spectacle est très souvent exceptionnel, accrocheur et vivant. Ne parlons même pas de l'absence totale d'émotion et du trio final à des années lumières de la perfection absolue du final du Bon la brute et le truand, grosse inspiration dans les grandes lignes sans être un calque à part entière. Des comparaisons pourront être intéressantes tant certaines séquences semblent être exécutées dans la mise en scène comme celles du film de Leone (la découverte de l'endroit où se cache le butin par le cinglé rappelle étrangement celle de Tuco dans le cimetière). Kim Ji-Wun ainsi que l'ensemble de l'équipe du film confirment encore l'étendue de leur talent mais risquent de faire des déçus tant Le Bon la brute et le cinglé ne reste qu'au stade de tour de force visuel et de vraie référence dans le domaine du divertissement populaire, sans pour autant décoller ou surprendre réellement le spectateur habitué du genre. Ce n’est déjà pas mal.
Après un Bittersweet Life très convaincant, Kim Ji-Wun était évidemment attendu au tournant, surtout en s'attaquant au mythe du western qu'est Le Bon, la brute et le truand. Et finalement, il s'en sort vraiment bien. L'histoire n'a rien de bien particulier. Un mercenaire (le cinglé) et un chasseur de primes (le bon) sont engagés chacun de leur coté pour récupérer une carte menant à un certain trésor. Alors qu'ils s'apprètent à la récupérer dans un train, un bandit (la brute) s'en charge sans vraiment savoir ce que c'est. Les deux autres vont alors se mettre à sa poursuite au travers de la mandchourie des années 20, en proie à des conflits entre les bandes mandchous et l'armée japonaise.
Visuellement, c'est une claque. Le désert ressemble au farwest de Leone, avec la poussière couvrant la pellicule et les grandes pleines vides et brulantes. Les scènes d'actions sont magniquement tournées. Pas d'erreur de raccord notable, tout s'enchaîne sans accroc et on est complètement tétanisé devant la grande scène épique dans le désert qui va à cent à l'heure. Chaque acteur joue son rôle correctement ; même si l'on peut encore reprocher le fait que Jeong Wu-Seong joue toujours un peu le même genre de rôle (le mec cool qui parle pas beaucoup), on peut dire qu'il est passé maître dans ce domaine. Bref, un très bon film d'action qui ne manquera pas d'en divertir plus d'un, même si la profondeur reste encore à creuser. En outre, les amateurs du western de Leone seront content de voir de nombreux clins d'oeil à la source d'inspiration.
Je ne suis pourtant pas du tout fan des films de KIM Ji-Wun (voir critiques de "2 soeurs" et "bittersweet life" si le coeur vous en dit), mais là respect total. Ce film est hallucinant d'énergie. Je n'avais tout simplement encore jamais vu ça (sauf peutêtre dans "dog bite dog"). Le film de poursuite/action à enfin trouvé son mètre étalon!
Je suis resté la bouche ouverte et les yeux écarquillés pendant deux heures, tel Tortue Génial devant une fille en bikini le saignement de nez en moins biensur! Toutes les scènes d'actions sont hallucinantes d'inventivité et de puissance (aucuns effets numériques, et ça change vraiment tout), les paysages (ah, le désert et sa poussière!) et les décors (ah, le marché fantôme!) sont magnifiques, les acteurs justes et géniaux (mention spéciale au cinglé, personnage très attachant et extrèmement drôle).
Je ne vais pas m'étaler plus, ce film est à voir ABSOLUMENT, un concentré d'adrénaline et de bonheur. De préférence en bluray (vraiment d'excellente qualité), avec un vidéoprojecteur, un son et un caisson de basses au maximum.
N'est pas Tarantino qui veut, et la KIM Ji-Wun me fait plus pense a un enfant pourri gatte qu'au realisateur de "Deux Soeurs".
Avec un budget record, il s'entoure des 3 plus grosses stars coreennes en tete d'affiche et pense realiser le hold-up parfait en delivrant un blockbuster a la fois orignal et grand public. Par grand public j'entends surtout commercial, avec du jamais vu niveau marketing en Coree. Du reste, tout n'est que mauvais plagiat (et le revendiquer ne peut en aucun cas servir d'esquive) melange a ce qui se fait de mieux dans la comedie coreenne, a savoir le gag du pet en costume (si possible a repetition c'est encore plus drole). ** soupir **
C'est un peu moins pire que Bittersweet Life, principalement car l'histoire est cool, mais ça reste du même tonneau.
A savoir que si Kim Ji-Woon sait à peu près filmer (certains de ses longs plans séquences tournicotant sont pas mal) il découpe attrocement (je ne compte pas les faux raccords, c'est un festival) et monte encore pire si c'est possible (pas rythmé, fouilli,... chaque coupe est un massacre), bref c'est un réalisateur médiocre si ce n'est carrément mauvais.
(Pour des raisons tout à fait personneles, je désigne SONG Kang-Ho comme étant "la brute" et LEE Byeong-Heon comme étant "le cinglé").
Kim Ji-Wun prouve définitivement, qu'il n'est rien d'autre qu'un pilleur de péloche. Doué, certes, mais qui doit absolument apprendre à mieux gérer le rythme de ses histoires et de privilégier le fond sur une certaine forme – même dans un spectacle de grand divertissement tel que ce "Bon, la brute et le cinglé".
Avant de s'intéresser au film à proprement parler, je voudrais juste revenir sur un petit détail, qui n'arrête pas d'être repris de part et d'autre dans la presse et sur le Net: Ce film n'est pas cette "aberration cinématographique dans l'Histoire du cinéma coréen et asiatique" que l'on voudrait bien lui attribuer. Au contraire: le genre du western a depuis toujours entretenu un étroit lien avec le cinéma asiatique et explique très facilement ces films sous forme d'hommage à surgir de temps à autre.
Il n'y a qu'à voir le "Sukiyaki Django Western" du réalisateur Takashi Miike (sortie en France en DVD il y a moins de trois semaines avant la sortie salles du présent film) ou l'excellent thaïlandais "Les larmes du Tigre Noir"de Wisit Sasanatieng.
Il ne faut pas oublier, que les américains ont joué un rôle très fort dans le développement du cinéma et avaient été parmi les premiers, avec les français, à exporter leurs bobines un peu partout dans le monde. Les premiers westerns avaient été signés dès les années 1910 / 1920 et étaient fortement appréciés par les asiatiques à l'époque pour qui ces films étaient des vrais dépaysements. Une passion, qui permettait "d'éduquer" l'amour et le regard de futurs réalisateurs en herbe, qui allaient reprendre certains éléments du western pour les injecter dans leurs propres films. Cet "amour" allait se perpétuer au fil des décennies, le cinéma américain restant prédominant dans la plupart des pays asiatiques et permettant l'accès du gros de la production des westerns dans les pays asiatiques.
Ensuite, il ne faut pas oublier l'importante occupation américaine dans certains pays asiatiques, tels que le Japon ou la Thaïlande. Cette occupation allait forcément "faciliter" l'importation de la culture et des films japonais avec un important relai grâce à la présence même des américains sur le sol asiatique. Les studios de la Nikkatsu avaient ainsi produit toute une série de films directement inspirés des westerns au début des années 1960, tandis que la vague des films d'action thaïs à déferler dans les salles durant les années 1960 et 1970 (et qui allaient donner naissance au curieux genre du "Burn the village, burn the hut") étaient, là encore, très fortement empreints du genre du western avec fusillades, hommes portant bottes et chapeau de cowboy et course-poursuites à cheval.
Au cours du temps, on ne compte plus les emprunts d'un cinéma comme de l'autre. Certains scénaristes américains ont avoué s'être directement inspirés du code d'honneur Bushido issu du système féodal japonais pour peaufiner leurs personnages. Kurosawa n'a jamais caché sa profonde admiration pour le cinéma de John Ford et les ressemblances de certains thèmes de ces deux hommes mis côte à côte est troublant. Son "Yojimbo – Le garde du corps" sera, lui, repris par Sergio Leone à la virgule près pour l'intrigue de "Pour une poignée de dollars", donnant plus tard lieu au remake américain par Walter Hiller, "Last Man Standing" avec Bruce Willis.
Ce qui nous paraît aujourd'hui comme forcément exotique ne repose en fait que sur un échange culturel de longue date entre les cultures occidentale et asiatique et fait de ce présent "Bon, brute…" tout sauf une "aberration".
Réalisateur touche-à-tout, Kim Ji-Wun a changé de genre et de registre à chacun de ses nouveaux longs-métrages. Un état de fait, qui fait le reproche de certains critiques de déplorer le développement d'un univers propre et de ne finalement faire que piller le travail plus original et réussi d'autres cinéastes plus talentueux; un même reproche fait à Quentin Tarantino, que dément tout de même le succès autant public, que critique des deux réalisateurs à une échelle internationale.
Ainsi il va de son "Le bon, la brute et le cinglé". Rien que (la traduction de) son titre le prouve, ce long est à la fois hommage et parodie du genre du western américain. Un authentique western kimchi, un pur plaisir coupable, ou le réalisateur et ses acteurs s'en donnent à cœur joie.
S'il y a moins à dire sur le fond même du film, il faut juste savoir remplacer le film dans son contexte historique. L'Histoire se situe en Mandchourie durant les années 1930, un territoire d'un enjeu économique capital avec ses mines de charbon et de fer et une terre propice à la culture de céréales, du coton et du soja. Cette richesse a attiré de très nombreuses nationalités, comme en témoigne le très riche melting-pot présent dans le film, constitué de chinois, japonais, coréens, mais aussi quelques autres cultures orientales, que l'on aperçoit furtivement lors de la scène du "Marché fantôme".
La Mandchourie était également un avant-poste de l'armée japonaise pour planifier leurs incursions dans l'empire chinois, coréen et d'autres pays asiatiques avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale; d'où la présence des nombreux japonais, une fois de plus les méchants de service (il ne faut pas oublier, que la Corée a été "occupée" pendant près de 50 ans – grosso modo de la fin du XIXe siècle jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale – par les forces japonaises. Une occupation très dure, où l'occupant a fini par aller jusqu'à interdire l'emploi de la langue nationale au profit du japonais). Ce mélange des nations – un peu à l'image du curieux mélange du western occidental au sein d'une production asiatique – donne lieu à pléthore de gags et ce dès la séquence d'ouverture, ou "la brute" tente désespérément de communiquer avec des chinois, qui ne le comprennent pas, alors que le coréen n'est rien d'autre qu'une sorte de "dialecte" directement dérivé du chinois (et certains chercheurs tenteraient à prouver que même le japonais prenne ses racines profondes dans le chinois…). Le coréen affirme donc sa propre nationalité, comme il sera encore très souvent fait mention durant tout le film.
Le film, quant à lui, démarre à cent à l'heure. L'un des budgets les plus importants de l'année et de l'Histoire du cinéma coréen, chaque won se voit à l'écran – pour le meilleur et pour le pire. L'aigle en images de synthèse en ouverture de film est superbement bien rendu, mais ne sert finalement qu'à se faire plaisir au réalisateur. La séquence du train est superbe avec un incroyable plan-séquence, où la brute parcourt un train entier, en s'arrêtant sur quelques détails avant d'arriver à sa destination finale. Les personnages sont rapidement posés, l'action peut démarrer et ira crescendo jusqu'à la scène du Marché Fantôme, MA-GNI-FIQUE décor construit avec l'amour pour le détail et qui sera – du coup – employé à plus d'une reprise. A ne pas oublier non plus, la magnifique scène à l'auberge, construit sur le modèle des auberges du bon vieux cinéma HK ("Hirondelle d'or" et compagnie).
C'est à partir de la scène du Marché Fantôme, que le film accuse une première baisse de régime. Ca parlote et ça discute sans vouloir dire grand-chose et l'on se surprend à dire, que finalement ces temps "de creux" ne servent que de "pont" entre deux nouvelles fusillades.
Et malheureusement, cela n'ira pas en s'arrangeant. Une fois la chasse au trésor lancé pour de bon, le rythme s'essouffle totalement. Les scénaristes tentent d'étoffer leurs personnages, notamment au cours d'un interminable dialogue entre la brute et le chasseur de prime autour d'un bon feu de camp – bavardage, là encore, totalement inutile.
On en arrive finalement à la fameuse séquence de poursuite dans le désert ouvert (après un truculent passage dans une maison d'opium, malheureusement sous-exploitée et à l'humour douteux avec des mises à mort rappelant le pire des comédies thaïes). Le magnifique cadre permet à Kim Ji-Wun de répéter les vols planés en caméra pour montrer l'étendue de ses figurants et de tout faire péter; en revanche, l'action y est in-ter-mi-nable avec des chevaux lancés à toute vitesse, la brute sur sa moto, des japonais en jeeps et…et pas grand-chose. Tout le monde se tire dessus pendant des longues minutes, mais on en est très loin de la maestria de la séquence d'ouverture dans le train ou du dynamisme de la séquence dans l'auberge.
Enfin le dénouement – là encore beaucoup trop long.
Comme pour la version japonaise (celle de plus de deux heures) de "Sukiyaki Django Western": "Le bon…" n'aurait pas du tout du tout souffert d'être raccourci d'une bonne demi-heure de film; bien au contraire; cela aurait permis d'éviter le déséquilibre rythmique entre le début et la fin et de ne pas rester sur cette désagréable sensation de promesse non tenue.