Errance et destruction, un coup de poing
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Le Happy Together du pauvre
Lou Ye, banni de Chine en 2006 à cause de son film "Une jeunesse chinoise", enfonce encore plus le tison ardent de la liberté individuelle dans les flancs des autorités conservatrices avec son dernier projet : Spring Fever, tournage clandestin ayant pour toile de fond l'homosexualité masculine.
L'ouverture de Spring Fever n'est pas sans rappeler "
Happy Together (1997) " de Wong Kar Wai. Hélas, la comparaison s'arrête là. En effet, avec ce film nous sommes confrontés à une sorte de réalisme cru façon documentaire à coups de plans portés à l'épaule sans la moindre composition. Durant 1h55 ce n'est qu'une succession de cadrages hasardeux assemblés par un montage d'usine, de séquences transitoires souvent sans grand intérêt. Cette photographie à la banalité outrancière et les innombrables longueurs desservent implacablement les changements de ton, si bien que l'intrigue de cette fiction-brouillon ne fonctionne pas. Malgré les risques encourus par l'engagement de son auteur et de ses collaborateurs, Spring Fever ne dégage rien.