Du Samura sans samouraïs
Ohikkoshi, one-shot de Hiroaki SAMURA publié en 2001 sous le pseudo de « Takei Teashi » (pour "Take it easy"), est non seulement sympa à « zyeuter », le talent du mangaka en la matière n'étant plus à démontrer, mais aussi à lire. Les amateurs peuvent être rassurés, il semble bien que SAMURA aura une vie de mangaka après L'Habitant de l'Infini, comme l'attestent également les histoires plus ou moins courtes qu'il a entre temps publié, tel que Emerald (exercice de style façon western réussi) ou Sakkabasu no Yoru (fantastique érotique, réussi également). Mais revenons à Ohikkoshi, manga qui collecte en fait plusieurs histoires. Trois récits composent ce one-shot et ils prennent tous pour cadre Tokyo. Le manga joue également de références/citations à des trucs divers et variés (paroles de chanson, réplique de films, jeux vidéo...) :
- Le Déménagement (170 pages environ) est une comédie romantique ds le milieu étudiant - l'école d'art où Samura a étudié d'ailleurs - avec un point de départ archétypal (machine aime bidule qui aime truc qui aime tsoin tsoin), mais pas cul cul pour un sou et plus dense qu'il n'y parait. On y croise des yakuzas, on s'y bourre la g..., on couche ensemble, ou non... Une chronique comique et qui brosse des portraits biens sentis sans faire dans la prétention. Excellent.
- La seconde histoire - Larmes à Foison : Journal d'une Mangaka sans Domicile (59 pages) - fait plutôt dans l'humour "exagéré" dirons-nous, et nous narre le chemin de croix d'une jeune mangaka que la pression de son éditeur poussera vers la déchéance, l'addiction aux jeux puis... Une véritable charge contre la profession et en particulier contre les éditeurs. C'est crétin et ça fonctionne.
- La troisième histoire est très courte (8 pages), mais très marrante et ouvertement "autobiographique", étant donné que le personnage principal s'appelle Samura et qu'il dessine. Le titre donne le ton : Chronique d'une Super Cuite à Tokyo.
Une lecture vraiment agréable et le plaisir de découvrir un SAMURA à l'aise dans un contexte et un genre totalement différent de celui de son titre à succès. Et puis il dessine si bien les femmes... De façon assez étonnante, alors que Ohikkoshi a été publié en Italie, aux US et en Allemagne, il reste toujours inédit en France malgré la popularité de son auteur. Un oubli qu'on espère voir réparer le plus vite possible.
04 février 2008
par
Astec