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Un seul bras les tua tous

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les avis de Cinemasie

7 critiques: 3.46/5

vos avis

35 critiques: 3.73/5



Xavier Chanoine 3.75 Un bras vaut mieux que deux tu l'auras...
Ordell Robbie 3.5 l'explosion du style Chang Cheh
MLF 3.25
jeffy 3.25 Un classique bon ton
François 3.75 Naissance d'un mythe dans un certain classicisme
drélium 3.25 Historique. Tous les thèmes sont là mais y a encore du chemin à faire
Anel 3.5
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Un bras vaut mieux que deux tu l'auras...

Un magnifique poème sur la vengeance et l'infirmité. Visuellement sublime (les décors de studio de la Shaw sont toujours d'un goût raffiné), le classique de Chang Cheh se pare de combats chorégraphiés avec justesse et sincérité. L'histoire suit le schéma classique des grand wu xia avec son inévitable partie de reconstruction de soi et la vengeance dévastatrice qui s'en suit. Ultra violent, n'hésitant pas à basculer dans le gore crade le plus primitif, One armed swordman est un classique de Chang Cheh, peut-être même l'une de ses oeuvres les plus populaires en Chine et à présent dans le monde. En résulte une grande pièce de théâtre, dans l'un des plus beaux studios du Monde, donnant à Jimmy Wang l'un de ses meilleurs rôles. Un Wu xia pan de qualité, c'est une évidence.

13 février 2006
par Xavier Chanoine




l'explosion du style Chang Cheh

The One Armed Swordsman peut etre considéré comme le Better Tommorow de Chang Cheh, à savoir le premier film qui développe pleinement les obsessions de la grande période seventies du cousin hongkongais de Peckinpah. Tous les éléments qu'il portera à incandescence avec son remake/relecture la Rage du Tigre sont en effet présents ici: une narration classique ici mais ayant la bonne idée de faire fi du romanesque afin de se concentrer sur le destin tragique de quelques personnages, une certaine misogynie (c'est une femme qui "castre" symboliquement le héros du film et en porte symboliquement le fardeau), un héros dont les obsessions contaminent le film, un vrai sens du mélodrame -la photographie outrée chromatiquement qui porte le coté pathétique du film- et une capacité à prendre le spectateur aux tripes. Certes, le film est moins équilibré que la Rage du Tigre et sa structure tripartite chute/expiation/vengeance où chaque partie sera traitée à part égale (ici on entre très vite dans le désir de vengeance). Mais ici contrairement à un Le Retour de l'Hirondelle d'or qui lui est supérieur cinématographiquement les acteurs sont concernés totalement par le sujet. On mesure les progrès accomplis en très peu de temps par un un Wang Yu certes pas aussi mélancolique qu'un David Chiang ou un Ti Lung mais ici véritablement porteur d'une intensité mélodramatique et d'un délire mégalomaniaque de vengeance. Les zooms du cinéaste ont enfin un univers leur permettant d'exprimer leur folie furieuse. Et si on a moins souvent l'inventivité formelle d'un Golden Swallow (on est ici plus dans une belle ampleur classique en scope) reste que certains combats du film sont saisissants: les combats au sabre dans l'obscurité, un combat dans l'auberge regorgeant de cadrages penchés et un combat final chargé de sauvagerie (fouet contre épée rien que ça) porté par des caméras portées encore présentes ici. Parmi les défauts, outre un récit un peu moins bien construit, on relève une petite longueur au milieu du film et une moins grande outrance au niveau figurants.

Mais amitiés viriles, handicap transformé en atout, sens de l'honneur dans un monde où il n'existe plus, revanche sur les brimades des jeunes années, fidélité, sacrifice, rapports intenses maitre/élève, fascination pour les torses nus, barbarie et hémoglobine au kilomètre, c'est toute une idée du wu xia pian et du cinéma qui explose ici en retournant le spectateur malgré un aboutissement artistique pas total.



19 août 2004
par Ordell Robbie




Un classique bon ton

Pas d'émerveillement particulier devant ce film, mais pas non plus de critique majeure. Il y a quelques bonnes idées, comme les combats systèmatiquement en double entre les disciples des écoles rivales. Mais sur le fond et la forme le film fait son âge. Ceci dit, ça n'empêche pas de l'apprécier et de passer un bon moment, mais sans plus.

11 septembre 2004
par jeffy




Naissance d'un mythe dans un certain classicisme

Si tout le monde connaît la fameuse Rage du Tigre, il ne faut pas oublier que c'est ce One armed Swordsman qui a inspiré The Blade, et le vrai premier grand film du sabreur manchot. Et si certaines qualités du film avec David Chiang sont clairement absentes ici, le film en a tout de même d'autres à faire valoir.

Le récit est assez typique, avec le sabreur devenu manchot qui souhaite mener une vie paisible, mais qui est rattrapé par son destin. Le film présente quelques longueurs, mais sans jamais verser dans l'ennui total, certains dialogues sur le destin de l'épéiste étant même assez intéressants même si un peu répétitifs. Les côtés kitsch (avec les gimmicks musicaux du générique, la musique empruntée à James Bond) et excessifs (combats à 1 contre 50) de la Rage sont ici remplacés par un classicisme qui a aussi son charme. Les décors en studio sous la neige au début du film sont superbes (et autrement plus classieux que celui du pauvre chemin dans la Rage), et globalement la réalisation de Chang Cheh est plus soignée que d'habitude, malgré quelques petits défauts assez typiques chez lui. La musique est dans le même ton, assez solennelle et jamais trop moderne.

Mais classicisme ne veut pas dire que Chang Cheh fait du King Hu. En introduisant le concept de l'épéiste handicapé, Chang Cheh commence à exprimer ses thèmes favoris, avec un récit très dramatique et violent. Ici pas de démesure comme dans la Rage et surtout Return, pas de combats à 1 contre 50, mais tout de même beaucoup de sang et quelques membres coupés. Et là où David Chiang se la joue "sad swordsman", Wang Yu tente comme toujours de se la jouer gros dur, ce qu'il ne parvient que rarement à faire, surtout épée à la main où il n'égalera jamais son successeur. Les combats sont cependant tout à fait plaisants, surtout pour l'époque. Le côté frime de Wang Yu donne naissance à quelques passages franchement drôle (la démonstration dans l'auberge), et certains passages en caméra à l'épaule surprenent par leur modernité.

Au final, si la Rage reste évidemment la référence pour l'époque, ce premier volet ne devrait pas être oublié. D'une approche plus classique, il contient pourtant tous les thèmes chers à Chang Cheh, sauf peut-être les amitiés viriles remplacées ici par un romantisme traité avec sérieux. A voir donc pour les fans du boucher.



19 août 2004
par François




Historique. Tous les thèmes sont là mais y a encore du chemin à faire

Lisa Chiao, Wang Yu & Poon Ying ChiJuste pour ajouter qu'en cette année 1967, Chang Cheh utilise encore beaucoup les thèmes importants des grandes romances dramatiques des années 50-60. Les difficiles relations entre un guerrier et une fermière font échos aux grands films de l'époque Li Han Hsiang où l'amour impossible (ou pas) entre le chevalier et la douce paysanne reste le noeud dramatique principal. Donc, pas mal de scènes bien classiques encore mais du coup un souffle chevaleresque, un relief sentimental plus important qui enchantera le nostalgique. Mais déjà le style du maître du bain de sang héroïque éclôt et révolutionne le genre, s'appuyant sur des caractéristiques propres au chambara, il s'attaque aux conflits avec une violence thématique et une hargne visuelle qui n'en sont qu'à leurs débuts. Les bons sont irréprochables et les fourbes détestables, à tel point que l'on attend impatiemment le moment où ils vont se prendre une bonne raclée. De même Wang Yu perd son bras sur un terrible concours de circonstance, une fatalité plus terrible encore que si il le perdait par honneur comme David Chiang dans The New One armed swordsman. Des sentiments exacerbés que Jimmy Wang Yu transmet aussi plutôt bien (pour une fois). Et puis quel plaisir de découvrir ici les origines de The Blade, son relief dramatique déjà présent, domaine où Chang Cheh débutait sa grande période, et son épée coupée identique à la version hommage de Tsui Hark. Deux films clefs du wu xia pian.

ps : subjectivement, je n'ai pas trop accroché au classicisme gnangnan mais objectivement, c'est un film qui compte.

nb : les afficonados auront reconnu le célèbre sample de Mix Master Mike pour l'intro du titre des Beastie Boys "Intergalactic Planetary". Trop pur. ;)

22 février 2005
par drélium


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