Amis à la vie (et à la mort)
Dans le genre de la chronique ado, "O'Negative" se pose un peu comme un incontournable du genre. Parfaite transition entre celles – plus immatures – de la première partie des années 1990 (lorsque le cinéma thaï était tombé d'une production de 130 films par an à la fin des années 1970 à une poignée et que ces rares films étaient entièrement façonnés à cette jeune cible) et la décennie à venir avec des exemples récents d'énormes succès comme "Love of Siam" ou "Hormones".
Multi primé aux "César thaïs" de 1999 (Meilleur acteur, meilleur second acteur, meilleure actrice, meilleur réalisateur et meilleur film…ça va !), le film a lancé les carrières de Ray MacDonald et Nanthajit Khomsan. Les chansons incluses dans le film sont devenues des tubes depuis et – contrairement à la plupart des autres productions d'une année à l'autre – ce film est resté profondément enraciné dans le cœur du public et même des nouvelles générations.
Bon, rien pour s'affoler non plus et l'achat reste dispensable; mais dans le genre, "O Negative" est effectivement parmi les exemples les plus réussis et ce en grande partie à cause de son parfait casting.
Les aventures des amis reste somme toute classique entre quatre cents coups (chastes), soirées de beuveries et conneries commises ensemble au lycée dans toute la première partie du film. L'histoire est un peu longue à embrayer, si ce n'est que de suivre la tranche des vies de ces différents individus. A mi-parcours se passe un premier drame avant que le film n'emprunte un ton un peu plus mature avec les premières amourettes et – surtout – déceptions amoureuses. Le film se termine sur une note un peu plus tragique, passage à l'âge adulte oblige. Faut également bien tenir son public avant tout féminin à grands coups de mouchoirs.
Sympathique, sans être transcendant. Les fans du cinéma thaï seront intéressés de savoir, que le scénario est signé Yutthlert Sippapak (à quoi l'on attribue parfois – à tort _ la réalisation); futur réalisateur de "Killer Tatoo" et de "February", dont on retrouve une même forme de mélancolie nostalgique dans le présent film.