Avoir le score parfait tu devras !
Dans la lignée pure des Whispering Corridor, D-Day est impressionnant, non pas par un suspense incroyable, mais par la manière dont il le montre. De plus, il se situe dans une académie d'étude pour filles, histoire de vraiment coller à la référence. Cette académie sert donc à des jeunes filles ayant raté leur bac pour progresser et ainsi réussir l'examen le plus important de toute la scolarité coréenne. Ainsi le coté épouvante passe relativement à la trappe pour finalement dévoiler une méchante critique des académies privées et plus largement du système scolaire coréen. Et de ce point de vue, D-Day est particulièrement puissant. Il n'épargne rien, montrant comment même des bons élèves, cherchant à être encore meilleur, en arrivent à s'immoler sur l'autel de la réussite sociale. Sans parler d'une scène finale bouleversante par sa fatalité et sa justesse. La narration est également très bien pensée, se démarquant ainsi du genre en créant une bonne continuité, vidant le film de ses temps morts. Les interprètes sont de plus très attachants, n'ayant pas l'air de s'embêter à tourner des dramas pour la télévision mais rentrant vraiment bien dans leur rôle.
Mais les fantômes, dans tout ça ils sont où ? Ils tuent des gens au moins ? Non... les fantômes ne sont là que pour amener le sujet réel du film ; c'est un fil conducteur et non un thème et cela permet d'ajouter un peu au suspense qui progresse crescendo jusqu'à un bon paroxysme. Ainsi D-Day se concentre particulièrement sur la psychologie de ses personnages qui, même s'ils ne sont pas développés à fond, personnalisent chacun un problème important de la jeunesse coréenne. De ce point de vue, il se rapproche pas mal du troisième volet des Whispering Corridor, Whishing Stair, qui n'en avait que faire de ces fantômes agaçants en faisant balancer son histoire dans le cerveau tourmenté du personnage principal. D'ailleurs, un point qui m'a bien plus ici, c'est l'utilisation des yeux ensanglantés ; jusque là, j'ai toujours vu les méchants fantômes avec les yeux rouges ; hors dans D-Day, c'est la fille qui devient folle qui a les yeux couverts de sang à cause du stress mêlé aux trop nombreux médicaments qu'elle ingurgite (une autre maladie de la Corée : il y a un médicament pour tout). C'est un détail, mais l'utilisation qui en est faite lui apporte selon moi plus de crédit que n'importe quel autre effet spécial.
D'un point de vue purement technique, on n'a pas l'impression que le film a été réalisé pour la TV. L'image, tournée en HD, est propre et nickel, et la mise en scène est banale mais sans reproche. On pourrait évidemment regretter les nombreux sons stridents qui attaquent l'oreille sans vraiment avoir de gros intérêts, mais dans l'ensemble D-Day s'en sort merveilleusement bien, et est sans doute l'un des meilleurs films d'épouvante coréens à l'heure actuelle.
Classique
Film d'horreur tout ce qu'il y a de plus classique, sans grande surprise donc ! Le rythme est très (trop?) lent mais grâce à l'atmosphére qui se fait de plus en plus pesante qui autour des locataires de cet institut privé (qui ressemble plus à un camps d'endoctrinement qu'à une école) cela maintient l'intérêt du film. Seul gros point noir, les effets sonores qui use et abuse de sons stridents lors de certaines scènes.
Côté actrices, elles s'en sortent pas trop mal avec un petit coup de coeur de ma par pour HEO Jin-Yong, très sympathique dans son rôle de bigleuse un peu ahurie (elle me rappelle un peu LEE Na-Yeong dans 'Please Teach Me English').
Il est à noté que ce film était au départ du projet prévu pour la télévision et cela se voit un peu, sans pour autant nuire à la vision du film.
School on fire
Première réalisation de la douée Kim Eun-kyung (révélée par ses courts-métrages, dont son premier, "Blink" sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand en 2000), "Roommates" fait partie des quatre épisodes de la série horrifique des "Suddenly One Day" tournés en HDVD pour la télévision.
Tourné pour un budget rikiki de 600.000 dollars et sans têtes d'affiche, la qualité du résultat a motivé CJ Entertainment de diffuser le film en salles – pour un modeste succès.
Cherchant à renouer avec un certain fantastique discret popularisé par la série des "Whispering Corridors", Kim renonce aux gros effets chocs pour se baser davantage sur la psychologie (fragile) de ses personnages et de créer une atmosphère oppressante. Elle s'inspire des instituts privés existant réellement en Corée et qui tentent d'inculquer discipline et savoir à la manière forte pour "aider" les élèves à réussir leurs études supérieures. Forcément, bien des filles craquent sous la pression et les méthodes souvent douteuses pour pousser les élèves à réussir dans leurs études.
Dommage seulement, que Kim rate la donnée essentielle, à savoir représenter la pression allant crescendo pour arriver à l'état de folie signifiée en fin de film. Après la rapide mise en place, son scénario commence à tourner en rond. Décidant de se focaliser sur quatre personnages, elle ne se prend pas pour autant le temps à les étoffer suffisamment. Les personnages paraissent donc bien fades et unilatéraux et les scènes se répètent sans faire avancer l'intrigue pour autant.
Dommage, car – par moments – il y a bien des moments forts – et la scène finale est d'une rare intensité dans la pure tradition des films d'horreur atmosphériques des années 1970.
Néanmoins un début prometteur, à condition de savoir soigner le fond avant la forme pour ses prochains projets.