I love my Indiaaaaa, I love my Indiaaaa !
Tourné en l’honneur du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Inde, Pardes est d’une lourdeur patriotique absolue que même l’affrontement classique Shahrukh / Amrish peine à sauver. Son réalisateur, Subhash Ghai, se croit en effet obligé non seulement d’accumuler les chansons à la gloire de l’Inde (ce fameux « I love my India » que l’on doit entendre au moins 3 ou 4 fois), mais également de ponctuer régulièrement ses dialogues de références patriotiques, histoire qu'on aurait mal compris où il voulait en venir. Et comme si ce n’était pas suffisant, il construit toute son intrigue sur une opposition frontale entre le mode de vie américain et le mode de vie indien, évidemment supérieur. Cela nous vaut des personnages bien caricaturaux, à commencer par celui de Mahima - Ganga - Chaudhry, premier rôle d’une actrice de seconde zone bien jolie mais un peu nunuche, qui défend corps et âme sa culture indienne face à son prétendant, le méchant Rajiv, un occidentalisé pur et dur complètement irrécupérable qui veut même consommer son union avant le mariage… Il y a d’ailleurs quelques dialogues bien corsés comme cette empoignade au casino de Las Vegas : Rajiv balance à Ganga que l’Inde est un sacré pays d’hypocrites qui s’outrage dès qu’on parle un peu de sexe, mais qui possède l’un des plus forts taux de natalité au monde ! Ni une ni deux, Ganga réplique par une pique sur la dépravation américaine et ses drogués patentés. Pas très convivial tout çà.
Entre ces 2 caricatures, pardon, personnages, on retrouve un Shahrukh Khan en petite forme qui est censé représenter le brave garçon fier de sa culture et qui aime les femmes à leur juste valeur, allant jusqu’à remporter un tournoi de « Kawatti kawatti kawatti » dont les règles m’ont complètement échappé. Face à lui, Amrish Puri joue encore une fois les épouvantails en vedette américaine bornée qui finit par comprendre le triste jeu auquel s’adonnent ses enfants et dans lequel il s’est gravement fourvoyé.
Assez ennuyeux et boursouflé de prétention patriotique, Pardes n’est sauvé que par une scène musicale finale inspirée et entraînante. Mais il reste au final très dispensable.