A fuir comme la peste
Rarement film n'aura porté aussi bon titre en rapport avec sa qualité.
Adapté d'un roman de Fred Vargas (alias Frédérique Audouin-Rouzeau, soit la sœur jumelle de l'artiste Jo Vargas), l'intrigue aura sans aucun doute paru un tantinet plus crédible grâce à l'imagination fertile de son lecteur, qui aura su allégrement sauter les nombreux trous scénaristiques et se raccrocher à plus d'une grosse ficelle à apparaître au fil des pages. Transposé à l'écran dans une mise en scène théâtrale comme il n'en est pas permis, porté par une flopée de comédiens pas bons (j'en exclus José Garcia, bon, mais sans plus) et surtout, surtout, bien loin de la vision crépusculaire qu'aurait véritablement nécessité cette adaptation, le rêve se brise rapidement en mille petits morceaux.
Bref, l'intrigue ne convainc guère, malgré sa passionnante étude du fléau de la peste. L'introduction du malfaiteur arrive beaucoup trop tôt et démystifie totalement sa portée apocalyptique. Un autre ratage en puissance du "grand cinéma commercial" français.
Quant à Pham Linh Dan, elle apparaît en tout et pour tout 2 minutes dans le film – et aurait pu être joué par n'importe quelle autre personne, tant son rôle est futile.