L’aubergeounette du mini dragonnet
« La dernière collaboration entre John Woo et Chow Yun Fat à HK ». A savoir le John Woo producteur, celui qui signe son chèque de sa colombe habituelle, toujours aussi importune chez les autres. Sur le point d’abattre un homme, le personnage joué par CYF – surnommé « le tueur » - voit soudain un colombe apparaître, prend ça pour un signe du divin et épargne le mec. Grâce à ça, on a la paix à l’hôtel jusqu’à la fin du film. Pas le climax, le générique de fin, parce que cette grande finale est à ce point ridicule qu’on a comme l’impression qu’il n’y en a pas vraiment. Action bof, histoire bof, mise en scène impersonnelle et musique horripilante concourent à ce qu'on assimile ce truc à un téléfilm M6 du dimanche après-midi. Passablement convenu et ennuyeux ce film est.
Y a de l'idée...
Les westerns sont assez rares à Hong-Kong pour se compter sur les doigts d'une main ou presque. Peace Hotel montre encore plus distinctement sa volonté de faire un hommage au genre, même si le résultat est loin d'être parfait.
Il faut tout d'abord bien comprendre qu'il s'agit plus d'une comédie dramatique que d'un film d'action où tout le monde va se battre en permanence. Comme le titre l'indique, c'est l'hôtel de la PAIX, donc pendant tout le film Chow Yun-Fat essaye de la maintenir. Evidemment il y a bien un peu d'action à la fin, mais le coeur du film n'est pas vraiment là. Le film tourne plutôt autour du couple Chow Yun-Fat (assez bon en tueur à la recherche de la paix) et Cecilia Yip (excellente actrice, une nouvelle fois maltraitée ici). Le ton varie en permanence entre humour assez décalé (la série de baffes) et drame, laissant planer un certain mystère sur le personnage principal, même si on devine quelques rouages assez facilement.
Le problème principal du film vient du fait que ce couple n'apporte finalement pas assez d'enjeu au récit, même si la fin est nettement plus mouvementée. Ce problème est partiellement rattrapé par la qualité de la production, avec un décor qui ne fait pas cheap, des acteurs plutôt crédible et une réalisation parfois original de Wai Ka-Fai. Mais cela ne peut pas cacher non plus la simplicité du scénario.
L'alternance des tons permet cependant de maintenir l'intérêt du spectateur, en faisant passer l'histoire entre Yun-Fat et Cecilia d'un petit jeu de mensonge à une romance. Et le final filmé de manière fort satisfaisant pour une réalisateur aussi novice donne au film un certain caché. Evidemment la stylisation ne plaira pas à tout le monde (les passages en caméra à l'épaule en plein coeur de la bataille ne sont pas lisibles du tout), mais on ne peut enlever au film une réalisation au-dessus des standards locaux. La musique est également de qualité (par Cacine Wong, qui deviendra pas la suite la compositrice attitrée des comédies Milkyway Images), et la photo satisfaisante.
Alors évidemment, Peace Hotel ne restera pas comme un film majeur dans la filmographie de Chow Yun-Fat, mais disons qu'il reste une fin originale pour sa carrière à Hong-Kong, et un début prometteur pour la carrière de Wai Ka-Fai. Sûrement pas passionnant, mais pas inintéressant non plus, ce western Hong-Kongais est surtout l'occasion de revoir un couple trop rare, Fat Gor et la toujours excellent Cecilia Yip.
Le dernier Chow Yun-Fat à H.K, et c’est un western !
Ce film est le dernier de CYF tourné à HK avant son départ aux U.S.A, et c’est le premier réalisé par Wai Ka-Fai (qui poursuivra la carrière qu’on sait avec Johnnie TO Kei-Fung). Il est produit par l’inévitable John WOO Yu-Sen, mais ne vous laissez pas abuser par la bande annonce qui nous montre un bon petit gunfight à l’ancienne, car c’est le seul du film. Comme autre clin d’œil aux réalisations de John Woo nous avons une petite envolée de colombes.
Ce film est un western, genre peu répandu à HK et qui n’a jamais fais de grand film (« Dr Wong en Amérique », « Shanghai Express ») et celui-ci est plutôt moyen.
La psychologie des personnages est assez bien développée, le scénario nous réserve quelques surprises et certaines réponses n’arrivent qu’à la fin. Cependant le manque de gunfight se fait cruellement sentir, on aurait préféré plus d’action distillée par-ci par-là pour donner du tonus au film. Par contre les fans de CYF seront aux anges, il joue aussi bien que d’habitude et ne se gêne pas pour mettre des claques à répétition à une femme (je ne suis pas misogyne mais ça doit faire du bien !).
Bref un long métrage qui se laisse regarder, indispensable aux seuls fans purs et durs de CYF, pour les autres il reste une curiosité à voir.
30 septembre 2001
par
Junta
Goodbye Chow!
Bon film que ce Peace Hotel!!! Pas mal décrié, ce n'est pas un grand film mais il ne mérite pas les mauvaises critiques dont il a fait l'objet. Plus un drame qu'un film d'action et dans un style très western, Chow Yun-fat y livre une interprétation toute en nuances où, une fois de plus, son capital sympathie explose même si son rôle est un poil plus ambigu que ce qu'il interprète actuellement. C'est certainement pour cette raison que le film n'a pas marché à HK à sa sortie. Il restera dans l'histoire pour avoir été le dernier film (en date, j'espère) de CYF à HK et son épilogue, si l'on s'appuie sur ce fait "historique", est assez amusant.
Un film original pour Chow Yun Fat qui est à l'origine du projet. Le film ne fonctionne pas totalement mais reste divertissant.
Un petit film dont la principale qualité reste d'offrir une ambiance western réussie. Pour le reste on oscille entre un peu de comédie pour le jeu entre CHOW Yun-Fat et Cecilia YIP, un peu d'action pas vraiment haletante et un enjeu dramatique qui laisse assez indifférent. Il y a de très bons westerns (Impitoyable) quasiment dépourvu d'action, dont la réussite est de tenir le spectateur en haleine avec une intrigue prenante. Ce doit être ce qu'a voulu tenter WAI Ka-Fai avec ses personnages dont on ne sait pas grand chose. Le film est court (86 minutes), et une histoire un peu mieux développée l'aurait peut-être rendu plus intéressant.
Le dernier Chow Yun-fat à hong-kong...
Dés ses débuts, on voit que Wai Kar-fai veut faire un cinéma différent. Ses prochains films ont confirmé son talent et on regrette qu'il se contente uniquement de produire aujourd'hui... A quand le retour derrière la caméra ?