Runaway Brown
L'histoire est encore dans toutes les têtes: Miriam Yeung a été "découverte" en accompagnant une copine à un casting et sera propulsée superstar du jour au lendemain en interprétant les "gentilles copines d'à côté". Surtout célèbre pour son fameux froncement de son nez, elle n'a jamais brillé par sa beauté, extrêmement relative.
Comme pour toute vedette couronnée du jour au lendemain, l'épineuse question était de savoir, comment Miriam allait gérer sa carrière dans une industrie cinématographique extrêmement volatile, où les stars d'un jour sont les grands oubliés du lendemain…et elle semblait vouloir entamer un virage dès la moitié des années 2000 avec des rôles beaucoup plus dramatiques, comme dans "Drink Drank Drunk", "Hooked on you" ou "2 become 1"…
Et puis plus rien, pendant trois longues années.
Toutes les stars-enfants vous le diront: le plus dur est donc d'évoluer avec son public et c'est avec beaucoup d'intelligence, que Miriam refait surface en 2010 avec une petite comédie romantique (quasi)-indépendante pour trentenaires: "Love in a puff" du multi-talent Edmond Pang, une comédie assez mature, très éloignée des minauderies de ces débuts et parfaitement formatés à son ancien public, qui a également grandi depuis.
Bonne nouvelle: "Perfect wedding" persévère dans une même veine en la présentant comme une femme (plus ou moins) divorcée, parfaitement assumée et qui ne craint pas une partie de jambes en l'air juste pour s'amuser un soir. Face à elle, un Raymond Lam de cinq ans seulement son cadet, parfaitement crédible aussi en trentenaire et donc assortie au couple, qu'ils constitueront.
En revanche – et puisque nous nous trouvons au rayon apparences et autres pétasseries – ATTENTION au look de Miriam, qui ne s'embellit absolument pas en vieillissant et à force de descendre des bouteilles de vin au cours du film en ressort aussi bouffie qu'Elvis Presley en fin de carrière…Maquillée à outrance, souvent trop serrée dans des fringues de luxe, il vaut définitivement mieux pour elle de ne plus jouer les jeunes romantiques premières, surtout comparée à ces "prétendantes", toutes propulsées depuis le petit écran sur le grand par la magie des producteurs de la TVB et dont les dents semblent littéralement rayer le parquet nickel-chrome pour remplacer la Miriam au pied levé.
Toujours côté rayon "beauté", personne ne me fera croire (et ce malgré les airs de "Bouffie" de Miriam), qu'Eric Kot puisse sérieusement rivaliser avec Raymond Lam…Je sais bien, que le physique ne compte pas, mais dan le cas présent, il rend particulièrement aveugle, surtout après la toute première apparition tout sauf glorieuse de cette bonne vieille trogne de Kot, qui semble avoir plaqué avec soin chaque cheveu qui lui reste sur le caillou pour donner l'impression d'une crinière…passée.
Bon, ces quelques "détails" sans aucune importance réglés, voyons la qualité du film dans son ensemble. Avec Barbara Wong aux commandes, on pouvait légitimement craindre le pire dans le basculement dans une partie aussi dramatique, que boursoufflée, malheureusement une récurrente de l'ensemble de sa filmographie jusqu'au présent. O surprise, la TVB semble l'avoir tenue serrée par les rênes de leur pouvoir de décision, et Wong s'acquitte de son œuvre de commande dans les parfaites limites de l'entreprise. Beautés, vedettes et produits marketing sont donc tous parfaitement intégrés au fil d'une intrigue incroyablement mince, mais ô combien efficace. La force u film est d'avoir choisi de se focaliser entièrement sur le couple vedette, qui fonctionne – il faut bien l'avouer – à la perfection, même si la simplicité de l'histoire ne leur en demande pas grand-chose, que Lam n'a qu'à paraître le bellâtre du service et que Yeung charme toujours autant, malgré son double-menton. C'est une comédie romantique tournée à la chaîne, qui n'aurait été sans rien sans l'alchimie du couple, mais qui remplit ici parfaitement son contrat de divertir et d'amener au happy-end attendu. Happy-end bouclé grâce à l'intervention "divine" du Tout-Puissant Dan Brown, qui – outre de faire sonner les tiroirs-caisses de ses éditeurs – réussit donc même à former des couples. Je m'avoue un tout petit peu dépassé par la société actuelle, parfois…
Dans le genre "cahier des charges suivit à la lettre sans la moindre virgule de débordement", ce film se pose là ! Sans aucune imagination ni prise de risques quelconque, cette comédie romantique bien plate (tout l'inverse de Chrissie Chow ^^) se déroulera exactement comme vous vous y attendrez, prévisible au possible, avec des personnages caricaturaux et sans enjeux crédibles, puisqu'on sait comment tout va se finir a l'avance. Bien sûr que c'est le style de ce genre de film mais tout de même, la recette ici est vraiment trop flagrante.