Elle griffe la nuit
Attention, chef-d'œuvre du nanar ! Ce bon vieux Sisworo Gautama Putra (les "Jaka Sembung" et parmi les meilleurs nanars indonésiens des années 1980s) prouve en ce début des années 1990s (et l'un de ses derniers films, malheureusement) qu'il n'a rien perdu de sa verve et fougue d'antan. Ca démarre sec, sans générique sur l'exécution d'un homme politique, de son épouse et de ses deux enfants (!!) à la mitrailleuse, pas sans que le politicien ait quand même encore pu donner quelques high kick totalement gratuits dans la tronche de l'un de ses agresseurs. Ca embraye par un couple visitant les lieux du crime, qui vont se faire trucider par les fantômes des enfants (!! dont les corps apparaissent criblés de balles) et surtout de l'épouse Kartika tout sauf contente…et interprétée par la reine de l'horreur indonésien, SUZZANNA, le spectacle promet d'être à la hauteur des espérances. C'est encore au-delà !
SUZZANNA va donc se venger un à un de se bourreaux. Ca commence tout en douceur par un combat contre un exorciste assez mou du genou avant un accident de voiture plutôt cocasse, mais qui ne va pas venir au bout du super-méchant Burhan. C'est là, que SUZZANNA va sortir pour la première fois un accessoire connu, mais absolument indispensable à ses vengeances de plus en plus sanglantes: le gant de griffes de Freddy (4, vous n'aurez aucun mal à reconnaître certains des meurtres quasiment repris au plan près !!!), dis donc, qui va lui permettre d'exécuter quelques sbires, toujours une petite vanne à la bouche. Une pratique particulièrement jouissive, quand elle fait apparaître ses griffes tel l'aileron d'un requin dans la mer, puis s'en sert pour embrocher les têtes de ses victimes miniaturisées (!!) dans un bouillon et de les croquer, comme si elles étaient des simples olives.
Ca ne s'arête pas là avec une danse bollywoodienne improvisée après qu'elle ait été coupée en deux avec une tronçonneuse (ce qui la fait plus marrer qu'autre chose) et l'exécution d'un bodybuilder particulièrement gore, quand elle lui plie les coudes jusqu'à les lui faire péter avant de transformer ses bras en des pinces de crabe géant à la "Tokyo Gore Police" sans que l'on saura vraiment pourquoi elle a eu cette idée.
Le combat final contre le frère (mort) de Burhan vaut également son pesant de cacahuètes avec plusieurs plans vu à travers le corps "troué" de l'adversaire avant qu'une armée de bras ne lui transpercent l'entier corps pour l'étouffer.
Bref, un pur chef-d'œuvre nanaresque, qui colporte toute la sauvagerie hallucinante des productions indonésiennes des années 1980s avec une pincée d'érotisme présageant la vague des "pinku indonésiens" à déferler les mois suivants pour tenter de rameuter le public, qui désertait les salles, malgré des chefs-d'œuvre comme ce "Perjanjian…". Incompréhensible !!!